Interviews :
Gernot Rohr, le plaisir avant tout !
Nice-Matin, le 09/09/2002 à 11h48
A deux jours du match événement face à Marseille, l'entraîneur niçois reste fidèle â ses principes. A ses vertus. Celles du jeu, de la volonté et du plaisir qu'un footballeur doit prendre sur un terrain Des préceptes qui ont propulsé le Gym au sommet du championnat Où Gernot Rohr et les siens entendent bien demeurer mercredi soir!
Assis en bordure du terrain, il a observé les jeunes pousses rouges et noires s'épanouir au soleil. Hier après-midi, avant d'embarquer avec l'équipe professionnelle pour une retraite de trois jours, le manager sportif niçois a jeté un oeil attentif à ces moins de 18 ans nationaux qui recevaient Saint-Étienne (victoire 2-1).
Car il le sait, l'avenir du Gym est là , bien plus que dans ce Nice-OM volcanique, qui fait pourtant se pâmer d'aise la cité. Si le mercure est monté logiquement d'un cran dans l'entourage du club azuréen, Gernot Rohr garde la tête froide.
Et pour que son prêche soit mieux écouté de ses ouailles, il a choisi d'aller dispenser ses bonnes paroles dans la fraîcheur de l'arrière-pays, à SaintMartin Vésubie. Auparavant, l'entraîneur niçois a bien voulu jouer au jeu des confessions.
- Gernot, en toute franchise, vous attendiez-vous à des débuts aussi réussis ?
« J'avais confiance en mon groupe mais j'étais inquiet quant au délai court qui nous était donné pour préparer le championnat. Compte tenu de cette situation particulière, on peut être agréablement surpris. »
- Recevoir l'OM en leader, c'est du pain béni après tout ce que vous avez vécu ?
« Ça va être un bonheur de revivre un grand match de football, dix jours après Paris. En plus, cette rencontre vient au bon moment, car sur le plan sportif, on a commencé à trouver nos marques. On sera au complet à une ou deux exceptions près, tout ça s'annonce sous de bons auspices. C'est un deuxième gros test après le PSG, on l'aborde avec confiance et prudence. »
- Ce match est-il si important à vos yeux, que vous ayez choisi de vous mettre au vert ?
« C'est surtout pour sortir un peu du contexte, pour éviter que les joueurs soient perturbés par toutes sortes de sollicitations extérieures. Pour qu'ils soient tranquilles et que l'on puisse préparer sereinement ce match. J'emmène dix-huit joueurs dans ce cadre agréable. »
- Comment expliquez-vous ce nouveau visage de l'OM ?
« Je l'explique car il y a un entraîneur-manager qui a pris les choses en main. II est à la fois compétent, intelligent et efficace car il a réussi en peu de semaines à redonner une âme à cette équipe. J'admire le travail qu'il a fait, aussi bien à Troyes qu'à Marseille. »
- Vous êtes deux hommes qui prônez justement le travail et la rigueur. Vous sentez-vous proche de Perrin ?
« Oui je crois qu'on est assez proches. Indépendamment l'un de l'autre, on n'est pas loin dans nos méthodes de travail. 11 a instauré un 3-5-2 capable de se muer en 4-4-2. Très modestement et même si nous sommes moins médiatisés, nous évoluons nous aussi dans un schéma qui peut se comparer avec ce qu'il fait. »
- Marseille a démontré une grande solidité défensive jusqu'à présent. Comment comptez-vous vous y prendre ?
« C'est tout l'intérêt de ce match. Si vous alignez les individualités de l'OM et leurs rémunérations par rapport à nous, Nice doit perdre 10 à 1 ! En plus, c'est à mon avis une défense supérieure à celle du PSG. Mais le petit Poucet que nous sommes doit essayer de gagner grâce à ses qualités collectives et mentales. »
- Jouer reste le maître mot ?
« Oui, on va jouer au ballon. On a un milieu et une attaque qui aiment jouer au ballon. La situation nous dictera ce qu'il y a à faire. 11 n'y a pas de recette particulière, sauf de garder un peu plus que d'habitude la baille au sol contre ces grands gabarits. »
- Dans quel domaine votre équipe doit-elle encore progresser ?
(évasif) « On doit acquérir davantage d'efficacité dans certaines zones du terrain. »
- Aujourd'hui, qu'est-ce que le joueur Gernot Rohr apporte à celui qui est devenu coach ?
« Déjà , le joueur a eu beaucoup d'entraîneurs pour pouvoir faire la liaison. Celui qui m'a le plus appris reste Aimé Jacquet et il a suscité beaucoup de vocations. Le joueur, il a survécu, car j'ai pu faire 17 ans de carrière et accumuler un bagage. En fait, j'essaie d'entraîner aujourd'hui comme j'aurais aimé qu'on m'entraîne. Il faut que les joueurs viennent avec plaisir et qu'ils soient conscients de la chance qu'ils ont d'exercer ce métier. C'est ce que j'entrevois à travers le come-back de José ou le retour d'Eric Roy qui nous apportent beaucoup. Même Bruno Valencony, pourtant sur le banc, est dans cet esprit-là . C'est très important pour le succès d'un groupe.»
- Gernot, qu'est-ce l'on peut vous souhaiter mercredi soir ?
« Que ce soit un match plein, spectaculaire, dans le respect de l'adversaire et j'ajouterais même, de l'arbitre. Mes joueurs vont tout tenter pour être à la hauteur et pour faire en sorte de rester leaders. De tous les classements ! (rires) Car j'ai découvert qu'on est aussi en tête du fair-play.
Lundi 09 Septembre 2002
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