Bastia - Nice : les joueurs

Le Roy était souverain

Sur un ballon perdu en attaque, une récupération de Ferreira et un caviar de Battles, le Gym a été mis hors de position une seule fois en première mi-temps.

On jouait alors les dernières secondes du temps additionnel, pour une sanction cruelle, un but au pire moment, comme à Marseille lors du dernier derby perdu.

Jusque-là, les Aiglons, habillés dans leur 3-5-2, avaient fait preuve de leur impeccable organisation défensive, parvenant à anesthésier les volontés du SCB. Le ballon était bastiais le plus souvent, mais les situations dangereuses étaient rares dans la surface. Le Gym était donc mené à la pause... mais cette fois, le meilleur était pour la suite.

Sans se décourager (un pléonasme, pour cette équipe), les Aiglons, sans Everson, Pamarot et Cobos, ont réussi à Furiani là où tous les gros ont échoué. En refusant de perdre, ils ont gardé au chaud un rêve qui va désormais se prolonger jusque dans les dix dernières journées. En retrouvant la possession du ballon, ils ont donc fini par inscrire, avec Malek Cherrad, ce but qui vaut très cher. Nice, hier soir, était peut-être diminué. Mais le respect qu'inspire ce groupe, lui, est décidément une valeur constante et sans limite !

Grégorini : une belle parade sur sa droite à la 30e, sur une volée du gauche de Gourvennec prenant le chemin des filets. Souverain aussi lors des corners sur les balles aériennes. Ne pouvait rien sur la frappe terrible de Maurice qui a ricoché sur le poteau avant de rentrer. S'est interposé sur le boulet de Laslandes, à la 58e, et pour l'ensemble, mérite une note bien solide.

Barul : averti à la 21e pour une faute quasi anodine sur Vignal, il est resté bien concentré, livrant un match sérieux, sans commettre d'erreurs hormis un ballon perdu devant Maurice à la 70e. Sur la fin, il a tout donné pour ne plus rien laisser passer !

Abardonado : du Pancho très vaillant, qui a livré un duel haut de gamme avec Laslandes, notamment. Son entente avec Roy a été exemplaire, et ce combattant qu'est Abardonado a encore élevé son niveau de jeu quand Bastia a jeté ses dernières forces devant. De plus, c'est lui qui donne le long ballon jusqu'à Cherrad sur l'égalisation. On l'a même vu tenter une dernière montée rageuse dans les arrêts de jeu, oubliant toute forme de fatigue !

Roy : Le meilleur niçois de la rencontre. Une intervention propre devant Battles, à la 5e, où il coupa bien la trajectoire dans la surface, histoire de se mettre en confiance pour son premier match en libéro cette saison. Puis un sauvetage tout aussi efficace devant Maurice à l'entrée de la surface. Le ton était donné pour un Eric Roy capitaine et maitre de sa défense. Toujours en évidence en seconde période, un Eric royal. Ce n'était pourtant pas une mince affaire de faire oublier l'absence de cap'tain Cobos.

Traoré : sur de lui, on dirait qu'il joue en L1 depuis dix ans ! Bien présent aussi dans les duels, l'ancien Cristollien a réalisé une première période de haute facture. Il n'a pas baissé de ton par la suite, prenant le dessus sur les attaquants bastiais et faisant en sorte de soigner les relances. A aussi couvert beaucoup de terrain, réalisant dans l'ensemble un match très plein.

Varrault : saignant et rapide, sur son couloir gauche, on l'a beaucoup vu en première période, sans baisser de rythme par la suite. Il s'est battu, coriace, pour préserver le résultat et ne pas lâcher un bout de terrain au cours d'une chaude fin de match.

Pitau : encore de la justesse dans le placement, dans les passes, les remises et la récupération. Milieu axial, ou légèrement décalé, Romain Pitau a été très bon, ce qui ne surprendra personne. Pourvu que Nice puisse garder ce joueur-là pour les saisons suivantes. D'après le président, c'est en bonne voie !

Bigné : du haut de son 1,68 m, on l'a vu dégager de la tête avec autorité dans sa surface sur un corner dès la 3e minute, dans le bon timing. Lui aussi averti à la 24e, pour une faute sur Vignal, il s'est battu pour garder le ballon dans les pieds, histoire de donner un peu d'oxygène au Gym. Infatigable, Bigné a aussi gêné les milieux bastiais par sa vivacité et ses démarrages, s'avérant précieux.

Bakari : pour son premier match en Ligue 1, un avertissement dès la 11e sur une faute pourtant involontaire sur Ferreira. Ainsi pénalisé, le grand Oumar a du se retenir dans les contacts, rien d'évident lorsqu'on mesure 1,97 m... Un peu à contresens dans les passes, mais une percée audacieuse, à la 34e, où il poussa légèrement trop son ballon pour servir Kaba Diawara. Bakari, à peine arrivé, doit encore logiquement assimiler les automatismes d'un collectif rodé.

Remplacé par CHERRAD à la 68e. A ce moment-là, Mionnet a reculé d'un cran (occupant la place de Bakari), et Cherrad a joué en pointe avec Diawara. Le résultat ? Epatant, bien sur ! Sa percée fulgurante et son ballon « piqué » du gauche, plein d'adresse et de sang froid devant Penneteau, ont jeté un coup de froid sur Furiani et réchauffé tous les cœurs niçois qui voulaient croire à une égalisation. Le 4e but de la saison pour Cherrad, hyper important, bien sur...

Mionnet : une passe mal ajustée dans l'axe vers Barul qui occasionna une frappe dangereuse de Florian Maurice à la 18e ; Mionnet, généreux, était alors replié, au sein d'une équipe souffrant pour porter le ballon devant. Quand le Gym a sorti la tête de l'eau, à partir de la 20e environ, Mionnet a pu toucher davantage de ballons, démontrant sa technicité et son abattage. L'ancien Sedanais respire le foot, même si on l'a moins vu hier soir que contre Sochaux.

Diawara : un superbe ballon en direction de Mionnet à la 23e, non converti. Malgré une cheville douloureuse, Kaba s'est encore battu avec intensité, augmentant son influence au fil des minutes. Sa seule occasion à la 89e, une bonne frappe repoussée par Penneteau. Stoppé dans un démarrage par un coup de sifflet intempestif de l'arbitre dans les arrêts de jeu. Sinon, qui sait...

François PATURLE.
Dimanche 23 Fevrier 2003
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