La première en Ligue 1 de Serge Dié

Arrivé au mois de janvier à l’OGC Nice, Serge Dié, milieu de terrain ivoirien de 25 ans, a foulé pour la première fois les pelouses de Ligue 1, la semaine passée face à Sedan (0-0). L’affaire ne fut pourtant pas simple pour le joueur de la sélection de Robert Nouzaret. Après plus de cinq mois d’attente, la FIFA lui a finalement délivré sa "lettre de sortie" et a ainsi "libéré" cet élément prometteur des Aiglons. Entretien.

- Serge, comment avez-vous vécu votre première avec l’OGC Nice, lors de la 35ème journée face à Sedan ?

"Je l’ai vécue comme une véritable libération. Cela fait cinq mois que je suis arrivé à Nice et j’attendais avec la plus grande impatience ce moment. C’est arrivé face à Sedan et malgré le score de parité (0-0), ce fut une belle victoire pour moi. Je n’ai pas été tendu au moment de faire mon apparation sur la pelouse, c’est plutôt lorsque j’ai appris ma présence sur la feuille de match que la pression est montée. Pour moi, c’est du pur bonheur. Je remercie Dieu de m’avoir enfin permis de connaître ce dénouement dans cette affaire."

- C’est à dire ?

"En fait, j’ai passé l’intégralité de ma formation en Côte d’Ivoire avec l’Africa Sport Abidjan. J’y ai fait mes gammes et cela m’a permis d'évoluer dans toutes les sélections de jeunes de mon pays. Un club italien, la Reggina, m’a alors engagé en Serie B et puis je suis allé à Avellino, en troisième division italienne. Tout n’a pas très bien tourné pour moi en Italie. C’est vraiment difficile pour un joueur venant directement d’Afrique de s’adapter à ce Championnat. Mais au moment de signer avec l’OGC Nice, j’ai appris que le club refusait de me délivrer ma "lettre de sortie". J’ai donc dû patienter jusqu’à ce match de la semaine passée."

- Comment s’est déroulée votre adaptation parmi l’effectif de Gernot Rohr ?

"Après l’Italie, je suis arrivé dans un tout autre monde à Nice. Ce n’est pas un club que j’ai trouvé mais une véritable famille. Tout le monde, joueurs, entraîneurs et dirigeants ont tout fait pour que je m’adapte le plus rapidement et le plus sereinement possible. Nice me convient parfaitement, je veux réaliser de grandes choses avec cette formation. Il y a ici une humilité et une solidarité peu courantes qui font vraiment du bien pour un nouveau. Et puis, dans le jeu, je pense que tout s’est bien passé lors de mon entrée. J’ai remplacé Cédric Mionnet à la 62ème minute, sur le côté gauche du milieu de terrain. Dommage pour moi, la rencontre était assez bloquée avec des Sedanais qui s’étaient déplacés pour accrocher des points et avaient donc bien fermé le jeu."

- International ivoirien, quelle est votre opinion sur votre sélection depuis que Robert Nouzaret y a effectué son arrivée ?

"Je dois énormément à M. Nouzaret. Il a fait beaucoup pour moi ces derniers temps. Bien que je ne sois pas aligné en club, il continuait à m’appeler en sélection et à me faire jouer afin que je conserve le rythme du haut niveau. Il nous a tellement apporté depuis quelques mois. A tel point que depuis son arrivée, notre sélection reste invaincue et a même réussi à s’imposer au Maroc (1-0), une belle performance. M. Nouzaret a essayé de changer notre manière d’appréhender les matches. Il nous a apporté une nouvelle mentalité et cela se ressent incontestablement dans l’ambiance du groupe. Il est intransigeant et cela s'avère indispensable car en Côté d’Ivoire il y a énormément de qualités mais elles ne sont pas du tout travaillées. Le football y est en quelque sorte à "l’état brut"."