L’entraîneur niçois évoque avec lucidité les limites structurelles de Nice. Avec humour, il parle aussi de sa personnalité et de son avenir.
- Que peut espérer encore Nice en championnat ?
Frédéric Antonetti. Finir à un bon classement. Nous n’avons plus grand-chose à espérer, mais on doit se prouver qu’on est capables de faire quelque chose contre une grosse équipe. Quand on a le quinzième budget de France, que peut-on espérer de plus ?
- Est-ce possible alors que vous perdez chaque année, comme Lloris, Ederson ou Koné la saison dernière, vos meilleurs joueurs ?
C’est frustrant et usant. C’est la limite d’un club comme Nice. En foot, l’argent finit toujours par faire le bonheur. Et nous, on n’en a pas beaucoup.
- Aimeriez-vous entraîner le PSG ?
Si je dis non, vous allez dire que je suis un menteur. Et vous aurez raison ! Mais c’est du foot-fiction. Au PSG, il y a un super-entraîneur qui, dans la tempête, a montré qu’il avait énormément de caractère.
- Paul Le Guen semble autant introverti que vous êtes extraverti…
Comme quoi, il y a de la place pour tout le monde. Mais j’intériorise beaucoup plus de choses que les gens semblent le penser.
- A Paris, il faudrait enfiler le costume-cravate…
(Rires.) Ça, c’est tout le résumé du foot moderne. On regarde plus la forme que le fond. Le plus important, c’est comment je fais progresser une équipe. En plus, je ne suis pas si mal que ça en costume!
- Mais votre image de « grande gueule» ne vous dessert-elle pas ?
Dire ce qu’on a ressenti pendant un match, c’est être une grande gueule ? Je suis sincère et honnête. A la fin d’un match, je ne cache rien.
- Avez-vous évolué au fil des années ?
Oui, surtout dans les relations avec mes joueurs. Mais je veux rester naturel. D’autres entraîneurs arrivent à masquer leurs sentiments. Moi pas.
Propos recueillis par Christophe Bérard
Le Parisien