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Langers, le croque-cigognes

L'Equipe, le 12/04/2025 à 11h42

En 1990, Strasbourg croyait remonter en Première Division via les barrages. Mais le Niçois Robert Langers a brisé le rêve des Alsaciens en inscrivant notamment un incroyable quadruplé au retour.

Cela fait 35 ans, mais le traumatisme est toujours vivace à Strasbourg. « Ce n'est pas une belle page de l'histoire du club, avoue l'ancien défenseur Olivier Dall'Oglio. C'était tellement difficile à avaler. Ils étaient à notre portée. » Il faut dire qu'ils s'y sont vus, les Strasbourgeois ! Tombés en D2 un an auparavant, à cause d'un barrage perdu contre Brest (2-2, 0-1), ils ont éliminé Rouen, Valenciennes et donc croisé la route de Nice. Bien aidés par le solide Sylvain Sansone dans le but, le match aller tourne en leur faveur (3-1). Mythique maillot « Mammouth » comme paletot, Youri Djorkaeff ouvre le score de la tête, une rareté dans sa carrière.

Celui qui partira dans la foulée à Monaco y va de son doublé, d'une frappe surpuissante, après une action de Nestor Subiat. Déjà passeur sur le premier but, Cyriaque Didaux est aussi à l'origine du troisième, signé Didier Monczuk. « On menait 3-0 à l'heure de jeu. On rate le 4-0 et sur le contre, on prend un but qui change finalement tout (66e). Mais nous, on a un peu fêté en avance. On a fait un tour d'honneur, la Meinau était en feu (presque 33000 spectateurs), ça chambrait. Cela les a remobilisés. Ils étaient vexés. »

"Dans les escaliers de la Meinau, en rentrant au vestiaire, quelques gifles sont parties, à l'ancienne"
Jean-Philippe Mattio, ancien latéral droit de Nice

Jean-Philippe Mattio, ancien latéral droit et actuel recruteur à l'OGC Nice, confirme: « Cela nous avait un peu chauffés de les voir faire un tour d'honneur. Dans les escaliers de la Meinau, en rentrant au vestiaire, quelques gifles sont parties, à l'ancienne. Il n'y avait pas de caméras à l'époque. Heureusement, car on aurait eu quelques suspendus pour le retour. » En 2008, Robby Langers confiait dans nos colonnes : « Ils se voyaient déjà en D1 et il y avait eu une bagarre. On s'était juré : soit on passe, soit on les casse. » Ils feront les deux, au terme d'un scénario improbable dans un stade du Ray incandescent. « C'est le match d'une vie, on m'en parle encore aujourd'hui », raconte en souriant Mattio. Un match qui a débuté bien avant le coup d'envoi.

Devant les vestiaires, certains Strasbourgeois sont intimidés. Djorkaeff est malmené. Il traverse le match comme une ombre. José Cobos étant blessé, c'est l'offensif Didaux qui dépanne (mal) sur le côté gauche de la défense. Remplaçant de Laurent Banide en cours de saison, Léonard Specht est aussi dépassé que ses joueurs: « C'est très dur d'évoquer ce match. J'étais un jeune entraineur. On a fait un non-match, un cauchemar. »

Auteur du seul but des Aiglons à l'aller, sur un service de Jules Bocandé, Langers met Nice devant dès la 7e minute, d'un tir croisé du gauche, servi par Milos Djelmas. Le Luxembourgeois marque d'un tir tendu du droit à la 25e minute. Nice prend l'avantage sur l'ensemble des deux matches à la faveur de son but a l'extérieur. Arrivée au stade en retard à cause des embouteillages, sa femme ne voit pas qu'il est en train d'écrire sa légende, grimpant sur les grillages pour haranguer la tribune populaire sud. Mais elle est bien installée pour le voir marquer deux autres fois (39e, sur un penalty généreux obtenu par Djelmas, 41e en dribblant Sansone sur un service de... Djelmas). La pluie azuréenne ajoute au décorum.

"Si les joueurs de Rosenior pouvaient nous venger samedi, cela ferait plaisir !"
Olivier DALL'OGLIO, ancien défenseur de Strasbourg

« Il a marché sur l'eau et sur nous, regrette Dall'Oglio. À la pause, on est K.0. debout. Le cœur n'y est plus. Ils n'avaient pas fait une bonne saison en D1, mais ils avaient une bonne équipe, entrainée par Carlos Bianchi. » Mustapha El-Haddaoui, sur un service de Langers, et Bocandé (bénéficiant d'une erreur de Sansone) participent aussi à la correction.

Chaque but est accompagné d'un extrait de Allô maman bobo d'Alain Souchon sur Radio France Alsace. « Je me retrouve seul au monde. Pas un joueur, pas un dirigeant auprès de moi, regrette Specht, aujourd'hui président de anciens du Racing. Entre nous, on ne parle jamais de ce match. » Protégé par la police, Langers est porté en triomphe par une foule de supporters descendus sur la pelouse.

Ce succès incroyable permet l'OGC Nice de se maintenir dans l'élite, qu'il quittera un an plus tard pour raisons financières. Le Racing, lui, remontera en 1992, à la faveur d'un barrage enfin maitrisé contre Rennes. « Jacky Bonnevay, qui est désormais mon voisin, me chambre encore sur ce match, sourit Dall'Oglio. Si les joueurs à Rosenior pouvaient nous venger samedi, cela ferait plaisir ! »






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29e journee de Ligue 1
sam. 12/04/2025 à 21h05


Strasbourg - Nice : 2-2





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dim. 20/04/2025 à 17h15



Pts J V N D Diff
 4.    Lille 50 29 14 8 7 +13
 5.    Strasbourg 50 29 14 8 7 +11
 6.    Nice 48 29 13 9 7 +17
 7.    Lyon 48 28 14 6 8 +16
 8.    Brest 43 28 13 4 11 +1



   26e  ven. 14/03 (20h45) Nice - Auxerre : 1 - 1
   27e  sam. 29/03 (21h05) Monaco - Nice : 2 - 1
   28e  ven. 04/04 (20h45) Nice - Nantes : 1 - 2
   29e  sam. 12/04 (21h05) Strasbourg - Nice : 2 - 2
   30e  dim. 20/04 (17h15) Nice - Angers
   31e  ven. 25/04 (20h45) PSG - Nice
   32e  dim. 04/05 (20h) Nice - Reims


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