Echouafni : « Je m'en doutais »

Avec les départs de nombreux cadres, l'arrivée d'un nouveau coach et un club au début d'une nouvelle ère, Olivier Echouafni s'attendait à connaître une saison chaotique. Ce qui n'a pas empêché l'expérimenté capitaine niçois de rester.

- Olivier Echouafni, Nice pouvait-il faire pire en ce début de saison ?
Disons qu'on s'attendait en tout cas à un début de saison difficile. Moi, j'en étais conscient. Au vu du calendrier déjà… Mais là, c'est vrai qu'après nos deux premiers matchs, nous ne pouvions pas imaginer que nous allions subir quatre défaites supplémentaires avec beaucoup de buts encaissés. C'est pour ça qu'il fallait arrêter tout ça. Et nous avons réussi plus ou moins à le faire dimanche à Lille. Vu nos quatre derniers matchs, ramener un point constituait un bon résultat pour nous. A deux minutes près, nous avions même les trois points. Ce match nul nous laisse énormément de regrets mais si on nous avait dit avant le match que nous allions obtenir le nul, j'aurais signé de suite.

- Doit-on comprendre que vous n'étiez pas du tout confiants au moment d'aborder ce déplacement à Lille ?
Non, pas du tout. Comme nous essayons de le faire à chaque match, nous avions bien entendu envie de réussir quelque chose. Mais parfois, les circonstances de match ne nous sont pas très favorables. Ça a été le cas à Auxerre et contre Monaco dans le derby. Les erreurs, nous les payons cash. Contre Monaco, nous prenons deux buts au bout de dix minutes donc nous partons forcément avec un lourd handicap. Ce n'est pas facile. A Lille, nous avons réussi à marquer les premiers et nous les avons mis en difficultés.

- La saison dernière, une victoire de Nice à Lille n'aurait surpris personne…
Oui mais il ne faut pas chercher. Il y a des saisons comme ça où c'est peut-être plus difficile. En deux ans, nous avons quand même perdu 80% de l'effectif titulaire. Ce n'est quand même pas rien ! Et aujourd'hui, nous repartons avec de nouveaux joueurs, des jeunes. Nous repartons aussi avec un nouveau staff, un nouveau président… Ça fait quand même beaucoup de nouveautés.

« Je ne regrette pas mon choix »

- Ces nouveautés étaient-elles à l'origine de vos craintes du début de saison ?
Oui, je m'en doutais car nous avons perdu quatre joueurs d'expérience (Ndlr : Rool, Jeunechamp, Hognon et Kanté). Des joueurs qui avaient la trentaine et pratiquement 250 matchs de Ligue 1 derrière eux. On ne remplace pas quatre joueurs de ce calibre-là par des jeunes. Même s'ils ont du potentiel… Quand on est dans la difficulté, c'est bien d'avoir de l'expérience. Et cette année, nous en avons beaucoup moins que la saison dernière.

- Ces deux premiers matchs que vous évoquiez précédemment étaient-ils des leurres ?
Je ne sais pas, c'est l'avenir qui le dira. Il y a eu de bonnes choses mais nous nous sommes un petit peu éparpillés ensuite. Nous pensions peut-être que c'était déjà arrivé alors que la L1 demande beaucoup d'efforts et de travail. Ça demande aussi d'être bien organisé et d'avoir de l'intelligence dans le jeu. Et peut-être que nous l'avons oublié après ces premières journées.

- Sachant que vous aviez des craintes, pourquoi être resté à Nice ?
Chacun fait des choix. Moi, le mien était clair. A partir du moment où Nice me proposait quelque chose, j'étais partant. Et je ne regrette en rien cette décision. J'ai envie de finir ma carrière sur une bonne note et on fera tout pour que ce soit le cas. Pour l'instant, nous sommes avant-derniers mais nous ne sommes pas encore trop loin des autres. Il suffit de faire une petite série. Nous en avons fait une mauvaise donc nous devons aussi être capables d'en faire une très bonne. Ce point pris à Lille va nous permettre de retrouver un peu de confiance et de repartir vers l'avant.

« Quand Antonetti est arrivé, nous avions aussi connu des difficultés »

- Le mal est-il uniquement comptable ou connaissez-vous également de grosses lacunes dans le jeu, ce qui n'était pas le cas l'année dernière ?
Il ne faut pas faire trop de comparaisons avec les équipes précédentes. Là, j'ai l'impression qu'il y a vraiment une restructuration du club, tant en interne qu'en externe. Donc ça met automatiquement du temps. Moi, je préfère avoir des difficultés maintenant et pouvoir ensuite les corriger, progresser et pourquoi pas finir en boulet de canon. Après, bien sûr que nous préfèrerions avoir plus de points pour pouvoir travailler dans la confiance et la sérénité, ce qui n'a pas été le cas ces dernières semaines. Mais ce serait beaucoup plus inquiétant de se retrouver dans cette situation-là à cinq journées de la fin. Il vaut mieux que ça arrive maintenant. Nous savons que nous allons peut-être devoir batailler mais nous sommes prêts à le faire. De toute façon, quand on touche le fond, on ne peut que rebondir.

- Avez-vous perçu du mieux sur le plan du jeu à Lille ?
Du mieux, je ne sais pas. Dans l'organisation, oui. Maintenant, tout n'a pas été parfait, loin de là. Dans ces moments-là, l'important est de trouver une solidarité, de se battre les uns pour les autres et d'arriver à faire bloc. Mais il y a encore eu trop de déchet dans le jeu. Nous aurions notamment pu faire beaucoup mieux dans la remontée du ballon. Mais au moins, nous savons ce qu'il faudra faire pour essayer de corriger tout ça. Déjà, l'important est de marquer des points car quand on marque des points, on retrouve automatiquement un peu de confiance et on se libère un peu plus. Maintenant, pour revenir au déchet, nous sommes peut-être aussi obligés de passer par ça pour obtenir ensuite de nouveau de bons résultats. D'autant qu'en plus du déchet, il y a aussi eu de grossières erreurs. Contre Lille, nous n'en avons pratiquement pas faites et nous arrivons à obtenir un bon résultat. C'est déjà bien.

- Le départ de Frédéric Antonetti a-t-il un lien avec ce passage à vide actuel ?
C'est vrai que c'est un passage difficile mais c'est lui qui a décidé de prendre une équipe plus huppée, avec plus de moyens et une plus grosse enveloppe de recrutement. C'est un choix. L'OGC Nice devait trouver un entraîneur pour le remplacer. Mais les choses vont avancer. Pour l'instant, elles avancent difficilement mais nous allons tout faire pour rectifier tout ça. Le jour et la nuit ? Chaque entraîneur à sa méthode donc oui, c'est différent. Frédéric Antonetti a quand même passé quatre ans au club. Et quand il est arrivé, il y a eu aussi des difficultés puisque nous avions mis beaucoup de temps à atteindre le milieu de tableau. Ça met du temps, il faut trouver ses repères, ses marques dans un club. Ce qui n'est pas tout le temps facile. Nous savons que nous venons de vivre quatre semaines très difficiles et nous avons envie maintenant de montrer qu'il ne faut peut-être pas nous enterrer trop vite.

Aurélien CANOT
Football365