Malgré un classement des plus honorables en championnat, où l'équipe occupe la 8e place, et une victoire samedi dernier face à Lorient (2-0), tout ne va pas pour le mieux au sein de l'OGC Nice. Entre querelles internes, velléités de départ et fins de contrats, le club azuréen devrait enregistrer de nombreux mouvements cet été et procéder à une petite révolution. Frédéric Antonetti, lui-même, n'est pas sûr de retrouver le Stade du Ray lors du prochain exercice...
Même en période d'apparente quiétude, le climat peut-être pesant sur la Côte d'Azur. Si l'OGC Nice effectue une saison tout à fait correcte en championnat (8e actuellement), loin du spectre de la relégation qui touche bon nombre d'équipes cette année, l'atmosphère est loin d'être des plus joviales. Dernier exemple en date, la sévère altercation verbale entre Cyril Jeunechamp et son bouillonnant entraîneur, Frédéric Antonetti, mercredi dernier à l'entraînement. Le différend entre les deux hommes a entraîné la mise à l'écart de l'ancien Auxerrois, qui terminera la saison en CFA 2. Beaucoup au sein du club pensent que le Gym a manqué d'ambition alors que la formation niçoise avait sans doute les moyens de viser plus haut.
Un manque d'ambition
Encore 3e après la 16e journée de championnat, les Aiglons ont peu à peu faibli et rejoint les rangs du ventre mou de la Ligue 1. David Hellebuyck, interrogé après le match nul concédé face à Caen (2-2), le 21 mars dernier, reconnaissait sa déception. "
Quand on a un peu d'ambition, on est forcément déçu. Mais l'environnement de Nice est ainsi fait, il faut vivre avec. Il faut tout de même prendre en compte les conditions avantageuses dans les autres clubs du haut." Une déclaration que l'on pourrait aisément interpréter de la manière suivante. Malgré la manne financière importante générée l'été dernier par les transferts de Balmont, Ederson, Koné et Lloris (qui ont tout de même rapporté près de 34 millions d'euros), le club ne s'est pas doté d'éléments suffisants pour s'assurer une meilleure progression. Après un recrutement peu onéreux, en dehors du transfert de Loïc Rémy, acheté 8 millions d'euros à l'Olympique Lyonnais, d'aucuns se demandent comment les 20,5 millions de bénéfice nets ont été utilisés par la direction du club...
Une vague de départs à prévoir
Du coup, c'est vers une grande lessive que se dirige le club du président Maurice Cohen, à la fin de l'exercice en cours. Les expérimentés Vincent Hognon (34 ans) et Lionel Letizi (36 ans), en fin de contrat en juin prochain, pourraient tirer leur révérence. Le valeureux capitaine Olivier Echouafni (36 ans) est également susceptible de dire stop. Deux autres joueurs niçois seront libres à l'issue de la saison. Cyril Jeunechamp, qui devait effectuer 25 matches pour se voir offrir une prolongation d'un an, s'arrêtera à 19 rencontres disputées, en raison de sa prise de bec avec le technicien corse, et quittera le Gym. Cédric Kanté, lui aussi en fin de contrat, s'envolera probablement vers d'autres cieux. Selon des sources proches du dossier, l'ancien défenseur strasbourgeois, âgé de 30 ans, aimerait découvrir la Premier League l'année prochaine. Outre les joueurs dont le bail s'achève prochainement, d'autres Aiglons pourraient céder aux sirènes de l'étranger. Onyekachi Apam, le rugueux stoppeur nigérian, bénéficie d'une belle côte de popularité outre-Manche, au même titre qu'Emerse Faé, le précieux récupérateur ivoirien, ou l'attaquant gabonais Eric Mouloungui.
Antonetti en pleine réflexion
Mais le cas le plus préoccupant pour les dirigeants azuréens ne se situe pas sur le terrain, mais bien sur le banc de touche. Frédéric Antonetti s'est plusieurs fois déclaré lassé de devoir reconstruire à tour de bras son équipe, perdant ses meilleurs éléments chaque année, depuis les quatre saisons où il officie pour le club. Vendredi dernier, dans les colonnes de Nice-Matin, le Corse se déclarait indécis quant à son avenir. "
Aujourd'hui, tout est possible, mais rien n'est décidé. Je suis en pleine réflexion. Mais c'était vrai aussi l'an dernier. C'est exact aussi qu'un départ est davantage proche lorsqu'on reste longtemps dans un club. Il faut beaucoup d'énergie pour entraîner un club qui a peu de moyens. Pour compenser, il faut beaucoup de travail, de solidarité. Mais les hommes sont les hommes, ils fatiguent."
Reste à savoir si l'ancien coach des Verts trouvera l'énergie nécéssaire pour prolonger son aventure à Nice, au moment où des rumeurs l'envoient aux quatre coins de la Ligue 1 l'an prochain. Rennes et Lens se seraient penchés sur son cas, si des changements venaient à intervenir sur leurs bancs respectifs. Des destinations aux antipodes du caractère du natif de Venzolasca. Mais l'éloignement de celles-ci avec un Sud qu'il ne connait que trop bien, pourraient bien lui faire envie...
Shaï MAMOU
Football.fr