Ajaccio en route vers le maintien

Après une semaine riche en rebondissements, les Ajacciens ont superbement réagi en remportant leur duel face à Nice (2-0). La plus mauvaise équipe du championnat à domicile peut désormais envisager très sérieusement de conserver sa place dans l’élite. A confirmer.

Mis sous pression par leur place d’avant-derniers du championnat, par les incidents survenus lors de leur dernière sortie à domicile et par les saillies verbales ente Alain Sars et Rolland Courbis, aujourd’hui dans la presse et demain devant les tribunaux, les Ajacciens n’ont pas flanché. Ils ont pris trois points vitaux, qui plus est face à Nice, un ennemi de longue date sur l’île de Beauté. Avec les faux-pas de Sedan et de Rennes sur leur pelouse, les Corses réalisent donc une superbe opération en s’emparant de la seizième place du championnat, à deux journées de la fin. En cas de victoire dans dix jours contre Lille, ils pourraient d’ailleurs quasiment assurer leur maintien. Renversant.

Plus motivés que leurs adversaires, mieux positionnés sur le terrain, les hommes à la tête de Maure entament la rencontre tambour battant. Dès la deuxième minute, il se créent une belle occasion par l’intermédiaire de leur capitaine, Hervé Alicarte. Mais c’est la volée du gauche de Mamadou Seck, bien servi sur coup-franc par Bernard Diomède, qui permet à l’ACA d’ouvrir le score (7eme). Ce but change totalement la physionomie de la rencontre. Les Niçois, partis pour jouer le contre, doivent se découvrir et surtout revoir leur dispositif tactique. Peu à l’aise dans la construction du jeu, ils se créent néanmoins une belle occasion lorsque sur un centre d’Abdelmalek Cherrad, Mamadou Seck manque de réaliser un drôle de doublé en trompant Stéphane Trévisan (33eme).

Grâce à un trio offensif qui a réalisé des merveilles, les Insulaires parviennent eux à gérer parfaitement les quarante-cinq dernières minutes. Bernard Diomède, dont la patte gauche semble ressuscitée depuis son retour en France, Bruno Rodriguez et surtout Juan Esnaider étouffent totalement les protégés de Gernot Rohr. Et quand ces trois merveilles retrouvent le banc, à un quart d’heure de la fin, c’est le jeune Yacine Bezzaz qui brille et qui double la mise avec beaucoup d’opportunisme (80eme). Ce second but met fin aux rêves européens des Azuréens. Ils comptent désormais quatre longueurs de retard sur le sixième, Auxerre. Heureusement, ils sont encore en course pour une place en Intertoto. Une récompense plus qu’appréciable pour un club qui devait évoluer en National il y a moins d’un an. Et puis l’Intertoto n’avait-elle porté bonheur à l’ancien entraîneur bordelais, l’année où il avait mené les Girondins en finale de la Coupe de l’UEFA ?

Dans les coulisses du stade François Coty
- Pour le premier match au stade François-Coty depuis le fameux ACA – Bordeaux, les supporters corses ont réservé un accueil musclé à leurs homologues niçois. En effet, juste avant la rencontre, deux bombes agricoles ont explosé dans la tribune réservée aux Azuréens.

- Comme prévu, Juan Esnaider a débuté la partie. Durant toute la rencontre, sa couverture de balle et sa vision du jeu ont fait merveille. Avec Bernard Diomède et Bruno Rodriguez, il a formé un trio offensif qui, s’il avait pu être aligné depuis le Mercato, aurait certainement permis aux Corses de se montrer intraitables devant leur public.

- Comme à Monaco, Gernot Rohr a surpris tout le monde en titularisant Abdelmalek Cherrad, seul à la pointe de l’attaque. Une tactique qui n’a pas fait long feu puisque Kaba Diawara est rentré en jeu à la place de Sammy Traoré à la suite de l’ouverture du score ajaccienne. L’ancien Cristolien a d’ailleurs montré qu’il n’a pas du tout apprécié son remplacement, en adressant quelques invectives à son banc.

Georges GHIKA
Samedi 10 mai 2003
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