Presse :
Le stade Coubertin fait les yeux doux à l'OGCN
Nice-Matin, le 24/03/2003 à 16h25
La ville de Cannes opère un « pressing » amical sur les Aiglons. Espérant ainsi les voir jouer sur son terrain le temps des travaux au Ray. A moins que l'affaire des marchés publics ne remette tout en question...
Où jouera l'OGC Nice l'année prochaine ? À Monaco ? À Cannes ? Ou tout simplement au Ray ? L'incertitude la plus totale plane, avec la mise au jour la semaine dernière par la Justice de l'affaire des marchés publics qui touche notamment le futur grand stade niçois. La mise en examen de l'adjoint aux Sports et du directeur général des services de la ville risque bien de retarder l'avancée du dossier.
A Nice, le projet patine. Ce qui n'empêche pas la municipalité cannoise de prendre les devants. Elle espère en effet voir les Aiglons jouer sur son terrain le temps des travaux au Ray, et doit planifier ses budgets en conséquence. C'est ce qu'elle a fait en votant les crédits nécessaires jeudi soir à la réfection de son enceinte sportive. La ville de Cannes répète qu'elle est prête à accueillir l'équipe de football du Gym au stade Pierre de Coubertin pour les saisons 2003-2004 et (en partie) 2004-2005.
Le monde du football étant une grande famille, c'est bien connu, Bernard Brochand, maire de Cannes, a déjà fait connaitre ses ambitions aux intéressés.
Et aujourd'hui, la Ville concrétise son offre en envisageant la rénovation obligatoire des tribunes Nord et Sud (derrière les buts), qui ne sont plus aux normes de la Ligue nationale de football.
« La rénovation et la mise aux normes du stade pourraient permettre l'organisation de rencontres entre équipes opérant dans les catégories supérieures et ne disposant pas de stade homologué ou dépourvu d'installations pendant l'exécution des travaux de mise aux normes de leur équipement », stipule la délibération votée jeudi soir par les élus cannois.
On ne saurait être plus clair. D'où l'appel d'offres lancé pour assurer les « prestations intellectuelles » et nommer, à la mi-avril, le bureau d'études chargé de fournir une approche complète de l'ouvrage.
Car le projet repose déjà dans les cartons municipaux : un stade (presque) flambant neuf qui passerait de 8 084 à 18 226 places assises moyennant un cout de 4,75 ME.
« Cannes n'en a pas besoin en soi, mais cela permet de ne pas prendre du retard bêtement au cas où Nice accepte de venir chez nous », explique Jean-Marie Giorgis, adjoint aux Travaux. Cannes n'en a, en effet, ni le besoin ni les moyens après l'épisode de la tribune Est payée plus de 12 ME par le contribuable cannois.
D'où la démarche, très habile, de Cannes. Au cas où Nice accepte cette « intercommunalité footballistique », la commune cannoise pourrait alors rénover son stade à moindres frais.
En effet, la cité nissarte, les conseils général et régional et les instances du football français (FFF et Ligue) participeraient alors au financement d'un stade de Ligue 1 pour une équipe de National !
Un scénario impossible si Cannes se lançait seule dans cette opération.
Opération abandonnée si Nice refuse
Mais en dépit de cette offre, l'exil cannois n'est pas du gout des dirigeants, des joueurs et des supporters du Gym qui préfèrent le Stade Louis II de Monaco.
Bien que la Commission des stades de la LFP ait fait savoir que l'intermède monégasque posera plusieurs problèmes de cohabitation pour l'AS Monaco et l'OGC Nice sur une même pelouse.
La décision niçoise devrait être connue avant l'été, à moins que les récentes mises en examen dans le dossier du stade du Ray ne remettent le projet en cause.
« Une chose est sure, on ne se lancera pas dans la reconstruction si Nice ne vient pas jouer chez nous », assure Jean-Marie Giorgis.
A quoi servirait alors l'étude intellectuelle de 210 000 euros ? « Elle reste valable si un jour Cannes veut le faire », rétorque Jean-Marie Giorgis.
Maurice Cohen, pdt du Gym : « Si j'ai le choix, c'est Monaco »
Interrogé hier par téléphone, Maurice Cohen, président du Gym réagit au « pressing » de la municipalité cannoise :
« Avec toutes ces histoires (N.D.L.R. : l'affaire des marchés publics de la ville de Nice qui touche notamment le grand stade), on ne sait pas trop comment cela va évoluer.
« La ville de Cannes a raison d'agir ainsi, je la comprends. Cette option leur permettrait de financer des infrastructures à moindre cout grâce aux divers financements. Mais si j'ai le choix, c'est toujours à Monaco que nous préférerions jouer.
« Cela dit, d'un point de vue sportif, rester au Ray plus longtemps ne serait pas pour me déplaire. Nous avons repris la saison dans une situation difficile. Si on peut jouer trois ans au Ray, ce n'est que mieux pour conforter notre situation sportive et stabiliser l'équipe. »
Rafael PERROT
Lundi 24 mars 2003
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