Pourquoi Nice bat de l’aile ?

Habitué ces dernières saisons à truster la première partie de tableau, Nice vit un début de saison catastrophique et pointe en 19e position avant de recevoir Valenciennes samedi. Sport24.com fait le point sur les principales causes du mal niçois.

Un mercato aux allures de fiasco
Kanté, Jeunechamp, Hognon, Rool. Autant de joueurs cadres et d’aboyeurs dont Nice s’est délesté cet été. Sans visiblement s’imaginer une seule seconde que cela aurait un impact néfaste sur le groupe. Première erreur. La deuxième ? Avoir misé sur des joueurs quasiment novices en Ligue 1 (Quartey, Mabiala, Poté, Cantareil, Mounier) dont la plupart n’était même pas titulaire dans leurs clubs respectifs. Seuls Bagayoko et Paisley sont rompus aux joutes de l’Elite. Sans être pour autant des leaders et des joueurs capables de tirer l’équipe vers le haut, surtout quand tout va mal. Sur le papier, le recrutement niçois laissait perplexe. Sur le terrain, il est devenu carrément manqué. Avoir réussi à conserver Loïc Rémy malgré les appels du pied incessant de Lyon était bel et bien l’arbre qui cachait la forêt totalement dévastée.

L’avis de… Gilbert Stellardo, nouveau président du Gym :
« Pourquoi avons-nous acheté plusieurs défenseurs qui sont tous remplaçants (Cantareil, Quartey, Mabiala) ? Pourquoi a-t-on tellement insisté pour garder Loïc Rémy alors qu'on nous proposait un prix intéressant ? La venue d'Anthony Mounier était-elle une priorité alors qu'on a six attaquants ? Qui nous a amenés là ? »

Une défense en papier mâché
Cette catégorie découle de la première. Est-ce réellement surprenant de voir Nice prendre l’eau avec une défense expérimentale, dépourvue de leaders et de guerriers ? Après 7 journées de Ligue 1, le Gym a déjà encaissé la bagatelle de 14 buts, sans oublier les quatre pions ramenés de Geoffroy-Guichard en Coupe de la Ligue (4-1). Les recrues ne sont pas au niveau et leur faiblesse rejaillit sur les performances de leurs petits camarades à l’image d’Apam, qui n’est plus que l’ombre du solide défenseur tant loué pour sa combativité la saison dernière. Ajoutez à cela un manque criant d’automatismes dus à de perpétuels changements - avec les suspensions, les blessés et les erreurs individuelles à répétition, Didier Ollé-Nicolle n'a pas aligné deux fois la même défense depuis le début de saison - et vous obtenez tous les ingrédients pour mettre en route la cellule recrutement afin de dénicher le plus rapidement possible un joker susceptible de ramener de l’ordre derrière (Abardonado ? Modesto ? Kanté ?).

L’avis de… Jacques Abardonado :
« Je ne serais pas contre un retour. Tout le monde sait l'amour que j'ai pour ce maillot et ce club. A chaque fois que Nice va mal, j'entends mon nom circuler... », a déclaré l’ancien défenseur niçois, actuellement sous contrat avec Valenciennes, dans les colonnes de Nice-Matin.

Didier Ollé-Nicolle, le novice
Raon L’Etape, Valenciennes, Nîmes, Châteauroux, Clermont. Certes, à 48 ans, Didier Ollé-Nicolle a déjà pas mal bourlingué à travers la France. Avec plus ou moins de réussite. Mais ce CV déjà bien fourni rappelle surtout que le coach niçois découvre la Ligue 1 cette saison. Et la pression inhérente qui en découle. Un nouveau club, un nouvel environnement, de nouvelles ambitions… Cela fait beaucoup pour un seul homme. Le souci est qu’Ollé-Nicolle n’a pas le temps de s’installer, de prendre ses repères. Et à la moindre tentative d’expérimentation, le retour de bâton est sévère comme ce fut le cas lors de la 4e journée face à Montpellier au Stade du Ray (0-3). Ollé-Nicolle doit donc apprendre. Et vite !

L’avis de… Didier Ollé-Nicolle :
« On n'est pas dans la situation où on peut se permettre trop de nouveautés. (Contre Montpellier) C'est la seule fois où l'équipe m'a vraiment déçu. J'avais l'impression que les garçons se retrouvaient sur le terrain pour la première fois. Dans ces cas-là, l'entraîneur se remet totalement en cause. Dans la vie, on peut faire des conneries. Mais autant ne pas les renouveler ».

L’ombre de Frédéric Antonetti
Histoire de compliquer un peu plus sa tâche, Didier Ollé-Nicolle a succédé à un homme qui faisait l’unanimité à Nice. Du simple stadier, aux supporters en passant par les dirigeants, Frédéric Antonetti a marqué les esprits. De par sa bonhomie, son franc parlé et surtout sa recherche systématique du beau jeu. On n’efface pas aussi facilement quatre années de cohabitation. Encore moins quand la suite de l’histoire se révèle bien plus fade (Ndlr : Avec Antonetti, Nice a terminé 9e, puis 8e lors des deux dernières saisons et a même disputé une finale de Coupe de la Ligue en 2008). Aujourd’hui, Antonetti fait les beaux jours du Stade Rennais avec un effectif et des moyens plus en adéquation avec ses ambitions élevées. Et Nice se morfond en queue de peloton. Lui a su grandir. Pas l’OGC Nice…

L’avis de… Olivier Echouafni :
« Le jour et la nuit ? Chaque entraîneur à sa méthode donc oui, c'est différent. Frédéric Antonetti a quand même passé quatre ans au club. Et quand il est arrivé, il y a eu aussi des difficultés puisque nous avions mis beaucoup de temps à atteindre le milieu de tableau ».

Vincent Duchesne
Sport24