Nice et son fabuleux défi

Face à une équipe réputée supérieure, les Niçois, qui enregistrent le retour de Meslin, vont devoir se prouver à eux-mêmes et à leurs supporters qu'ils peuvent relever le défi, face à un OM privé de Leboeuf (suspendu) et Swierczewski (écarté

Quatre-vingt-dix minutes d'ivresse.

Une heure et demie le coeur battant.

Deux mi-temps de souffrance.

De joie. De larmes peut-être. D'émotion tout simplement. Nice - Marseille est annoncé. Le festival du Ray peut commencer !

Tout à l'heure, l'enceinte aux pierres fatiguées, aux couleurs fanées, va retrouver une âme : celle des quinze mille passionnés qui ont pu s'agripper aux si précieux billets.

Nice trépigne.

Nice attend.

Que ses jeunes aiglons s'attaquent à l'institution. Déboulonnent l'idole. Ravivent,ballon au pied, la flamme de la suprématie régionale. Pour les Varrault, les Pitau, les Pamarot, revenus de nulle part, la mission est d'importance. Le défi fabuleux.

Mais après tout, on ne leur en demande peut-être pas tant. Même Rohr, ne leur en réclame sans doute pas autant. « Il faudra vraiment se surpasser pour y arriver. Jouer à 120 % de nos possibilités. Etre discipliné, être professionnel. Ne pas perdre les pédales quand il y aura des moments chauds. Dans mon équipe, j'ai cinq jeunes qui ont joué pour la première fois à Paris à ce niveau et qui vont pour la première fois recevoir l'OM à Nice! »

Un cadeau du ciel. Mais pour ne pas que celui du Ray s'assombrisse, il faudra jouer serré.
Ne rien lâcher. Profiter des quelques espaces que les Van Buyten, Ecker, Meïté, Johanssen, et consorts voudront bien consentir.

Marseille est solide. L'OM se lézarde peu. Quatre buts en cinq journées... Et Runje par dessus le marché !

C'est dire que rien ne sera simple. Du reste le coach niçois en est convaincu : « Ça va se jouer sur des détails car les organisations des deux équipes sont en place. On se connaît bien, il n'y aura pas de surprise. Nous jouerons notre jeu en tenant compte évidemment de leurs points forts. Ils ont une grande puissance athlétique et une bonne maîtrise de jeu à l'extérieur. C'est là qu'ils essaient de rattraper les points perdus à domicile... On sait qu'ils vont très vite sur les côtés. A nous de jouer simple, en essayant de les contourner et en gardant le ballon au sol. »

Meslin : feu vert médical
Confiant dans les possibilités de son groupe, Gernot Rohr sait qu'en cas de coup dur, il pourra toujours faire appel aux hommes du milieu... « C'est vrai qu'on a au coeur de notre équipe, un milieu de terrain qui allie une bonne combativité à une variété de jeu qui m'intéresse. »

Des garçons comme Everson, Roy, Bigné, Pitau ont su tour à tour se hisser, depuis le début de saison, à la hauteur de leur nouveau statut.

Rodriguez, peu vu depuis le début de saison, déjà absent à Paris (blessé) ne sera pas de l'événement.

Pour le milieu comme pour les autres secteurs du jeu, ce n'est pas le moment de s'avachir, encore moins de souffler. Même s'il faudra rejouer à Guingamp dans trois jours.
L'entraîneur et son staff ont d'ailleurs fait passer le message, sans ambiguïté.

« Je sens une grande détermination chez les joueurs. J'ai la certitude qu'on va faire un bon match. On va jouer sans retenue, sans penser à Guingamp, on a suffisamment de joueurs dans l'effectif. Si ceux qui jouent ce soir sont fatigués, ils pourront se reposer derrière. On va tout mettre sur ce match, sans arrière pensée. J'ai lu que Marseille prend en compte les deux rencontres dans sa préparation, nous, on ne se concentre pour l'instant que sur l'OM. »

Marseille. Sa légende.

Ses stars. Ses avatars.

Une équipe pas comme les autres. Jouer l'OM à domicile, c'est du caviar pour tout footballeur qui se respecte. Ce festin, « Poussin » Meslin en sera l'invité de dernière minute.

Hier à Saint-Martin-Vésubie, il avait enfilé la chasuble bleue des « présumés titulaires ». Rohr a eu le feu vert du corps médical pour l'aligner. Reste à savoir quand et combien de temps. Car Meslin manquera forcément de jambes.

« On l'a fait jouer avec les titulaires pour qu'il retrouve ses marques, rectifie le coach. C'est un titulaire potentiel. La décision m'appartient. On décidera demain. »

Un qui manquera à l'appel en revanche, c'est Piotr Swierczewski. L'infatigable batailleur, le généreux « tacleur », le poumon du milieu olympien n'est pas du déplacement (comme Tuzzio d'ailleurs).

Ainsi l'a voulu Alain Perrin. Ce ne sera pas pour déplaire aux Niçois.

Face à un OM qui marque au compte-gouttes (5 buts), la prodigalité des Aiglons (11 réalisations, 2e attaque) à quelque chose de bourgeois.

Mais ce soir, au diable les statistiques !

Quand le Sud affronte le Sud, surtout autour d'un ballon, rien n'est plus pareil.

C'est l'Histoire qui s'invite sur le gazon.

Les équipes

OGC Nice : Gregorini (24) - Varrault (2), Abardonado (13), Cobos (cap, 3), Pamarot (8) - Everson (5), Pitau (14), Roy (31), Bigné (27) - Diawara (15), Meslin (25) ou Olufade (28).
Remplaçants : Valencony (16), Aulanier (10), Cherrad (7), Scotto (23), Berville (21), Traoré (17).

Olympique de Marseille : Runje (1) - Meïté (12), Van Buyten (4), Ecker (21) - Dos Santos (cap, 3), Johanssen (15), Hemdani (6), Celestini (29) - Fernandao (9) - Bakayoko (10), Chapuis (18) ou Sakho (13).
Remplaçants : Carrasso (16), Laurenti (25), Olembe (20), Belmadi (19).

Arbitrage de M. Layec.