Presse :
Le « casse » du siècle
Le Pays, le 08/02/2003 à 12h26
Sochaux se rend à Nice chez l'équipe la plus hermétique à domicile. S'y imposer relèverait de l'authentique exploit. Au travail...
MONTBÉLIARD. Mélodie en sous-sol. Le titre de ce film noir colle à l'actualité sochalienne. Il ne se rapporte pourtant pas aux problèmes qui affectent le sol, le sous-sol, l'herbe, la terre, bref tout ce qui constitue l'affligeante réalité de ce qu'est devenue l'aire de jeu de Bonal, mais plutôt l'histoire qui pourrait bien se tramer ce soir du côté du stade du Ray.
Dans ce long-métrage d'Henri Verneuil, Jean Gabin et Alain Delon préparent minutieusement le « casse » du coffre-fort d'un casino de la Côte d'Azur. Une opération risquée qui s'achève, hélas pour les deux gangsters, dans l'eau d'une piscine où flottent les billets tant convoités. Ce soir, le metteur en scène Guy Lacombe espère un tout autre épilogue. Une « happy end » où Sochaux s'envolerait de l'aéroport de Nice avec les trois points de la victoire dans la soute à bagages.
Le style anglais
Car qu'on ne s'y méprenne pas, la défense de l'OGC Nice, ce club repêché in extremis il y a six mois, a vraiment tout du coffre-fort. Très rares sont ceux qui cette saison ont réussi à trouver la combinaison qui permet de l'ouvrir à domicile. C'est bien simple, Grégorini, le dernier rempart de cette forteresse, n'est allé chercher qu'à trois reprises le ballon au fond de ses filets.
Ces buts ont d'ailleurs été concédés pendant la période d'apprentissage du club niçois, lors des premières rencontres disputées au stade du Ray. Depuis la 42e minute du match face à Montpellier le 24 août dernier et un tir de Valéry Mezague, dévié au passage par le défenseur azuréen Abardonado, personne n'a pris l'arrière-garde des Aiglons en défaut. Ce n'est plus un nid, mais un véritable camp retranché. Même les attaquants de Marseille et Monaco, les deux actuels co-leaders, y ont laissé des plumes !
La maîtrise du ballon
« Cela ne m'étonne vraiment pas » soutient Guy Lacombe. Comme la promenade du même nom qui court le long de la plage, l'équipe niçoise est qualifiée d'anglaise par le coach sochalien. « Elle possède en effet beaucoup de caractéristiques du football d'outre-Manche, notamment l'agressivité dans la conquête du ballon, un domaine essentiel. Mais elle possède également du talent à l'image de Diawara, des joueurs charismatiques comme Roy ou Cobos et des jeunes de talent ».
Elle n'a en tout cas pas d'autre secret que sa volonté et son sérieux comme le reconnaît Gernot Rohr : « On s'appuie d'abord une bonne organisation défensive. Toute l'équipe participe en mettant notamment la main à la pâte sur les corners. On possède ainsi un mur devant notre but, mais aussi un autre derrière, symbolisé par ces supporters qui nous portent ».
Sochaux a-t-il pour autant déjà abdiqué toute ambition en se rendant ce soir en sol niçois ? Guy Lacombe espère le contraire. « Il ne faut pas faire une fixation sur les points que nous avons perdus à l'extérieur. Nous devons au contraire continuer à avoir à l'esprit la nécessité de bien jouer et d'y ajouter quelques ingrédients supplémentaires ».
L'entraîneur franc-comtois pense notamment à l'agressivité dans la conquête du ballon évoquée à propos de l'adversaire niçois. Une qualité indispensable pour prétendre à une place dans les cinq premiers du classement. Inaugurera-t-il ce soir le système à deux flèches (Frau et Santos) avec Pagis et Pedretti dans le rôle des archers ? Réponse ce soir.
Christian MANICOURT
© Le Pays
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