Les sentiments au placard

Samedi, Baky Koné retrouvera son ancien club pour un derby méditerranéen aux atours de choc de la Ligue 1. Si l'ancien Niçois garde de bons souvenirs chez les Aiglons, il ne fera aucun cadeau.

Baky Koné ne pouvait y couper. Ses 163 centimètres sont entrés cette semaine à La Commanderie en salle de presse. Par la grande porte. De l'aveu même d'Eric Gerets, Koné a en effet été le meilleur homme sur le terrain contre Toulouse alors qu'il jouait décalé sur un côté. « A Nice, il a joué toute l'année à droite avec la liberté de pouvoir rentrer. Sa position du début est attaquant sur le côté droit », avait expliqué Gerets. Jeudi, le coach belge a renchéri dans ses éloges : « Koné est l'un des joueurs avec qui je me fais le moins de soucis. » Déjà, après les premiers matchs amicaux estivaux marseillais du joueur ivoirien, Gerets avait indiqué que s'il pouvait avoir plusieurs Koné dans son équipe, il acquiescerait.

Il faut dire que Baky Koné a tout pour plaire : 1. Il ne râle pas quand on le trimballe d'un poste à l'autre (« Je suis au service du collectif. Que je joue sur le côté ou dans l'axe, ça ne me dérange pas du tout. ») 2. Quand il est blessé, il travaille sans se plaindre et revient vite. 3. Médiatiquement, il ne défraie jamais la chronique. Gentil ce Koné ! Sympa même. Trop gentil ? Certainement pas. Sinon, il ne serait pas armé pour un derby qui s'annonce encore plus bouillant que d'habitude entre Marseille et Nice : « S'ils mettent des coups, je mettrais des coups, prévient l'attaquant. Mais les Niçois jouent aussi au foot et ils ne mettent pas des coups pour mettre des coups. Je sais que chaque joueur va faire ce qu'il a à faire. Après, on se fera la bise. Tout se passera sur le terrain. »

Une semaine décisive

Il faut dire que Baky connaît la maison niçoise par cœur. Après Lorient, c'est là qu'il a explosé en L1. Il connaît donc l'importance du travail de Frédéric Antonetti sur le banc ou d'Olivier Echouafni sur le terrain : « J'ai passé trois ans avec eux et ça s'est très bien passé. Je garde de bons souvenirs de Nice et ça me fait plaisir de retrouver ceux que j'ai laissés : le coach, le staff technique et les joueurs. Certaines choses ont changé mais il reste encore pas mal de monde. Et Nice reste toujours Nice. Le coach est un homme de valeur. C'est un passionné rigoureux et il essaye de transmettre sa passion et son envie à ses joueurs. Il trouvait toujours une possibilité pour contourner les systèmes des autres équipes. Echouafni ? C'est l'une des pièces maîtresse de l'équipe. Il a beaucoup d'expérience et donne des conseils aux plus jeunes. Sur un terrain, il montre l'exemple et il démontre que c'est un combattant. »

Combattant, Baky Koné l'est aussi. Il est prêt à ce duel sans état d'âme : « Il faut qu'on soit au moins à leur niveau pour faire la différence. Mais en ce qui me concerne, je vais jouer à 100% pour Marseille. Quelques Niçois m'ont appelé mais on n'a pas encore parlé du match. On ne se chambre pas encore. » L'heure n'est en effet pas à la rigolade. Samedi, c'est Nice qui se présente puis mardi l'Atletico Madrid qui se pointe. Enfin, dimanche prochain, c'est à Lyon qu'il faudra batailler : « Il faut se servir de nos erreurs pour aborder sereinement nos prochains matchs, lâche Koné. Il y a trois matchs qui arrivent mais avant tout, il faut penser à celui de samedi. Il faut prendre les trois points pour que ça nous donne beaucoup d'envie pour bien finir la première partie de la saison. » Une première partie de saison que l'Ivoirien avait démarré en fanfare et qu'il espère terminer sur le même rythme…

Olivier DE LOS BUEIS
Football365