La frappe enveloppée du Brésilien de l'OL, à six minutes de la fin, a plongé dans la stupeur l'OGCN qui n'a pas démérité mais voit l'Europe s'éloigner...
NICE 0 - 1 LYON
Au stade du Ray, Olympique lyonnais bat OGC Nice 1-0 (mi-temps : 0-0).
14.208 spectateurs payants.
But : Juninho (84e).
Arbitre : M. Sars.
Avertissement à Nice : Everson (53e, tacle sur Violeau). A Lyon : Juninho (90e, antijeu).
OGC Nice : Grégorini - Varrault (Mionnet, 86e), Cobos (cap.), Abardonado, Pamarot - Traoré, Roy, Pitau, Everson - Diawara, Cherrad.
O. Lyonnais : Coupet - Deflandre, Muller, Caçapa, Delmotte (Edmilson, 70e) - Violeau (cap.), Dhorasoo, Carrière (Diarra, 82e), Juninho - Govou, Luydindula (Anderson, 79e).
La grosse déception : les Aiglons sont restés longtemps prostrés sur la pelouse après le coup de sifflet final de M. Sars. Eux qui étaient invaincus depuis le 3 aout à la maison ont perdu une rencontre qui semblait s'acheminer vers un 0-0 logique.
Il y a bien longtemps donc que le Gym n'avait pas perdu au Ray et cette défaite, même face au champion de France, sera dure à digérer pour des Niçois qui voient l'Europe s'éloigner après une série de quatre matches nuls. Le but de Juninho à six minutes de la fin, sur la seule vraie alerte lyonnaise en deuxième mi-temps, symbolise une réussite autrefois insolente et qui aujourd'hui tourne le dos aux Niçois.
Paul Le Guen avait finalement choisi la continuité, conservant les hommes des trois derniers succès lyonnais. Du coup, Edmilson et Anderson débutaient la rencontre sur le banc. Côté niçois, Noé Pamarot était passé sur le flanc gauche de la défense, affecté à la surveillance particulière d'un certain Sidney Govou.
Un ballon bien dosé de Pitau pour un contrôle aérien de Cherrad signifiait la première vraie alerte dans la surface de l'OL (5e). Puis, sur une combinaison « spéciale nissart » (coup franc d'Everson sur le côté), Traoré et Cobos étaient les premiers à la tombée, la tête à bout portant du capitaine niçois trouvant Coupet sur la trajectoire (10e).
Pas de doute, le Gym était bien rentré dans la rencontre, mais l'OL restait menaçant sur coup de pied arrêté, témoin une reprise de Delmotte contrée par Traoré (12e), un coup-franc de Juninho au-dessus (15e), et une jolie tête de Govou sur corner de Juninho légèrement trop enlevée (17e).
Sans temps mort, le Gym répondait : Kaba Diawara passait Delmotte et Muller et trouvait le petit filet dans un angle fermé en voulant piéger Coupet. Un Diawara mordant, qui déviait ensuite pour Cherrad, dont la frappe du gauche instantanée était repoussée des deux poings par Coupet (19e).
Au jeu inspiré des Dhorasoo, Juninho, Carrière, Violeau et consorts, Nice n'était pas en reste, cherchant la profondeur à chacune de ses possessions en direction de la doublette Cherrad-Diawara, dont la mobilité et le physique pesaient, à défaut de trouver la faille. Sur une passe de Govou, bien tenu par Pamarot, Luyindula frappait au ras du montant (24e). Puis Eric Roy transmettait à Diawara, bien placé, mais sans réussite sur la frappe (26e).
Sur l'un des nombreux coup-francs d'Everson, Coupet faisait admirer sa détente à l'horizontale sur la reprise d'Eric Roy, mais M. Coué avait sifflé au préalable. Si le rythme baissait d'un poil avant la pause, il s'en fallait d'un poteau pour que la frappe en pivot de Govou (45e) ne surprenne Grégorini....
Le piège lyonnais
La meilleure attaque du championnat n'avait pas encore frappé et le Ray se mettait à chanter dès l'entame du second acte. Toujours aussi solidaire, le Gym n'hésitait pas à prendre des risques et à mettre du panache dans la balance. C'est ainsi que l'on voyait Pamarot en percussion servir Diawara sifflé hors jeu à la limite (frappe sur le poteau, 50e). Décalé par un long service de Diawara, Cherrad, serré de près par Muller, écrasait un peu sa volée alors que le stade semblait prêt à exploser...
Avec un Romain Pitau toujours aussi sobre et inspiré dans ses relances, Nice se situait assez haut sur le rectangle et parvenait à stopper au départ les fusées lyonnaises, hormis sur une combinaison Luyindula-Govou conclue par une frappe trop en déséquilibre de Govou pour inquiéter Grégorini (60e).
Le jeu lyonnais perdait en fluidité et le Gym espérait un coup à jouer. Sur un superbe travail de José Cobos, mué en attaquant, Cherrad repiquait dans l'axe mais ne pouvait cadrer la frappe tendue.
Il restait alors 25 minutes à jouer et c'était là , la dernière occasion niçoise. Le match se faisait moins prenant, les coup-francs d'Everson moins appuyés, le public plus calme. C'était un piège, et Lyon, avec tout son métier, devait en profiter. Non pas grâce à Anderson, rentré sur la fin, mais avec un autre international de la Seleçao, Juninho.
Décalé par un beau travail de Govou, le Brésilien avait le temps de contrôler dans la surface et d'envelopper une frappe imparable dans la lucarne opposée de Grégorini (84e). Lyon se replaçait pour le titre (quatrième victoire d'affilée) et le Gym voit fondre son rêve européen. Le dernier rush niçois était désespéré. Au carrefour des ambitions, le nanti avait eu le dernier mot...
François PATURLE.
Lundi 24 Mars 2003
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