Sans Frédéric Antonetti, lassé par le manque de moyens et parti sous d'autres cieux, l'OGC Nice s'apprête à entamer sa huitième saison de rang en L1. A charge pour le nouvel entraîneur Didier Ollé-Nicolle, précédé d'une flatteuse réputation en L2 et engagé pour deux ans, de conforter la place du club azuréen dans l'élite avant l'avènement du nouveau stade d'ici trois ans.
LA SAISON DERNIERE
Constant depuis bientôt une décennie dans le ventre mou du Championnat, si l'on excepte une délicate saison 2006-2007 achevée aux portes de la relégation (16e), l'OGC Nice aura su confirmer cette réputation lors d'un dernier exercice au cours duquel les Azuréens n'auront non seulement jamais flirté avec la zone rouge, mais auront même caracolé en deuxième position après quinze journées ! Sans illusion sur ce statut de dauphin, Frédéric Antonetti escomptait malgré tout voir ses hommes en mesure de disputer une place européenne. Las. Installée dans un "ronron" coupable, son équipe échouera à la neuvième place et subira surtout la terrible désillusion d'une élimination à domicile en demi-finales de la Coupe de la Ligue face à Vannes alors que les portes du Stade de France lui semblaient ouvertes.
LE RECRUTEMENT
"C'est inquiétant. En deux ans, on a perdu 75% de l'effectif titulaire. Ça fait beaucoup. J'espère qu'on gardera Loïc (Rémy), on a quand même une saison à faire." Les craintes ainsi exprimées par Olivier Echouafni dans les colonnes de Nice-Matin à l'annonce du départ inattendu de Cyril Rool pour l'OM illustrent les inquiétudes, notamment émises par les supporters, autour du visage que présentera l'OGCN le 8 août prochain, date de la reprise à Saint-Etienne. La fuite des cadres (*) ne cesse pas sur la promenade des Anglais et le nouvel entraîneur, Didier Ollé-Nicolle, confronté aux limites de son budget, a dû faire avec et recruter malin des joueurs qu'il connaît, à l'image de l'arrière-gauche lorientais Alain Cantareil, de l'attaquant Mickaël Poté, qui l'accompagne de Clermont, ou encore du Parisien Larrys Mabiala et du méconnu défenseur ghanéen, Jonathan Quartey. La meilleure nouvelle de ce mercato étant à coup sûr la résistance victorieuse aux assauts de l'OL pour conserver Loïc Rémy. Pour l'instant...
L'OBJECTIF
Même s'il a accepté de relever un challenge qu'Antonetti avait, lui, refusé, lassé par le manque de moyens du club, Didier Ollé-Nicolle ne manque pas d'ambitions pour les Aiglons: "Bien sûr qu'il y a la volonté de faire une belle saison et d'être reconnu dans le jeu, annonce-t-il dans les colonnes du Dauphiné Libéré. On veut continuer ce qui a été fait, être dans la première moitié du tableau et faire un coup dans une des deux coupes." Son président, Maurice Cohen, va plus loin encore dans Nice-Matin et attend de sa formation une qualification européenne à moyen terme: "On veut être européen, c'est le souhait des supporters et des dirigeants. On veut faire plaisir aux gens et se faire plaisir aussi ! On vise le Top 10 puis le Top 8 puis le Top 6... On va mettre les moyens humains et les structures pour y parvenir."
LE JOUEUR A SUIVRE
Jonathan Quartey est l'inconnue du mercato niçois. Pourtant, Didier Ollé-Nicolle n'a sans doute pas fait pour rien des pieds des mains pour convaincre ses dirigeants de s'attacher les services de ce défenseur central de 21 ans, international ghanéen depuis 2008 après avoir écumé les sélections de jeunes, d'ailleurs première recrue de l'été, engagé sur la base d'un contrat longue durée de quatre ans. En provenance du club sud-africain des Kaizer Chiefs, où il évoluait depuis deux saisons, Quartey présente un profil similaire au Nigérian Apam, athlétique (1,86 m, 78 kilos) et droitier. Un joueur en devenir donc, que convoitaient Lille, Rennes et Sochaux, et avec lequel Nice espère entretenir sa réputation de découvreur de talents
L'ENTRAINEUR
A 47 ans, Didier Ollé-Nicolle, ancien défenseur à Angers (D2 puis D3) et Chambéry (D4), international scolaire, débarque sur la Côte d'Azur précédé d'une réputation autrement plus flatteuse sur le banc, à savoir celle de l'entraîneur qui monte, bâtie dans les échelons inférieurs, à Raon-l'Etape, qu'il conduit de la Promotion d'Honneur au National de 1991 à 2000, à Valenciennes, qu'il mène du CFA au National de 2000 à 2003, puis à Nîmes, club avec lequel il atteint les demi-finales de la Coupe de France en 2005 après avoir éliminé quatre clubs de L1. Seule fausse note, sa découverte du milieu pro et son passage à la Berrichonne, ponctué par un limogeage en cours de saison, ne l'empêche pas de rebondir à la tête de Clermont Foot auquel il offre un titre de champion de France du National en 2007, synonyme d'accession à la L2, où sa méthode lui vaut la reconnaissance du milieu, avec notamment une nomination aux Trophées UNFP à l'issue de la saison 2007-2008 et surtout les appels du pied de plusieurs clubs de L1. Une L1 qu'il s'apprête à découvrir, serein: "J'ai connu une évolution régulière, et la Ligue 1 n'est pas un aboutissement. Si l'OGC Nice m'a choisi, c'est par rapport à mon fonctionnement, pour mener un projet sur les trois ans, jusqu'au nouveau stade."
LE PRONOSTIC DE LA REDAC : 2/5
L'arrivée d'un nouveau staff, si elle peut permettre d'insuffler un nouvel élan, représente aussi incontestablement une source de turbulences pour tout club. La méthode Ollé-Nicolle a fait ses preuves dans les échelons inférieurs, mais va être confrontée à la réalité impitoyable de la Ligue 1. A lui d'assumer l'héritage bien réel d'Antonetti pour mener l'OGCN dans son nouvel écrin d'ici trois ans, dont une étude estime qu'il pourrait rapporter 15 à 20 millions d'euros par an au club. Le pari d'ici là n'est pas sans risque...
(*) Depuis deux ans, Nice a perdu Lloris, Kanté, Hognon, Rool, Balmont, Ederson, Koné, Laslandes.
SYLVAIN LABBE
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