Tapie au secours de Nice ?

Selon RMC, Bernard Tapie aurait contacté Maurice Cohen, président démissionnaire de Nice, dans le but de racheter ses 5% d’actions du club. Un retour de l’ancien président de l’OM dans le milieu du football est de plus en plus d’actualité.

Bernard Tapie de retour sur la Côte d’Azur ? Que les nostalgiques de la glorieuse époque marseillaise ne s’emballent pas trop vite, ce n’est pas au-dessus de la Canebière que l’ombre de l’ancien président de l’OM plane aujourd’hui. Non mais un peu plus à l’Est et plus précisément à Nice. Selon RMC, Tapie se serait manifesté en milieu de semaine auprès de Maurice Cohen pour lui annoncer son désir d’entrer dans le capital du club. Une surprise ? Pas vraiment à vrai dire.

«Devenir un grand d’Europe»
Il y a quelques mois, que ce soit dans les colonnes du Point, du Parisien ou encore de Nice-Matin, Tapie, fort de ses 285 millions d’euros accordés par le tribunal arbitral dans le litige qui l'opposait depuis 15 ans à l'Etat et au Crédit Lyonnais dans le procès Adidas, rabâchait inlassablement son désir de reprendre du service dans le milieu du football. Telle une pulsion dévorante dont il ne pouvait se débarrasser. Avec comme point de chute possible et rêvée, non pas Marseille, mais Cannes ou… Nice. «Si on venait me le demander, je mettrais sans doute du cœur, mon expérience et de l’argent dans l’OGCN, lançait-il dans les colonnes de Nice-Matin. Parce que c’est juste ce qui lui manque pour devenir un grand d’Europe et pour renouer avec l’équipe mythique des années cinquante ou celle, dans les années soixante-dix, des Van Dick, Guillou et autres. Le foot ici mérite ce niveau-là. A Nice, tu as un sacré public. On parle toujours de celui de l’OM ou de Lens, mais ça vit le foot à fond ici. Et quand je regarde les matchs du Gym à la télé, je me dis : Bon dieu, si le club avait eu les ronds pour garder Lloris, Ederson, le petit Koné que Marseille a acheté, et surtout, Balmont, l’autre petit qui est un sacré géant que Lille a débauché, il y aurait un truc de fou à faire».

Seulement 5% du club ?
A l’époque, cet appel du pied était resté sans suite, Tapie ayant «trop de respect pour les dirigeants en place». Sauf que depuis quelques jours, la donne a changé. L’homme dont il louait les mérites dans la presse («Je n’ai pas l’intention de piquer le job à des dirigeants dont on me dit le plus grand bien»), en l’occurrence Maurice Cohen, ne dirige plus le navire niçois. Le président du Gym a, rappelons-le, présenté sa démission lundi et quittera officiellement ses fonctions le 29 septembre prochain. L’occasion est inespérée. La porte jusqu’ici fermée à double tour s’est entrouverte pour Tapie. D’autant que Cohen a fait part de son intention de vendre ses actions (5% du club), «aux actionnaires actuels ou à des gens intéressés». Bingo pour Tapie !

Contacté par RMC, l’ancien ministre de François Mitterrand n’a pas souhaité confirmer l’information. Il ne l’a pas démentie non plus ! Mais Tapie est-il vraiment homme à se satisfaire d’un rôle de «subalterne» en quelques sortes ? Pour Gilbert Stellardo, actionnaire majoritaire du Gym amené à devenir le successeur de Cohen, il est clair que non : «Je ne vois pas quelqu’un comme lui acheter 5% d’actions pour ne même pas avoir en échange de strapontin au club. Il ne peut aller quelque part qu’en étant le patron. Ce n’est pas quelqu’un qui vient dans le football pour se rendre une fois par an à une assemblée générale…» Et Stellardo de conclure : «Si Tapie veut acheter le club, qu’il l’achète !»

Vincent Duchesne
Sport24