Figure emblématique de la Ligue 1, Julien Sablé (31 ans), qui a porté notamment le brassard à Saint-Etienne (1995 à 2007) et à Nice (2008-2012), est aujourd'hui sans club. Pour francefootball.fr, le milieu «guerrier» revient sur sa situation.
- Julien, pourquoi n'avez-vous pas rempilé avec Nice ?
C'est une décision de Claude Puel. Il a décidé de ne pas prolonger mon aventure. Je pense que ça faisait un petit moment que c'était dans les tuyaux. J'ai eu un rendez-vous avec le directeur général, Julien Fournier, qui m'a annoncé ça. Puis, le coach m'a appelé dans la journée.
- Avez-vous demandé des explications à Claude Puel ?
Non, ça ne servait à rien. Je suis très déçu. Mais je respecte son choix, tout ça s'est fait entre hommes. Je pense qu'il avait envie de repartir de zéro avec ses hommes à lui.
« Je pars de Nice en laissant une bonne image »
- En voulez-vous à Claude Puel ?
Non, j'ai apprécié qu'il m'appelle. C'est un homme honnête et droit. C'est dommage : quand j'ai su que c'était lui le nouvel entraîneur, je me suis dit que je pouvais être un homme important dans son dispositif.
- Il aime les guerriers, qui en veulent sur un terrain...
Oui, je pense. Je ne lui ai rien demandé, je n'ai pas envie de me torturer. C'est un homme tellement droit, qu'il n'y a pas de vices là -dessous. Il n'est pas du tout influençable. Pour l'avoir eu au téléphone et suivi sa carrière, je sais que c'est un homme honnête. Je voulais partir dignement de Nice, parce j'ai beaucoup donné et que ce club comptera dans ma carrière. Je pars en laissant une bonne image de moi. C'est vrai que j'ai senti une déception au niveau du bureau. C'est de toute manière un club que j'aime.
«Ce qui compte, c'est le challenge et les hommes»
- On ne vous imagine pas sans club la saison prochaine.
La conjoncture est très difficile, il faut être honnête : les clubs doivent vendre avant d'acheter, c'est un marché qui prendra plus de temps pour moi. Le plus dur est de se dire que mes coéquipiers vont reprendre lundi et que je n'y serai pas. Mais je dois me tourner vers l'avenir, j'ai encore envie de jouer au plus haut niveau. Je connais mes qualités, ce que je peux apporter dans la vie d'un vestiaire, dans la cohésion et sur le terrain, où je suis un joueur d'équilibre. Je pense que j'ai encore les cannes pour faire trois ou quatre ans au plus haut niveau. J'ai joué vingt-cinq matches la saison passée et je n'ai été arrêté que cinq jours.
- Une aventure en Ligue 2, ça vous tenterait ?
Ça ne me fait pas peur, j'ai trois montées à mon palmarès, deux avec Saint-Étienne et une avec Lens. La Ligue 2, je la connais bien. Je sais que c'est un combat et je suis un guerrier. Ce qui compte, c'est le challenge et les hommes. Ce n'est pas une question d'argent ou d'années. Je sais ce que je peux amener. Aujourd'hui, j'ai eu quelques propositions (clubs de L1 et L2, ndlr). Une proposition sérieuse, d'autres moins. L'idéal serait de faire la reprise. Là , je suis entrain de me préparer à Saint-Raphaël dans un centre spécialisé pour être en forme. J'attends mon heure. Le jour où on me proposera quelque chose de sérieux et que je sentirai les hommes, je serai prêt.
Propos recueillis par Stéphane Fattoretto
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