Meriem, un dernier tour de piste pour l'éternel espoir ?

Première recrue chronologique d'un mercato niçois non encore achevé et éclaireur de jeu désiré par l'entraîneur Eric Roy, le milieu de terrain Camel Meriem a les atouts techniques pour répondre à l'attente de son coach et a sans doute trouvé l'environnement pour mettre enfin en lumière une carrière au goût d'inachevé.

Anti-héros par nature, discret, ce pur produit de la formation sochalienne (dans la promotion dorée des Pedretti et Frau) a en effet dû gérer les attributs flatteurs, nés de l'époque où il était parfois affilié à un certain Zinedine Zidane. C'était à ses débuts à Sochaux, de 1998 à 2002.

"Comparer un gamin de vingt ans au plus grand joueur du monde n'est vraiment pas lui rendre service", assène l'ancien international (3 sélections), âgé de 31 ans.

"En France, on s'enflamme très vite. Trop vite. Après la finale de l'Euro Espoirs et la fin en apogée des Bleus, les attentes étaient immenses sur ses épaules", confirme le milieu de terrain niçois Julien Sablé, ex-partenaire chez les Bleuets et néo-coéquipier sur la Côte d'Azur. "C'est un discret qui a besoin de se fondre dans un collectif. A l'OM, Drogba en a bien bénéficié".

De Sochaux (formation, puis 4 ans), à Bordeaux (4 ans), Marseille (finale de l'UEFA en 2004), Monaco (4 ans), Aris Salonique (6 mois) et Arles-Avignon (2010-2011), Meriem a brillé par intermittence, et principalement en position axiale derrière sa ligne d'attaque.

"De belles années devant moi"

"J'ai eu de grosses blessures. Les ligaments croisés à Bordeaux et à Monaco. J'ai vécu une belle saison au Vélodrome (prêt en 2003-2004), j'aurais bien aimé connaître mieux ce club mais je n'ai pas regretté de retourner à Bordeaux. J'y ai décroché ma première cape avec les A avec 6 buts et 10 passes décisives réussis dans le championnat (2004-2005). A Monaco, cela a été plus compliqué, je suis passé d'un poste à un autre, des blessures", se remémore-t-il sans regret.

"Je ne vis pas dans le passé, je regarde toujours devant. Je pense avoir encore de belles années devant moi", soutient Meriem qui a su surnager au spectaculaire naufrage d'Arles-Avignon et qui a pu enchaîner les matches (32, 2 buts, 5 passes).

Dans le club de la capitale azuréenne qui a conservé sa place dans l'élite lors de la toute dernière journée de Ligue 1, il a sans doute trouvé "le club familial et ambitieux" et "la sérénité" propices à la relance. L'objectif de finir entre la 8e et la 12e place fixé par Jean-Pierre Rivère, nouveau président de l'OGCN ayant apporté un grand bol d'oxygène au vieux "GYM", lui convient.

"J'ai envie de rendre la confiance accordée par le GYM et de prouver que je peux encore apporter quelque chose en mettant dans les meilleures dispositions les attaquants", dit-il sans préciser ses ambitions personnelles dans une équipe aux contours encore à l'ébauche dans le secteur offensif (19e attaque la saison dernière).

"Il est très motivé et va nous faire beaucoup de bien. Il est peut-être notre chaînon manquant dans la construction", complète Sablé. Conforté par les premières apparitions en amical de son "leader technique", le coach Eric Roy est persuadé d'avoir engagé libre pour deux saisons, le meneur espéré. Camel Meriem a en mains les clés du jeu niçois et celles de son avenir.