La communion...

"L'ambiance était extraordinaire. Cela nous fait regretter encore plus l'égalisation bordelaise" témoigne Eric Roy après la dernière de la saison au stade du Ray.
C'est ainsi : les Niçois devront rester sous pression jusqu'au terminus au Havre s'ils veulent décrocher leur strapontin pour l'Europe,par le biais de l'Intertoto.

Une Coupe dont le nom fait toujours un peu rire, mais le Gym ferait carrément la grimace si elle devait échapper. Y participer serait, pour Cobos et les siens, concrétisation d'un parcours aerbe et inespéré. Une récompense (méritée), tout simplement...

Les sentiments au décrassage, hier matin ? Logiquement contradictoires. La satisfaction, pour la manière. « Pendant les 3/4 du match, Nice a posé sa griffe sur le jeu. On a dominé collectivement », soulignait Gernot Rohr.

Ce fut l'une de nos meilleures prestations, on a retrouvé le visage l'équipe qui a été douze fois leader du championnat, tout le monde s'est mis au diapason », notait José Cobos, libéro encore souverain mardi, face aux canonniers girondins.

Et les regrets, inévitables : « La touche, à l'origine de l'égalisation, était en notre faveur, mais ça ne change rien. Le Bordelais Meriem était entouré de trois Niçois, et il n'aurait pas dû être en mesure de pouvoir centrer », confiait capitaine Cobos, loin de vouloir accabler qui conque. « Contre un client comme Bordeaux, il ne faut jamais mésestimer le danger. Nous sommes une équipe qui apprend encore ; des matches de ce calibre sont utiles ».
Le coach remarquait : « Pendant première partie de saison, on était l'équipe qui marquait souvent dans les dernières minutes. Par la suite, la tendance s'est inversée ; c'est une sorte d'équilibre ».

« Le plus important, note le coach, est que Nice n'aura jamais perdu deux matches de suite cette saison. C'est la preuve du caractère hors du commun de ce groupe ».
Une autre démonstration, mardi, est descendue des tribunes. Sans avoir la mémoire courte, on peut se demander si ce Nice-Bordeaux (couleur, décibels et atmosphère générale) n'a pas décroché la timbale au hit- parade des ambiances à domicile cette saison (hormis le dénouement !).

Au niveau de la couleur, c'est sûr, puisque tout le stade avait répondu à l'appel d'une enceinte en « Rouge et Noir ».

Pour le reste, une chose est sûre, le spectacle d'un Ray en fusion a marqué les esprits. Y compris ceux des joueurs. « C'est vraiment extraordinaire de sentir un tel stade avec vous », souligne Eric Roy.

« Quand on voit ce public, ça ne fait qu'augmenter les regrets de ne pas avoir pu lui offrir une victoire en guise d'au revoir », note le milieu niçois, qui, comme Cobos (chapeau les anciens), avait sorti ses bottes de sept lieues mardi...

« On peut dire que nos supporters ont joué à très haut niveau toute la saison ; nous, pendant six mois seulement. Il est vrai que c'est déjà pas mal ».

Et Gernot Rohr, l'ex-Girondin, de trouver la formule : «A Nice, même la tribune d'honneur a du mal à s'asseoir. A Bordeaux, voyez-vous, elle a beaucoup de mal à se lever ! ».

Ne reste plus aux Aiglons, désormais, qu'à s'élever vers l'Intertoto...

François PATURLE
© Nice-Matin