Presse :
Nice va débaucher Florent Ghisolfi, le directeur sportif de Lens
L'Equipe, le 04/10/2022 à 13h20
En quête d'un directeur sportif depuis plusieurs semaines, Nice a choisi Florent Ghisolfi, l'actuel architecte du projet lensois, qui a décidé d'accepter ce nouveau challenge. Un coup d'envergure.
Dans les bureaux du Gym, ces dernières semaines, un sujet a animé de nombreuses discussions. Au coeur de ces échanges, une question centrale : quel profil idoine recruter au poste de directeur sportif, aux côtés du triumvirat Dave Brailsford (directeur du sport d'INEOS), Jean-Pierre Rivère (président), Fabrice Bocquet (directeur général) ? Le choix est désormais fait et il conduit à Florent Ghisolfi (Lens).
Pour un club secoué ces derniers mois par l'instabilité et après le départ notamment de l'ancien homme fort du Gym Julien Fournier au coeur de l'été, l'enjeu apparaissait majeur. Dans les premiers jours de septembre, alors qu'il a été acté que l'Anglais Iain Moody, dont le contrat de consultant s'achevait début septembre, resterait dans la sphère INEOS, les CV de plusieurs directeurs sportifs ont été étudiés. Avec des expériences et des âges très différents.
Un profil de dénicheurs de talents qui plaît
La tentation de faire venir un nom ronflant, peu compatible sur le papier avec la restructuration globale du projet, a été, un temps, étudiée. Mais un profil plus bâtisseur a donc retenu l'attention et a fait l'unanimité rapidement : celui de Florent Ghisolfi. À 37 ans, l'ancien milieu bastiais, devenu entraîneur adjoint à Lorient et Reims à l'issue de sa carrière de joueur, s'est installé depuis mai 2019 comme l'architecte du créatif projet du RC Lens. Avec, à son actif, une accession en Ligue 1, deux maintiens, la montée en puissance d'un club redevenu ambitieux mais surtout la mise en place d'un projet de jeu cohérent et d'une cellule de recrutement efficace.
Entre les deux parties, les échanges se sont multipliés ces derniers jours. Le directeur sportif lensois, personnalité réfléchie, s'est donné le temps de nourrir son analyse. On ne quitte pas un club dans lequel on a installé, avec succès, un jeune coach - Franck Haise -, donné une identité de jeu claire (3-5-2 assorti d'une intensité constante) et recruté un effectif capable de jouer les places européennes, en quelques heures. Mais cette fois, face à l'ambition du projet INEOS et la volonté claire de faire de lui l'homme fort du sportif, la décision de Ghisolfi est prise : il va quitter le RC Lens et s'engager rapidement avec le Gym.
Dans un paysage brouillé ces derniers jours par des informations contradictoires - départ éventuel de Lucien Favre, rendez-vous avec Mauricio Pochettino -, l'arrivée d'un des directeurs sportifs français les plus en vue traduit une volonté de la part des propriétaires britanniques de donner de la cohérence et de la visibilité à un projet qui en manquait depuis leur arrivée. Après avoir rencontré, pour se rapprocher d'un milieu qu'il connaît assez peu, plusieurs dirigeants de clubs étrangers de haut niveau, Dave Brailsford a souhaité s'entourer de professionnels ambitieux et déjà reconnus.
Restructurer les différentes composantes internes
L'installation du duo Bocquet-Ghisolfi, qui a déjà collaboré à Lorient, répond à cette logique. Brailsford, guidé dans sa réflexion par son nouveau directeur général, s'est discrètement renseigné sur ce jeune dirigeant lensois capable avec le 15e ou 16e budget de L1 (2020-2021, 2021-2022), de créer une dynamique sportive rare auprès de plusieurs acteurs du foot européen. Il en est ressorti convaincu qu'il était la pièce manquante à son organisation sportive. Brailsford expliquait ainsi ces dernières heures, en privé, avoir été séduit par Ghisolfi pour ses capacités à dénicher des profils encore peu identifiés (Clauss, Danso, Frankowski, Abdul Samed...), à valoriser un effectif avec le recrutement de profils de haut niveau (C. Doucouré, Medina, S. Fofana, Openda...) et à donner une identité claire au jeu.
Pour Ghisolfi, qui a indiqué dans ses quelques interventions médiatiques trouver ses sources d'inspiration dans plusieurs modèles étrangers (Atalanta Bergame, RB Leipzig...), le défi niçois s'annonce imposant. Après un été illisible, un début de saison chaotique (13e, 8 points), l'un des enjeux pour le futur ex-Lensois sera la restructuration des différentes composantes internes (cellule de recrutement, de la performance). À Lens, c'est dans sa capacité à créer un état d'esprit de performance à travers des process rigoureux que Ghisolfi s'est aussi signalé. Avant de lancer la restructuration de l'effectif sur les deux prochains mercatos, c'est là -dessus qu'il sera jugé.
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