Un derby pour l’Europe

Samedi à Armand Cesari, Nice et Bastia se livreront un duel de haute volée. Non seulement ces deux équipes disputeront un nouveau derby au passé sulfureux mais elles auront également à cœur de continuer à jouer les premiers rôles en championnat.

Bastia

Le groupe
Laurent Batlles (cuisse) sera bien présent, samedi, pour le choc entre Bastia et Nice. Il a passé une échographie pour se rassurer. Lilian Laslandes et Chaouki Ben Saada ont, quant à eux, été laissés au repos et seront également opérationnels. Par conséquent, Michael Essien (suspendu) sera le seul absent de marque du côté corse. Pendant la mini-trêve consécutive aux matchs internationaux et à un week-end en Coupe de France, les Bastiais ont remporté une rencontre amicale contre Sion (1-0). Ils restent donc sur leur dynamique de victoires.

Les enjeux
Pour les supporters, les matchs contre Nice s’apparentent à de véritables derbies. Peut-être même plus importants que ceux disputés face à Ajaccio. Cette rivalité remonte aux années 70, à l’époque où des factions d’étudiants corses de Nice ont commencé à initier le mouvement nationaliste. Cet antagonisme universitaire entre Insulaires et Azuréens s’est rapidement répercuté dans les stades. En 1976, lors d’un huitième de finale de Coupe de France plus que houleux, il a pris des proportions tellement importantes que le gouvernement a dû intervenir pour préserver l’ordre public. Gérard Gili s’en souvient. Il gardait à l’époque les buts du Sporting. Après un nul (2-2) au stade du Ray émaillé d’incidents et d’expulsions, les Niçois se sont fait agresser juste avant le début du match retour. Certains joueurs du Gym étaient tellement choqués que les Aiglons avaient débuté le match à dix ! Ils s’étaient logiquement inclinés (5-0).

La forme du moment
Rien n’arrête les Bastiais. Cela fait maintenant huit matchs que les pensionnaires du stade Armand Cesari n’ont plus perdu. Au cours de cette belle série, ils ont remporté six rencontres et concédé seulement deux nuls. La dernière défaite bastiaise remonte au 14 décembre dernier contre Sochaux, à Bonal (2-0). Le chemin qui mène à l’Europe n’est plus très long désormais. En effet, en cas de victoire, les Insulaires passeront devant les anciens leaders du championnat. Reste à savoir néanmoins s’ils sauront retrouver leur allant après une coupure de deux semaines.

La phrase de.… Gérard Gili
« Je ne vais pas verser dans une fausse modestie qui consisterait à faire la fine bouche, à banaliser notre performance. J'encourage au contraire les gars à savourer ce qu'ils vivent aujourd'hui. Ce qu'ils ont réalisé est beau. Et je suis effectivement fier d'eux. Mais je ne parle pas de leur performance comme d'un exploit passé. J'ai au contraire l'intime conviction qu'ils ne vont pas en rester là... » (Source : Corse Matin)

Nice

Le groupe
La meilleure défense du championnat est amputée de trois éléments. Noé Pamarot (déchirure), José Cobos (suspendu) et Thibault Scotto (tibia) seront absents. Gernot Rohr devra en outre se passer de son milieu de terrain brésilien, Everson (suspendu). Il vient d’écoper de deux nouveaux matchs fermes et d’un autre avec sursis après son comportement face à Guingamp. Ces absences devraient libérer des places en équipe première. Oumar Bakari, Sammy Traoré et Patrick Barul vont donc très vraisemblablement débuter la partie.

Les enjeux
Rien de neuf sous le soleil azuréen. Si les Aiglons ont abandonné la première place à Marseille depuis quelques journées, ils sont toujours potentiellement qualifiés en Ligue des Champions et surtout sont assurés de rester en Ligue 1 la saison prochaine. Par conséquent, ce qui sera d’ores et déjà un excellent parcours amène certains joueurs à vouloir continuer leur aventure du côté de la promenade des Anglais. Dans ce contexte, José Cobos et Eric Roy ont prolongé leur bail et devraient être imités prochainement par Jacques Abardonado. Tous les indicatifs sont au vert.

La forme du moment
En championnat, les coéquipiers de Kaba Diawara semblent marquer le pas. Ils n’ont remporté qu’une confrontation lors des six dernières journées. Si, depuis le début de la saison, Gernot Rohr a dû jongler, avec le succès que l’on sait, entre les blessures et les suspensions, il doit maintenant gérer certains conflits avec la Commission Nationale d’Ethique qui, semble-t-il, ont atteint psychologiquement ses joueurs. En effet, depuis la polémique initiée par le journal L’Equipe, ils ont la sensation d’être dans le collimateur des hommes en noir.

La phrase de... Eric Roy
« Il y a toujours eu une grosse rivalité entre Niçois et Bastiais. Pour nous les joueurs, ce qui compte, c’est l’aspect sportif. Le reste, nous le laissons aux supporters. Nous avons un gros challenge à relever face à la meilleure équipe de ce début d’année 2003. »

Georges GHIKA
Vendredi 21 février 2003
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