Presse :
Leçons nordiques
Nice-Matin, le 28/07/2003 à 08h15
Au bilan, les deux tours disputés contre Orgryte et Brême auront été riches d'enseignements. Pour la reprise du championnat, samedi à Auxerre, le Gym paraît en avance sur le rodage
De retour de Brême, samedi dans la nuit, les Niçois ont essayé de digérer la déception de la défaite. Mais il n'y avait personne pour regretter l'aventure.
Au bilan, les Aiglons ne pourront pas nourrir le sentiment d'avoir connu l'Europe au rabais. Ce duel au Weser-Stadion, et ses 24.000 spectateurs (sa capacité maximale, en raison d'une tribune en réfection) avait le nom de l'Intertoto; mais ce fut, comme le rappelait José Cobos, un «vrai match de Coupe d'Europe».
Avec son lot d'intensité, de suspense, et son dénouement du dernier quart d'heure ; une pincée d'hésitation dans la surface, et la fusée de Micoud qui déchire les illusions niçoises.
Plus tard, on dira peut-être que la sentence du Cannois était la voie de la sagesse. « Quatre matches d'lnteroto, c'était la préparation idéale. Davantage, cela aurait pu devenir risqué, on aurait pu vraiment y laisser des plumes en championnat», rappelait Gernot Rohr. «A l'arrivée, on repart sans blessé, sans carton rouge, et je suis convaincu que mes joueurs ont appris à travers cette expérience ».
Au regard de la saison dernière (et le groupe formé à la dernière minute), il est clair que l'OGC Nice est en avance sur son rodage. De bon augure, d'autant que le Gym, cette fois, ne pourra pas compter sur l'euphorie de la montée mêlée à l'effet de surprise. Ni sur un début de calendrier favorable...
Avant les trois coups, samedi à (Abbé-Deschamps, l'état des lieux n'est pas préoccupant.
Une défense retrouvée
Principale satisfaction des deux rounds contre Brême, la défense. Une fin de saison dernière chaotique et les quatre buts encaissés face à Orgryte auraient pu ébranler des certitudes. Résultat : une sacrée mise au point contre l'une des attaques les plus prolixes de Bundesliga (51 buts la saison passée). Damien Grégorini, apparu en manque de tonus pour l'entrée scandinave, est nettement monté en régime. Cobos, Pamarot et Abardonado auront livré une prestation haut de gamme.
A Brême, Varrault a affiché une belle santé sur son flanc gauche et Traoré démontré qu'il peut tenir son rang dans le couloir. C'est pourtant la défense qui risque de causer tracas à Gernot Rohr avant Auxerre. Pamarot et Traoré (cartons de la saison dernière) seront suspendus pour l'ouverture. Et Rohr, qui aurait voulu un défenseur de plus à l'intersaison, va devoir innover avec un effectif réduit dans ce secteur. C'est sans doute dans cette optique que le coach a essayé Eric Roy en défense centrale en amical à Fribourg, mardi dernier.
Un milieu (trop) sobre ?
Everson n'est pas passé au travers à Brême. Son débordement et son centre de la 86' (tête de Meslin au ras du montant) auraient même pu déboucher sur une qualification. On a connu pourtant un Everson plus tranchant. En ce (tout) début de saison, le Brésilien semble avoir gagné en sobriété ce qu'il a perdu en occasions de faire la différence. Nice a besoin de la force de frappe du «taureau» de Campo Grande...
A Brême, Eric Roy n'était pas à 100%, à cause d'un lumbago ; son influence habituelle sera précieuse à Auxerre... Quant à Yohan Bigné, Gernot Rohr a dû juger sa prestation de l'aller insuffisante; résultat : un match entier sur le banc, qui aura piqué la fierté du Breton...
Bref, on avait l'habitude d'un milieu niçois plus rayonnant, mais il serait bien prématuré de
parler de point sensible. Et il faut rappeler l'évidence : en face, c'était Brême...
Le retour de Meslin
Gernot Rohr dit qu'il considère Poussin Meslin comme un « renfort ». Absent les 2/3 de la saison dernière (genou), Poussin affiche les symptomes d'un retour réussi. Un but au Ray contre Orgryte, un bon match à l'aller face au Werder, 18 petites minutes au retour mais une vaie tête d'avant-centre à la 86'... Meslin est pressé d'aborder la suite. Lilian Laslandes, en trois semaines, paraît déjà fondu dans le moule niçois. Son premier but sera important pour la confiance. « Physiquement, je me sens prêt », note l'ancien auxerrois. Quant à Malek Cherrad, prometteur à 22 ans, un journal allemand l'annonçait partant... au Bayer Leverkusen. Ce que Malek dément, lui dont la clause libératoire peut susciter des convoitises. Le joueur a encore besoin de prouver avec Nice, un intérêt qui rejoint immédiatement celui du Gym, muet en 180 minutes face à Reinke et la « Mannschaft » du Weser.
François PATURLE.
© Nice-Matin
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