Avec une défense à côté de son sujet, Saint-Etienne s’est lourdement incliné sur la pelouse de Nice (3-1). Les Verts restent en 18e position et demeurent plus que jamais menacés par la descente.
Compte Rendu du match
Après quatre défaites consécutives en championnat, les Verts avaient mis un terme à l’hémorragie en s’imposant face à Lille le week-end précédent (2-1). Toujours relégables, les Stéphanois pouvaient espérer s’extirper de la zone rouge en cas de performance à Nice, à condition de surmonter leurs difficultés chroniques à l’extérieur (6 points en seize déplacements). De leur côté, les Azuréens abordaient une fin de saison sans pression ni objectif, étant à la fois assurés de leur maintien et décrochés dans la course à l’Europe.
La défense des Verts n’y est pas
Le climat menaçant sur la Côte d’Azur n’incitait pas le public niçois à se déplacer en masse au Stade du Ray. Et pour cause, puisque les précipitations s’abattaient dès les premières minutes du jeu, laissant des zones gorgées d’eau sur la pelouse. Ces conditions n’étaient pas un problème pour Machado qui fructifiait la bonne entame des Verts en signant pas moins de trois frappes – toutes non cadrées – en sept minutes. Sur l’une de ses tentatives, le Portugais obligeait Ospina à faire preuve de vigilance sur un coup-franc lointain à 35 mètres (3e). L’OGC Nice semblait endormie en début de partie, mais ce n’était qu’une façade. Très vite, les locaux montraient leurs aptitudes à pénétrer dans une défense des Verts perméable. Cette tendance était illustrée par Rémy (13e) et Ben Saada (20e) qui obligeaient tour à tour Janot à s’interposer. Entre temps, ce dernier devait repousser sur sa transversale un centre-tir inattendu d’Hellebuyck (18e) avant d’être épaulé par Machado qui repoussait sur la ligne une tête sur corner d’Echouafni (20e). Cependant, l’ASSE ne pouvait retarder l’échéance indéfiniment. Rémy profitait d’une interception manquée de Tavlaridis pour s’infiltrer dans la surface et servir Ben Saada plein axe qui ne manquait pas l’offrande (1-0, 23e). Le Tunisien signait là son premier but de la saison en L1 et frôlait le doublé en plaçant un coup-franc sur le montant droit de Janot (27e). Juste avant la pause, la défense des Verts allait encore faillir. Passive après un coup-franc de Sablé repoussé par son portier, elle laissait Rémy centrer au second poteau pour Hognon dont la tête était détournée par Tavlaridis dans son propre but (2-0, 45e).
Mouloungui aggrave la marque
Dos au mur, les Verts s’appliquaient à prendre l’initiative du jeu pour réduire rapidement la marque. Une tâche que Gomis était tout près de réussir mais sa reprise de volée, en réception d’un service en or d’Hautcoeur, était repoussée d’une main ferme par Ospina (47e). Jusqu’alors peu inquiété, le portier colombien restait concentré pour bloquer une tête cadrée d’Ilan (51e). Les Niçois s’appuyaient sur leur break d’avance pour choisir de laisser le contrôle du cuir à l’ASSE. Une stratégie qui avait aussi pour but de surprendre la formation d’Alain Perrin en contre-attaque, ce que Rémy parvenait à faire mais sa balle de 3-0 était sortie par Janot (52e). Dès lors, l’entraîneur des Verts choisissait de stabiliser son arrière garde en sortant un Tavlaridis à côté de son sujet au profit de Bayal Sall. Dans un second temps, il optait pour une solution plus offensive avec l’apport de Matsui aux dépens d’Hautcoeur. Ce coaching était cependant sans effet, malgré la monopolisation du ballon de la part des Verts qui demeuraient néanmoins incapables d’ouvrir des brèches dans les vingt derniers mètres adverses. Et, sur un contre, Nice finissait par corser l’addition suite à un déboulé de Faé côté droit qui trouvait Mouloungui dans la surface dont la frappe à ras de terre trouvait le fond des filets stéphanois (3-0, 74e). La messe était dite. Antonetti en profitait pour offrir à Ozokwo ses grands débuts en L1. Quant à Saint-Etienne, l’esprit était déjà tourné vers son avenir immédiat, même si Ilan réduisait la marque de la tête à la dernière minute (3-1, 90e+3). A cinq journées du terme et avec des lacunes alarmantes, l’ASSE peut légitimement s’inquiéter sur ses chances de survie au sein de l’élite.
Le jeu et les joueurs
Antonetti attendait une réaction de la part de ses hommes après le non-match réalisé à Nantes. Il l’a obtenu. Nice a fait la différence grâce aux activités sur le front de l’attaque de Ben Saada et Rémy dont les conduites de balle et les accélérations ont mis la défense adverse dans l’embarras. Ils ont été moins en vue en seconde période lorsque Nice s’est appliqué à opérer essentiellement en contre-attaques. Une tactique qui a permis à Mouloungui, entré en jeu, de signer son 4e but de la saison en championnat. Hellebuyck a été particulièrement remuant au milieu de terrain, servant de relais à son attaque par de nombreuses montées de balle. Hognon et Sablé, les autres anciens Stéphanois alignés du côté de l’OGC, sont également à créditer d’une bonne prestation.
Coupable sur les deux premiers buts, Tavlaridis a illustré - presque à lui seul - le naufrage des Verts au Stade du Ray. Touché moralement, il a été sorti en seconde période au profit d’un Bayal Sall qui a fait une entrée sérieuse, à défaut d'avoir été autant sollicité que son prédécesseur. Si les erreurs de Tavlaridis sont flagrantes, Benalouane, Varrault et Dabo ne sont cependant pas exempts de tout reproche. Landrin a été transparent au milieu de terrain, son entente avec Hautcoeur n’a pas existé face au trident Echouafni-Hellebuyck-Sablé. Dans l’animation offensive, Machado a abusé des initiatives individuelles. En revanche, Ilan s’est comporté comme un capitaine exemplaire aussi bien à 0-0 qu'à 3-0. Sa prestation sur le terrain a été dans cette direction, son orientation du jeu offrant quelques possibilités à son équipe. Sa réduction du score en fin de match sera néanmoins un maigre réconfort.
Flavien Chailleux
Sport24