Au calme avant la tempête

Dans la quiétude de l'arrière-pays niçois, l'OGC Nice se prépare avant le choc tant attendu demain au stade du Ray contre Marseille. Rohr a emmené dix-huit joueurs à Saint-Martin- Vésubie (les mêmes qu'à Paris) pour les couper de la pression inhérente à l'événement. Bonne nouvelle: Daniel Meslin a réintégré le groupe.
C'est dans un décor alpin empreint d'une douce quiétude, loin du tumulte remontant des guichets de la billetterie du Ray jusque dans la vallée du Var, que Nice a choisi de se retirer.

Depuis dimanche soir, le Gym a pris de la hauteur avant de redescendre, dans quelques heures, dans l'arène. Pour y revivre l'un de ces feuilletons épiques du championnat de France qui nous manquait tant Nice-OM !

Un derby de feu. Un brasier de football où il vaut mieux attendre d'être sur la pelouse pour allumer les premières mèches. C'est pour cela, évidemment, que Gernot Rohr et son staff ont choisi de se retirer là-haut, tout là-haut. Sans inutile pression.

Hier matin, au stade municipal de Saint-Martin-Vésubie, ils n'étaient qu'une poignée de badauds et quelques journalistes à épier les évolutions des Aiglons. Un vert tableau agrémenté du ruissellement apaisant d'une source. Le lieu idoine.

C'est dans ce cadre bucolique que Daniel Meslin, le genou bandé, a renoué avec le ballon, les oppositions, les frappes.
Visiblement sans trop de soucis.

Privé d'Ayeli, Rohr a pu intégrer l'ancien rennais dans le groupe des 18 qu'il avait déjà sous la main à Paris. « On est prudents, note tout de même le coach. Il avait une petite appréhension dimanche, mais aujourd'hui moins. » En tout état de cause, le responsable technique ne prendra sa décision qu'au dernier moment. « On attendra bien sûr mercredi, pour voir comment réagit son articulation. »

Trouver des solutions sur les côtés

Après la séance matinale et un repas agrémenté d'un feuilleté et de gnocchis en présence de Roger Ricort, monté saluer le groupe, les joueurs se sont retirés dans leurs chambres. Sieste au menu avant une balade au bord du lac dans l'après-midi.

Comme d'autres, la venue de l'OM n'a pas incité Bernard Ginès, le préparateur physique à varier grandement ses principes. « La seule différence, c'est qu'on joue un mercredi et qu'on aura un autre match dans la semaine à Guingamp. On a seulement retouché un peu le programme hebdomadaire. C'est bien d'être ici car les gens qui ont des enfants en bas âge sont moins sollicités et en plus ils peuvent manger un peu plus équilibré. »

Kaba Diawara goûte, comme certains nouveaux venus, les recettes niçoises. « Cette mise au vert c'est un peu spécial, mais bon, tant mieux, parce qu'à Nice, on n'aurait pas été tranquilles. Là on est au calme. Presque trop même, parce qu'il fait bien frais » assène t-il sans se départir de son éternel humour.

Son séjour mitigé sous le maillot blanc, ce rideau de fer olympien auquel il va se frotter demain soir, le Toulonnais ne s'en fait pas un monde
« C'est vrai que j'ai joué six mois à l'OM. Sur le plan sportif ce n'était pas très bien mais humainement, c'était un régal de jouer devant 50.000 personnes. Il n'y a pas de rancune particulière par rapport à ça. Je vais juste essayer de faire un bon match. Et comme ils sont vraiment grands et costauds dans l'axe, je pense qu'il faudra essayer de les contourner. »

Forts d'un parcours qui parle pour eux, les Niçois font l'économie de grands discours. Dans sa retraite de Saint-Martin-Vésubie, serein, détendu, le Gym se prépare pour l'OM.
Sans faire de ce match... une montagne.

Christophe DEPIOT
Mardi 10 Septembre 2002
Tous droits réservés - © Nice-Matin