Presse :
L'O.G.C. Nice se verrait bien au Louis-II pour un an...
Nice-Matin, le 25/02/2003 à 09h49
Le choix d'un exil à Cannes pendant la construction du futur stade niçois parait en bonne voie. Mais il déplait autant au club qu'à ses supporters
Le Gym exilé en terre cannoise, voilà une option qui n'est pas pour ravir les supporters niçois. C'est pourtant cette solution qui parait aujourd'hui la plus probable au moment où il faudra trouver une pelouse de remplacement. Même si une décision définitive ne sera pas prise avant 3 à 4 mois, les réunions favorables à la piste cannoise se multiplient : la prochaine à l'initiative de la ligue a été programmée le 4 mars prochain.
Les options retenues sur le projet du stade du Ray imposent une indisponibilité totale d'une durée d'un an et demi. Pendant deux saisons, le Gym sera donc contraint à l'exil sur des pelouses étrangères et obligé de vibrer à domicile par procuration.
Les supporters acceptent déjà avec difficulté ce sort et l'option cannoise les fait déborder : « Un déplacement du terrain à Cannes serait lourdement pénalisant pour l'OGCN et nous y sommes opposés pour une série de raisons » explique Jean-Marie Gasparini. Le président du Club des Supporters estime en effet que Nice jouerait en terre cannoise devant peu de supporters : « Le trajet ajouté aux difficultés de circulation fera que ceux qui travaillent ne pourront arriver à l'heure. Ils ne se déplaceront donc pas ».
Les autres arguments sont financiers et sportifs. Les supporters voient en effet d'un mauvais œil les investissements (indispensables pour une mise en conformité) à réaliser à Cannes. Dans le même ordre d'idée, ils redoutent les effets sur les caisses du club : « On constate régulièrement que certains matchs n'attirent pas plus de 8 000 à 9 000 spectateurs. Combien de personnes seront présentes à Cannes, quelles seront les recettes ? ».
Enfin les supporters estiment que l'exil de deux saisons est beaucoup trop long. L'équipe coupée de sa base logistique et de soutien risque en effet de perdre de sa vaillance. Et le choix de Cannes par défaut leur parait amer. Car la solution d'un déplacement à Charles-Ehrmann a été abandonnée en raison du cout des aménagements (8 M Û) et Monaco est devenu une solution quasiment impossible en raison de la fragilité de la pelouse.
Et tous les supporters font front. La présidente de l'ARN, Sonia, insiste également sur le problème des transports : « Nos groupes de jeunes de 15/16 ans ne pourront pas aller à Cannes. L'option de Monaco est nettement préférable ».
Mais pour le moment les possibilités de jeu au stade Louis-II paraissent très improbables.
Jacques Peyrat a lui-même évoqué lors du dernier conseil municipal l'option cannoise. Le sénateur-maire expliquait qu'il avait obtenu l'accord de Bernard Brochand.
Le forcing de Maurice Cohen
Incertaine, la piste monégasque n'est pourtant pas complètement abandonnée. Maurice Cohen qui se consacre durant cette semaine à ce dossier souhaiterait privilégier le consensus né autour de Monaco : « C'est vraiment un problème de pelouse qui pourrait être résolu grâce à un nouveau revêtement semi-synthétique, mais encore faudrait-il qu'il soit homologué ».
Et le président de l'OGCN mesure précisément les effets d'un éloignement trop important et trop long d'un an et demi. « Il faudrait réduire l'indisponibilité du Ray à une seule saison. Nous espérons qu'une solution permettant de réaliser la moitié du projet, dont la pelouse, sera trouvée. Car il est essentiel de rapatrier l'équipe et de lui rendre tout son public plus rapidement ».
C'est d'ailleurs la même solution qui est prônée par les supporters. Et ces derniers ont peaufiné leurs arguments. Car la durée de l'indisponibilité du futur Ray est la conséquence de l'ampleur du chantier d'un stade de 33 000 places. « Revenons à un projet de 25 000 places suffisant et qui aurait l'avantage d'être réalisé en deux tranches », explique Jean-Marie Gasparini.
Dans une lettre qu'ils se préparent à adresser au sénateur-maire les supporters demandent d'ailleurs à être largement impliqués dans le projet du futur Ray. Et à tous les niveaux, dont la sécurité. Car personne n'oublie que la sécurité des accès, des voies de secours, la possibilité de mise en place d'un dispositif performant sur le site du Ray est un point essentiel qui n'a pas toujours reçu des avis favorables, surtout de la part des forces de police.
Mais face à ces interrogations, Bernard Orengo, adjoint aux sports estime que le projet à 33 000 places est parfaitement compatible avec ces exigences.
Rémy DONCARLI.
Mardi 25 Fevrier 2003
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