Le bol d'air des Verts

A la peine en championant, Saint-Etienne s'est offert une parenthèse heureuse. Les Verts ont corrigé les Niçois (4-1) en 16e de finale de la Coupe de la Ligue. Un doublé de Bergessio et des réalisations de Sanogo et Landrin ont scellé le sort de la rencontre malgré la réduction du score de Rémy.

"Il ne manque pas grand-chose pour inverser les résultats. On est tout près. Il ne faut pas se décourager...". L'entraîneur stéphanois Alain Perrin avait vu juste, après la déception d'un nul face à Auxerre (1-1). Ce seizième de finale de Coupe de la Ligue face à des Aiglons qui battent de l'aile (4-1) a constitué le match référence tant attendu des Verts. Dix-huitièmes de Ligue 1, après un parcours calamiteux (une victoire face à la lanterne rouge grenobloise, un nul et quatre défaites), les Stéphanois ont enfin pris le jeu à leur compte et régalé un public du Chaudron de plus en plus difficile.

Perrin peut se féliciter d'avoir fait confiance à sa recrue Argentine, Gonzalo Bergessio. Transparent pendant les cinq premières journées, l'avant-centre, aux côtés de Sanogo très remuant dans une position axiale et de Landrin, déchaîné sur son flanc droit, a rapidement fait vaciller le Gym. La recrue reprend d'abord de la tête (1-0, 23e) un centre de Sanogo, auteur d'un but en angle fermé malgré Paisley (2-0, 28e) avant d'offrir le troisième but à Landrin (3-0, 37e) qui lui rend l'appareil (4-0, 80e). Sans un poteau récalcitrant (41e) et une parade de Letizi (45e+1), Bergessio pouvait même réaliser le quadruplé. Une situation plus proche de son statut d'espoir dévoilé en 2006 avec douze buts en trente-cinq matchs avec le Racing Club que de ses échecs répétés avec le Benfica semblant jusqu'ici se prolonger dans le Forez.

Le Gym dans la tourmente

En treize minutes, les Verts ont réussi à plier l'affaire et à se rassurer en vue d'un déplacement épineux sur le Rocher, samedi. Sa charnière centrale remaniée pour l'occasion n'a pas souffert. Et pour cause. L'Ogc Nice, victorieux à Geoffroy Guichard le 8 août dernier (0-2) traverse, depuis, une crise majeure. Le départ de son président Maurice Cohen (en poste depuis 2002), un entraîneur (Didier Ollé-Nicolle) sur la sellette après quatre défaite de rang et une cascade de blessés (Ospina, Diakité, Echouafni, Ben Saada, Bagayoko) ne laissaient rien augurer de bon.

Décousus à l'entrejeu, stéréotypés dans leurs offensives trop anglées sur le jeu en profondeur au détriment des ailes, les Aiglons n'ont pas eu les arguments pour inverser la tendance. Bamogo, entré à la place de Poté (70e), permet seulement à Rémy de sauver l'honneur (4-1, 85e). Et encore... Sans Letizi, tantôt fébrile (55e), mais décisif devant Sanogo (17e, 53e) et Mirallas (82e), l'addition aurait été bien plus salée. "J'espère que ça va tourner. Actuellement, il y a pas mal de choses difficiles. C'est compliqué en dehors du stade et on se prend trois ou quatre buts par match !" soupire l'ex-parisien, David Hellebuyck, amer. Une situation qui convient à l'ASSE, qui vise l'Europe en faisant de la Coupe de la Ligue "un objectif majeur". Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Julien BIGORNE
Eurosport