Presse :
Le jour du buteur
Nice-Matin, le 20/03/2003 à 09h39
Kaba Diawara a l'humeur ensoleillée et l'humour ciblé. Alors, il chambre l'un, branche l'autre. Et avant de grimper dans sa voiture, il s'offre un dernier coup de griffe afin d'égratigner l'orgueil de deux jeunots récemment éliminés de la Coupe Gambardella par le Cavigal. Eux boivent ses paroles comme du petit lait aigrelet...
Railleur, taquin, moqueur, l'attaquant aime bien distribuer les tacles ironiques qui n'ont jamais blessé personne.
Et lorsque Kaba ouvre les vannes, tout le monde se retrouve cul par-dessus tête.
Lui se gondole, se tord, se poile.
Celui qui se disait "frit", ces dernières semaines, rissole d'envie, frémit d'enthousiasme.
« J'ai hâte de jouer. Comme tout le monde. Nice-Lyon est une superbe affiche. Le stade va être plein. La France du foot suivra la soirée devant Canal. Ici, personne ne souhaite rater ce rendez-vous. Nous voulons, tous, faire un grand match. »
Quand la compétition pointe le bout de ses émotions, le bougre ne plaisante plus. Il frissonne.
La cheville nettoyée, le buteur se sent tout neuf. « Maintenant, ça va. Ma tête, mon corps, mon pied, tout est reposé. »
Ça se voit. Ça se sent.
Bien sur, il respecte Lyon.
Evidemment, il craint Anderson, Govou et tous leurs petits amis.
Mais Kaba veut en finir avec la série des nuls. « Quatre d'affilée, ça suffit. On joue toujours pour gagner. Là encore plus ! », lâche le battant aux ambitions toujours vivaces.
« Qui sera champion ? Le Gym... Non, je m'enflamme, je rigole. Moi, je vote pour Monaco. Sinon, Bordeaux. Mais attention, on n'est pas mort. Je ne parle pas là du titre suprême... Mais il y a d'autres billets en jeu non ? »
Deux mois sans émoi
Kaba a toujours faim. De victoires... et de buts. Il faut dire qu'il est à la diète depuis trop longtemps. Deux mois qu'il n'a pas marqué. « Le dernier, c'était à Montpellier. Une éternité. J'avais pris la bonne habitude de claquer. De faire le beau. Ça commence sérieusement à me manquer. »
On se souvient qu'à Gerland, il avait dédié son but à un "Poussin" Meslin alors cloué sur un lit de douleur et de frustration.
Un match aller (2-2) qui lui laisse des souvenirs émouvants et gais. « Coupet sort. Et crac, je la mets au fond. Nous avions été costauds, généreux, solidaires. Et puis, comment oublier l'égalisation de ''Pancho'' à la dernière minute. Plus qu'un but. Un symbole. »
La deuxième manche arrive. Kaba s'en fait une joie. Il veut aussi en faire une fête.
Dimanche sera peut-être le jour du buteur. Les paroissiens du Ray n'attendent que ça.
Philippe CAMPS
Jeudi 20 Mars 2003
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