Le retour gagnant d’Everson

Inconnu en début de saison, le milieu de terrain niçois Everson constitue la révélation de l’année en Ligue 1. Pourtant, pour celui qui est aujourd’hui le moteur de l’OGC Nice, les choses n’ont jamais été simples. A 27 ans, après un parcours chaotique, le Brésilien savoure sa revanche.

L’aventure d’Everson confirme l’adage « tout vient à point à qui sait attendre ». Attendre, le Brésilien connaît bien. Car s’il est aujourd’hui un pion essentiel de l’équipe niçoise, son parcours est plutôt atypique. Avant de fouler les terrains de la L1 cette saison, Everson a joué au Servette de Genève puis en Belgique, au sein de l’obscure équipe de Molenbeek (D2), avant de terminer sa course en Allemagne où il disputa trois saisons, dont la dernière à Osnabrück (D3). Autant dire que rien ne prédestinait Everson à se retrouver en Première Division française, si ce n’est la relation privilégiée qu’il entretient avec Gernot Rohr. Une relation qui date de son passage au centre de formation de Bordeaux quand l’Allemand en était le responsable en 1996. « J’ai une très grande confiance en Gernot, confiait-il à Nice-Matin. Comme technicien et aussi en tant qu’être humain. »

L’aventure bordelaise ne lui permettra cependant pas de fouler les terrains du championnat de France, le forçant à s’exiler. Un exil forcé qui nourrit en lui une sentiment de revanche à prendre sur les événements passés, expliquant l’engagement dont il fait preuve à chaque match. Cette débauche d’énergie lui vaut cependant une réputation de joueur dur, comme l’atteste l’affaire qui l’a entouré lors de la décision du Conseil d’éthique de le suspendre pour un tacle dangereux sur le guingampais Yahia, sanctionné après visionnage de la vidéo puis blanchi par la Ligue. Un tempérament qui lui avait déjà valu de similaires mésaventures en Belgique, avec cinq expulsions en une seule saison.

Pourtant, le joueur se dit surtout porté vers le beau jeu, souvenir du football en salle de son enfance dans son Brésil natal. « Le foot, je l’ai appris en salle, où on jouait à cinq contre cinq à toute vitesse. J’aime le ballon, le beau geste », explique-t-il dans le quotidien azuréen. Une philosophie du jeu qui fait aujourd’hui d’Everson le véritable poumon des Aiglons niçois. Sa baisse de régime des dernières rencontres s’est rapidement répercutée sur l’ensemble de l’équipe, qui n’arrive plus à gagner depuis quatre matchs. A tel point que son abattage et son talent attisent les convoitises des grands clubs hexagonaux. S’il reconnaît avoir des contacts, il n’envisage pourtant pas son avenir loin de Nice. Mais aujourd’hui, quelque soit la fin de saison des Aiglons, le Brésilien sait qu’il a déjà gagné son pari : se faire un nom.

Thomas CARLAT
Mardi 18 mars 2003
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