Interviews :
Everson prêt pour le sprint
Nice-Matin, le 08/05/2003 à 08h43
L'apport d'Everson à Nice ? « Cette saison, ce n'était qu'une entrée. Le plat de résistance est à venir. On a envie de le savourer ensemble », estime Gernot Rohr. « Evi », arrivé dans l'anonymat en juillet dernier avec un salaire de joueur de L2, est aujourd'hui reconnu en France pour son impact d'élément décisif en L1. A son sujet, Nice pense davantage au futur (avec revalorisation) qu'à un éventuel transfert.
Avant le choc à Ajaccio, samedi soir, le Brésilien de « Mato Grosso do Sul » nous parle de sa situation et de celle du Gym.
- Evi, le club vous a-t-il déjà fait la proposition de prolongation de contrat ?
Pas encore, mais ce n'est pas un souci. J'ai la parole de monsieur Cohen, je sais qu'il va me proposer quelque chose, bientôt, dans les jours qui viennent.
- Votre décision sera-t-elle rapide ?
La priorité, c'est le terrain, il ne reste que trois journées, donc il ne faut pas se disperser. Je vais réfléchir, en discuter avec ma femme. Mon contrat actuel court déjà jusqu'en 2005.
- Avez-vous envie de rester à Nice ?
Oui, oui... L'important, c'est le bien-être de mon épouse (Michelle, qui attend un heureux événement pour l'automne). Or, la façon dont nous avons été accueillis, par le club et par les Niçois, a été fantastique. On se sent vraiment bien intégrés. Ici, il y a tout pour réussir sa vie. A l'heure du choix, c'est primordial.
- Qu'attendez-vous de la proposition du club ?
La reconnaissance du travail accompli, des efforts fournis.
- Contre Sedan, vous étiez suspendu. Une frustration ?
On peut dire cela. Je ne sais pas ce que cela aurait donné si j'avais joué, on n'aurait peut-être pas gagné non plus. Mais j'aurais pu apporter le petit plus, c'est possible.
« On parle de Nice à Rio de Janeiro »
- Vous êtes l'une des révélations de Ligue 1, et en même temps, ne pensez-vous pas avoir écopé de trop de cartons jaunes (12 au total) ?
Sur le bilan, peut-être, mais en fait, je ne regrette rien. Je place beaucoup d'énergie dans la récupération, c'est utile à l'équipe. Si l'OGC Nice a la meilleure défense, ce n'est pas un hasard. L'engagement doit se retrouver à toutes les lignes, pas seulement derrière.
- Après les deux points concédés à Sedan, pensez-vous que l'UEFA soit toujours possible ?
La porte n'est pas fermée. Si on gagne à Ajaccio, on recevra Bordeaux ensuite, et là , chez nous, on peut réussir un très gros match. On a 54 points, les équipes qui nous précèdent, 57, et il reste trois journées. Rien n'est impossible.
- Redoutez-vous le contexte d'Ajaccio, un stade réputé difficile, une équipe qui doit s'arracher pour le maintien ?
Je crois qu'il faut d'abord penser à nous, à la meilleure façon de jouer pour remporter ce match, aux duels dont il faudra sortir vainqueur, c'est indispensable, sans penser à l'environnement. A Bastia (1-1), sans moi, l'équipe s'en était bien sorti. A nous de rééditer le même genre de prestation.
- Evoquer l'Europe, aujourd'hui : quel contraste avec le jour où le club apprenait sa rétrogradation en National. A l'époque, vous étiez dans les bureaux, en sanglots...
Si je m'en souviens ! Justement, il ne faut pas oublier ce passé encore très proche, cela permet de mieux savourer le chemin accompli. Dernièrement, je parlais avec des amis brésiliens que j'ai gardés, du côté de Rio ou Sao Paulo. Ils me confiaient que là -bas, même au pays, ils ont entendu parler de la saison de l'OGC Nice. C'est pas géant ? Maintenant, l'équipe n'est plus première, elle a été un peu ralentie par les blessures, les suspensions, et la largeur de notre effectif ne peut être comparée aux moyens de Lyon, Marseille, Bordeaux ou du PSG. Mais l'esprit et l'envie sont toujours intacts. Et sur ces trois dernières journées, on va tout donner, tout faire, pour n'avoir rien à regretter.
François PATURLE.
Jeudi 08 Mai 2003
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