Questions sur des champions

Dimanche, dans un stade du Ray bouillonnant, les Niçois négligeront la carte de visite dorée sur tranches de leurs rivaux du soir. Ils ne se soucieront pas de leur titre de champions de France.

Ils ignoreront superbement leur statut d'internationaux. Bref, ils regarderont les Lyonnais droit dans les yeux. Avec respect mais sans crainte.

Avant le face à face, Gernot Rohr, Damien Grégorini, Noé Pamarot, José Cobos, Romain Pitau, Eric Roy, Everson et Kaba Diawara parlent de leurs vis-à-vis.

Rohr : « Le Guen est un monsieur »
« J'ai beaucoup d'estime pour Paul Le Guen. C'est un homme du sérail. Un entraineur mais aussi et surtout un éducateur. Avec le sens des valeurs et celui du respect. Son discours est toujours clair, pensé, sage. Dans un contexte difficile, il est en train de prouver sa capacité à faire des résultats. Car il n'est jamais facile de succéder à un coach champion de France. Il a relevé le défi. Je l'ai croisé sur le pré lorsque j'étais en fin de carrière. C'est un monsieur ».

Grégorini : « J'aime bien le style de Coupet »
« Coupet est un grand gardien. Une référence. Si Lyon est au sommet depuis quelques années, c'est aussi grâce à lui. Il a vécu la naissance de l'aventure lyonnaise. Le titre suprême. L'Europe. Il est aussi un international en puissance. Il vient juste derrière Barthez avec les Ramé, Letizi ou Landreau. Grégory est un gardien explosif dans ses sorties et ses réflexes. J'aime bien son style. C'est aussi un homme de caractère qui n'hésite pas à parler haut et fort. Bref, il ne manque pas de charisme ».

Pamarot : « Govou est le plus rapide du championnat »
« Pour moi, Govou est le joueur le plus rapide du championnat. Le plus imprévisible aussi. C'est, en tout cas, celui qui m'a fait la plus forte impression. Il est complet. Possède un bon jeu de tête, une belle frappe. Enfin, il va à 2000 à l'heure... A mon avis, il est plus dangereux sur les côtés que dans l'axe. En plus, c'est quelqu'un de correct. Bref, Govou, c'est Govou. Une fusée. Il va tellement vite qu'on n'a pas le temps d'en parler... »

Cobos : « Edmilson, la classe »
« C'est le niveau mondial. Très fort techniquement. Très à l'aise dans les airs. La classe. Sa force ? Sa capacité à créer le surnombre à tous moments. Il glisse bien au milieu. Il est parfois critiqué à cause des risques qu'il prend derrière. Si je devais émettre un bémol à son jeu, je dirais qu'il manque parfois un peu de force et de tranchant dans les duels ».

Roy : « Carrière sait tout faire »
« Comme Dhorasoo, c'est un joueur qui allie volume de jeu et créativité. Il sait tout faire : défendre, presser, tacler, récupérer mais aussi inventer, déclencher ou conclure. Les joueurs comme lui ne courent ni les rues, ni les stades. Il peut évoluer en 6, 8 ou 10. Le marquer en individuel est délicat. Face à lui, mieux vaut faire de la zone afin de limiter son champ d'action. Et puis, on l'a vu inscrire pas mal de buts sous le maillot bleu de l'équipe de France. Carrière, c'est vraiment le haut niveau ».

Pitau : « Dhorasoo, petit format, grande influence »
« Ah, ce Vikash ! Fulgurant. Il a un pouvoir d'accélération énorme. Une protection de balle efficace. Il est vif. Il a le geste aussi élégant que juste. Il voit bien le jeu. Dhorasoo, c'est un petit format à la grande influence ».

Everson : « Attention aux coups francs de Juninho ! »
« Que ce soit offensivement ou défensivement, il apporte un plus. C'est un généreux. Un polyvalent doué. Attention à ses coups de pied arrêtés ! Il a une frappe terrible. Pure, limpide. Juninho est l'un des nombreux dangers lyonnais. Mais il y en a tellement... Cette équipe compte quatre Brésiliens (Juninho, Caçapa, Edmilson, Anderson) mais j'avoue un faible pour Dhorasoo. C'est lui le moteur de cette belle machine ».

Diawara : « Anderson, la référence »
« Anderson, on connait tout de lui et pourtant, il surprend encore. Il joue bien, il va vite. Il marque, il fait marquer. C'est le top, la référence. Si on doit copier un attaquant du championnat de France, c'est lui. Ce qu'il fait est impressionnant. Il est régulier, efficace, réaliste. Il est fort, mais mon idole reste mister George. Le grand, l'immense George Weah. Ah, celui-là... »

Malgré ce tapis de roses, les Niçois n'ont qu'un but : mettre une épine dans le cœur de Lyon.

Philippe CAMPS
Vendredi 21 mars 2003
Tous droits réservés - © Nice-Matin