Presse :
Bosetti, « Nissart » et Bleuet
La nouvelle république, le 25/03/2013 à 19h28
Alexy Bosetti n’est sûrement pas le joueur le plus connu de cette sélection. Mais le Niçois est un joueur atypique. Une personne entière. Portrait.
Son corps parlerait presque pour lui. Un XXIII tatoué dans le coup, un portrait du célèbre malfaiteur, Albert Spaggiari, gravé sur l'avant-bras, l'emblème de la Brigade Sud, le groupe d'ultras niçois, un peu plus haut sur le bras droit. Douze tatouages sur l'ensemble du corps qui retracent une vie, un amour pour l'OGC Nice, un attachement viscéral pour son club. Nissa* dans le sang et par le sang.
Enfant de la capitale azuréenne, Alexy Bosetti est un jeune homme entier. Un ancien ultra du club niçois qui squattait, il y a encore quelques mois, les tribunes du stade du Ray au cœur de la Brigade Sud. Des cris, du cœur, de la passion, c'était sa routine. A domicile comme à l'extérieur. « Le club, c'est tout pour moi, jure le jeune attaquant. J'étais supporter avant. Je rêvais de jouer au Ray, de porter ce maillot. » Du rêve à la réalité, il n'y a parfois qu'un pas…
" Avoir du caractère, ça peut être un inconvénient. Moi, ça me donne une force supplémentaire "
20 mai 2012, première apparition sur un terrain de Ligue 1 à Lyon. Pour le Ray, il devra encore patienter jusqu'au 11 août de la même année contre Ajaccio lors de la 1re journée de championnat. « Des frissons, se souvient-il. C'est un truc de fou. Quand on entend son nom dans les tribunes, c'est quelque chose d'énorme. »
Depuis le " Nissart " a cumulé 520 minutes de temps de jeu sous les ordres de Claude Puel. De quoi lui ouvrir naturellement les portes de l'équipe de France U20 lors du dernier Euro alors qu'il ne comptait aucune sélection dans les catégories inférieures. « Je suis plutôt le dernier arrivé, concède celui qui a rejoint l'OGCN en 2008 après être passé par Villefranche et le Cavigal Nice Sports dans sa jeunesse. J'ai été très bien accueilli dès le début. Je suis quelqu'un d'assez sociable et on a tous le même âge. On est dans le même délire. C'est ça qui fait notre force. »
Une force collective qui s'est révélée jeudi à Tours face au Danemark (3-1). Alexy, lui, a dû se contenter de trente minutes de jeu après avoir remplacé Florian Thauvin en deuxième période. Un statut de remplaçant que le jeune homme vit plutôt bien. « Bien sûr, j'aimerais jouer, explique-t-il. Mais c'est le choix du coach. Moi, dès que je peux rentrer, je donne tout ce que je peux donner. Le sélectionneur peut compter sur moi. »
Le Niçois n'a qu'une parole. Footballeur de caractère, Alexi Bosetti sait où il veut aller. Et ne renonce jamais. Même quand la hiérarchie en tricolore le relègue sur le deuxième ou troisième strapontin. « Pour l'instant, glisse-t-il malicieusement. Je veux être numéro un. Avoir du caractère, ça peut-être un inconvénient. Moi ça me donne une force supplémentaire. J'ai toujours envie de bien de faire sur le terrain. Avec l'équipe de France et Nice. »
Un maillot bleu. L'autre rouge et noir. Deux tuniques qui comptent pour l'Azuréen. Trois couleurs dont il défendra chèrement les couleurs. « Le maillot de l'équipe de France, c'est quelque chose que je n'aurais jamais imaginé porter, assure celui qui pourrait être titulaire sur le front de l'attaque ce soir. Je suis fier. Mais avant tout, je suis Niçois. »
Alexy Bosetti ne changera pas. Nissa dans le sang et par le sang…
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