Nice - Grenoble : Dansons (mal) sous la pluie !

Un terrain à peine praticable, aucun but (0-0), pas vraiment plus d'actions dangereuses. Un vrai choc de L1. Nice ne remonte pas sur le podium et fait la mauvaise opération. Grenoble piétine toujours.

S'il était encore de ce monde, Gene Kelly aurait de quoi signer un nouveau tube. Une simple reprise de son mythique Dansons sous la pluie, renommée Jouons (mal) sous la pluie, et le génial acteur-crooner US deviendrait sponsor officiel de Nice-Grenoble, match en retard de la 16e journée de L1 disputé ce mercredi en fin d'après-midi. Car les acteurs principaux de ce "choc" du championnat étaient bien les gouttes d'eau et leur propension à inonder la pelouse du stade du Ray. On a même longtemps cru que cette maudite pluie allait une nouvelle fois empêcher la tenue d'un match déjà reporté pour la même raison le 29 novembre dernier. Mais non. L'arbitre en a décidé autrement et les joueurs ont fait avec. Du mieux qu'ils ont pu. Et le mieux, sous un tel temps, eh bien c'est aussi le moche.

Loin de nous l'idée de faire le procès de la décision de l'homme en noir. Même gorgé de grosses flaques d'eau et recouvert de petites plaques de terre soulevées par les crampons des 22 acteurs, le terrain des Aiglons était bel et bien praticable. Il ne fallait juste pas en attendre grand-chose, et surtout pas du beau jeu. Passes parfois ralenties, rebonds souvent douteux, balle glissante au moment de la frappe, les courageux du jour ont eu beau vouloir tenter des choses, la réalité des conditions climatiques les rappelaient vite à l'ordre. Il fallait voir les pauvres efforts des jardiniers à la mi-temps pour raboter les milliers d'éclat de terre de la pelouse pour comprendre qu'on n'avait aucune chance de voir la plus belle symphonie collective de la saison.

Les percées à la Batman de... Robin

A quoi sait-on qu'un match ne valait pas le déplacement ? A quelques petits détails. A l'exclamation de votre directeur artistique du web, pas vraiment le plus grand spécialiste du ballon rond, qui lance un "oh, mais c'est nul" après à peine deux minutes devant l'écran. Oui, Aurélien, c'est plutôt nul, et dans tous les sens du terme. Au tableau d'affichage, d'abord, avec un 0-0 qui n'arrange pas Nice, toujours sixième alors que les Aiglons pouvaient retrouver le podium en cas de succès, et qui fait à peine plus les affaires de Grenoble, en manque de points et de buts ces derniers temps (une seule victoire et cinq maigres buts sur ses dix derniers matches en L1). Un point pris par le treizième du classement chez le sixième est un bon point, sans aucun doute. Mais après un début de saison tonitruant, le GF38 a besoin d'une victoire, et vite, pour se relancer, un manque difficile à combler à domicile (deux buts seulement à la maison, bonnet d'âne du championnat dans ce secteur). Il faudra aller la chercher ce samedi à Nancy, pour le troisième match des Grenoblois en... six jours après Auxerre (0-0 à domicile) et Nice (0-0) ! Plus qu'une marche et le triplé des 0-0 sera accompli pour le GF38. Et quand on n'arrive pas à signer un vrai triplé, c'est déjà ça de pris.

Nul au tableau d'affichage, donc, mais aussi en terme d'actions de jeu. Quelques rares frappes, quasi jamais cadrées, de belles intentions mais des derniers gestes balbutiants, une propension à un peu trop balancer de longs ballons en avant (on sait, c'est la pelouse trempée qui veut ça), bref, oui Aurélien, c'était plutôt nul. Seuls un coup-franc surpuissant de David Hellebuyck sur le poteau de Wimbée et une petite frappe croisée de Macquet bien détournée par Ospina réchaufferont les coeurs des (télé)spectateurs. Problème : le premier a eu lieu à la troisième minute, le second à la 85e. Entre-temps, quatre-vingt deux minutes de néant, ou pas loin. On en venait même à explorer les bas-fonds des jeux de mots pour commenter les percées à la Batman du défenseur isérois Martial... Robin. Voilà bien la seule leçon du jour. L'abus de mauvais matches de L1 nuit à la santé mentale. Pauvres commentateurs de Canal+. Parfois, ils mériteraient presque une prime de risque.

Alexandre Herbinet
myfreesport