Triple vainqueur de l'épreuve, Nice reçoit Lille, mardi soir, pour une place en finale de la Coupe de France. Cela fait un mois que toute la ville azuréenne ne parle que de ça.
Cela fait un mois. Un mois que les Niçois n'entendent parler que de ça. Un mois qu'ils ont mis des oeillères pour ne pouvoir se consacrer qu'au Championnat. «L'euphorie d'une éventuelle finale de Coupe de France» qui semble avoir gagné la cité azuréenne ? Les Aiglons n'en ont réellement pris conscience que depuis samedi soir et leur succès enregistré contre Monaco (3-2). Il ne fallait pas plus de temps au président du Gym Gilbert Stellardo pour assimiler la venue de Lille au Stade du Ray à «une grande fête en Rouge et Noir». Avec la possibilité pour son club de rallier Saint-Denis, le 14 mai prochain.
Triple vainqueur de l'épreuve (1952, 1954 et 1997), le Gym n'est pas un novice. Pourtant, rarement le dirigeant niçois avait ressenti «un tel plaisir» en ville. Renato Civelli témoigne : «A chaque fois que je sors, il y a toujours quelqu'un pour me parler de ce match». Entre les places prises d'assaut par le public niçois, les VIP qui se sont manifestés pour assister à la rencontre, ou encore les petites attentions de M. et Mme tout le monde, Gilbert Stellardo a lui aussi constaté le changement déclenché par la victoire arrachée à Reims (3-2 a.p.) au tour précédent. «J'ai été premier adjoint au maire, président de la Chambre de commerce, et là , je ne peux pas aller quelque part sans qu'on m'apostrophe !», s'amuse-t-il. Et quand on lui fait remarquer qu'il semble loin le temps où les «Stellardo démission» fleurissaient, le dirigeant se délecte : «Ce sont les mêmes qui aujourd'hui sont prêts à me monter au pinacle !».
En 1997, Nice avait gagné l'épreuve... avant d'être relégué
Lors de la précédente visite du LOSC, le 15 janvier dernier, il n'y avait pas eu photo entre les deux équipes (2-0 pour Lille, ndlr). Néanmoins, Stellardo et Civelli rappellent en choeur qu'un but -«qui aurait pu changer la physionomie du match»- leur avait été injustement refusé. «Les Lillois nous sont supérieurs, mais si on joue comme face à Lyon (2-2) ou Monaco (3-2), ils ont du souci à se faire», promet Stellardo. «La pression est sur les eux, renchérit Civelli. S'ils ne se qualifient pas après avoir vu Marseille revenir à un point en L1, ça sera difficile... Nous, ce match, ce n'est que du bonus». Même en cas de défaite, Stellardo prend le pari que «la joie» qui a gagné les supporters niçois restera intacte. «Enfin, si on se maintient», tempère son défenseur argentin. Avec quatre points d'avance sur la zone rouge et une série en cours de sept matches sans défaite, l'OGCN semble, pour l'instant, à l'abri d'un scénario comparable à celui de 1997. A l'époque, le Gym avait gagné l'épreuve, avant d'être relégué en fin de saison. «Les gens nous ont prévenus, insiste Civelli. On n'a pas envie de leur faire revivre ça». Stellardo : «Mais 30 000 Niçois à Paris, oui !».
Emery TAISNE
L'Equipe