Dans sa tête, comme sur le terrain autour de lui, tout va très vite. Plus vite. A 22 ans, Lloyd Palun, formé à Martigues de 13 à 17 ans, s'incruste petit à petit au sein de l'équipe première du Gym, profitant des blessures mais surtout de la confiance que lui accorde Eric Roy, qui ne le connaît, pourtant, que depuis...quatre mois !
"Je mesure la chance qui m'est donnée, dit ce garçon posé. En décembre dernier j'évoluais encore en CFA2, sous les couleurs de la Trinité... Alors je profite de chaque entraînement, de chaque minute qui m'est offerte pour progresser. Et je m'accroche. " Repéré à l'occasion d'un match amical organisé entre son ancien club et la réserve de Nice (juste avant la trêve), Palun n'a pas manqué le coche et le cadre en décembre dernier. Un but, une passe décisive, le joueur d'origine gabonaise (par sa mère) a tapé dans l'oeil des dirigeants niçois. "Tout est allé vite, raconte ce milieu de terrain prometteur. Le 5 janvier, je participais à mon premier entraînement avec Nice."
A la disposition de l'équipe réserve d'abord, Palun se fait rapidement remarquer par Eric Roy qui lui offre un quart d'heure à Drancy en Coupe de France (huitièmes), le 2 février. Un grand moment. "Quand le coach m'a appelé pour remplacer Bellion, je ne me suis pas posé de question, raconte Palun. Je me suis attaché à jouer simplement et ça s'est très bien passé." Vingt jours plus tard, Palun découvre l'ambiance de Geoffroy-Guichard et croise son ami gabonais Pierre-Emerick Aubameyang.
"Même si je suis resté sur le banc, j'ai ouvert grand mes yeux et mes oreilles. Avec en plus la victoire au bout (Nice s'était imposé 2-0), c'était génial. "Aubame" était ravi pour moi et m'a dit que de m'accrocher."
Reims (quarts de finale de Coupe de France), Toulouse et Montpellier en Championnat, autant de nouveaux voyages presque inattendus qui jalonneront les mois de mars-avril, jusqu'à cette entrée en jeu en demi-finale de Coupe de France face à Lille*, la semaine dernière, dans un stade comble. "C'était magique, se souvient Lloyd. Je me souviendrai toujours de mes cinq premières minutes face à une Ligue 1. ca a été chaud comme baptême! Sur deux contre attaques lilloises j'ai pu me frotter à Sow et Eden Hazard, c'est costaud", sourit le jeune Aiglon, qui sera à nouveau dans le groupe pour le déplacement à Marseille mercredi. Jouer au Vélodrome, un rêve ? « Non, répond-il. Mon rêve c’est de signer mon premier contrat professionnel ici à Nice. J'aimerais découvrir le nouveau stade et devenir un cadre de cette équipe dans les années à venir." Toujours amateur (sur le papier), Lloyd Palun a tout l'avenir devant lui. Et une CAN 2012 qui se profile à l'horizon, au Gabon, son autre pays d'adoption.
Olivier SCHWOB
Foot express