A 37 ans, Olivier Echouafni pourrait être un jeune retraité paisible. Mais seize ans après ses débuts, le milieu de terrain de l'OGC Nice connaît une nouvelle jeunesse. Relancé par Eric Roy, il a amené une sérénité bénéfique aux Niçois dans l'optique du maintien.
La Côté d'Azur, le soleil, la mer Méditerranée… Les retraités y courent et les vacanciers essaient d'en profiter le plus longtemps possible avant de retrouver des paysages un peu plus gris. Joueur pro sur la Côte, c'est également loin d'être désagréable. Et le plaisir gagne toujours à être prolongé. Olivier Echouafni, né à Menton, connaît le coin par cœur. Il l'a retrouvé depuis presque sept ans, quand il a quitté Rennes pour s'engager avec l'OGC Nice à l'été 2003. Depuis, « Chouf » est un cadre du club. Mais un cadre qui a connu une saison particulière. Aligné d'entrée lors des neuf premières journées par Didier Ollé-Nicolle, il a ensuite disparu de la circulation. A son compteur, seulement huit minutes de jeu entre la fin du mois d'octobre et la mi-mars. Le moment où Eric Roy l'a sorti du placard après le renvoi de « DON ». C'était lors d'un déplacement au Mans capital dans l'optique du maintien. Olivier Echouafni a remplacé Didier Digard dès la demi-heure de jeu et reste depuis sur trois titularisations lors des cinq dernières journées.
Contre le Paris Saint-Germain, Sochaux et Lens, il a en plus retrouvé le brassard de capitaine, justifié par son expérience et sa place dans le groupe. Comme si Eric Roy lui offrait une nouvelle jeunesse. « J'en suis très content, confie-t-il sur le site officiel du club niçois. Quand on est joueur, c'est le terrain qui manque. Ne pas pouvoir le fouler reste toujours difficile à encaisser. Mais il faut alors savoir garder une certaine ligne de conduite. » Echouafni a donc dû se maintenir en forme, même en sachant qu'il ne ferait pas partie du groupe le week-end. Des efforts qui payent en cette fin de saison alors que depuis la reprise en main d'Eric Roy, les Niçois ont fait un grand pas vers le maintien. « Si j'ai repris le rythme ? Oui, ça y est, assure-t-il. Ça faisait six mois que je n'avais plus disputé 90 minutes. Alors contre Lens, je suis vraiment allé chercher au fond de moi-même. J'ai tout donné, encore plus que d'habitude, alors que je voyais mes coéquipiers entrer en jeu mais pas à ma place. »
Olivier Echouafni aura 38 ans au mois de septembre prochain. Un âge canonique dans le foot français. « On sait qu'un jour ou l'autre, une carrière prend fin, reconnaît le joueur. Beaucoup disent s'y préparer sans l'être au fond. Une vie de footeux peut durer de sept à dix-sept ans. Moi, j'ai la chance de faire partie de ceux pour qui ça dure. On verra bien la tournure que ça prendra. » Seize ans après ses débuts en Deuxième Division avec l'OM, « Chouf » sera en fin de contrat cet été. Prolongera-t-il l'aventure d'une saison supplémentaire, comme l'an dernier ? « J'ai toujours été là , présent dans les moments difficiles. Et Dieu sait qu'il y en a eus. A un moment, je pensais que je ne rejouerais plus. Et finalement, en ce moment, je joue. Alors je suis comme un enfant qui débute. » Profiter sans s'interroger trop sur son avenir. Olivier Echouafni a trouvé le moyen de prendre du plaisir tout en participant activement à la mission maintien. Avec neuf points d'avance sur Le Mans à cinq matchs de la fin, il ne reste qu'un pas à faire aux Niçois. « Chouf » pourra alors se décider.
Laurent PICAT
Football365