Presse :
Laslandes : retour à l'Abbé-Deschamps
Nice-Matin, le 31/07/2003 à 08h23
Samedi, le Néo-Niçois débutera dans le stade qui l'a vu naître en L 1. Les années Guy Roux que Lilian évoque librement...
Lilian Laslandes, du temps d’Auxerre. Une trouvaille de Guy Roux, la révélation d'un avant-centre. Samedi, pour l'ouverture, le néo-Niçois retournera à l'Abbé Deschamps. Hasard du calendrier. « Avec Bastia, pareil : j'ai disputé mon premier match à Auxerre. Ça doit être le destin », sourit le joueur.
1992: « J'arrivais de Saint-Seurin, j'avais 20 ans, Guy Roux m'impressionnait. Dans le vestiaire, devant les Martini, Cocard, Vahirua, je me demandais ce que je faisais là ».
A la clé, le lancement d'une carrière internationale, cinq belles années marquées par une demi-finale de Coupe d'Europe, la Ligue des champions, un doublé coupe championnat (96). Et avec le coach, une relation qui dépassa le stade de la routine, pour s'inscrire dans la case confiance, respect mutuel. « Je lui dois tout. Avec lui, ça s'est toujours bien passé », dit Laslandes.
La première année, j'ai marqué dans les 50 et quelques buts. Le samedi, j'étais remplaçant en Dl, le lendemain, j'allais jouer avec la réserve, la D4 ou même la DH. Des fois, je cumulais ! Guy Roux me disait : on aurait besoin de quelqu'un en DH, tu serais d'accord, ça va te faire un match en plus. Bon, quand la famille était là , il m'arrivait d'y échapper.
Mais Guy Roux m'avait catalogué. Il aimait bien ma mentalité, le joueur de village, le mec qui se plie un peu à tout... Cette première année, j'ai inscrit 9 buts en 19 matches de Dl. Il fallait prouver... ».
Prouver, se défaire du marquage des défenseurs, mais pas de celui du coach...
« Vous arriviez à l'entraînement, le matin, et la première question de Guy Roux, c'était «le repas était bon ? ». Il savait déjà dans quel restaurant vous étiez allé la veille », confirme Lilian.
«Je me sens bien»
« Par rapport aux sorties des joueurs, avec les années, les nouvelles générations, il a assoupli sa position. L'année du doublé, à Auxerre l'ambiance dans le groupe était excellente. Après les matches, on se retrouvait chez les uns et les autres, ou on allait au karaoké, à huit ou neuf. Guy Roux s'en doutait un peu, mais il n'allait quand même pas mettre toute l'équipe sur le banc ! Et puis nous respections les règles de base, à savoir ne jamais sortir avant les matches. On se retrouvait aussi bien après les défaites, l'un des secrets d'une cohésion ».
Laslandes de relater une anecdote...
A la fin de ma période auxerroise, Guy Roux vient me trouver : « Lilian, est-ce que je peux te poser une seule question » ? Je vous en prie, coach. « La saison du doublé est-ce que vous êtes sortis beaucoup, entre joueurs » ? Sur le moment, je n'ai pas osé lui avouer. J'ai pensé que ça lui aurait fait un trop gros choc !
« C'est vrai que c'est lui qui décide de tout. La ville lui appartient un peu. Mais ça marche... Les joueurs d'expérience, par rapport à ça, ils prennent du recul », témoigne le Néo-Niçois. « En même temps, derrière l'image, l'allure qu'il se donne, il y a l'homme. Guy Roux est intelligent. Il est plus à l'écoute que l'on veut bien le croire. S'il ne sent pas la chose, sur le plan tactique, il n'hésitera pas à demander des avis aux joueurs, à confronter des points de vue ».
A l'époque de Laslandes, la tactique, c'était le 4-3-3, érigé en principe, incontournable... « Depuis, en fonction de ses joueurs, de l'évolution du jeu, il a un peu modifié ses plans. Je sens qu'il a beaucoup d'espoirs avec son équipe cette saison. Il a voulu garder sa génération surdouée une année de plus. Là , je lis et j'entends certains joueurs sous-entendre qu'ils vont peut-être partir. A mon avis, ce ne sera pas le cas. Il y a donc peut-être des petits tiraillements, et rencontrer Auxerre à cette époque, ce n'est pas le plus mauvais moment.
Lilian Laslandes contre Guy Roux, sous les ordres de Gernot Rohr. Une sorte de retour vers le futur... « Quand Bordeaux est remonté en 92, Gernot Rohr était l'entraîneur. Il était venu me voir jouer, on avait discuté, il voulait me prendre. Bordeaux était le club de mes rêves. Mais les dirigeants girondins ont décidé de changer de coach, et voilà comment je me suis retrouvé en premier à Auxerre... ».
« Je vais revoir Guy Roux avec plaisir », confie Lilian.
« Il va sans doute me demander si je suis déjà en forme, en espérant que non ! Mais je me sens bien. J'espère marquer bientôt. Expérience ou pas, c'est important pour la confiance. A Nice, j'ai trouvé le club que j'espérais. J'ai fait chambre commune avec Poussin Meslin, on a bien parlé, c'est important. A mes yeux, l'essentiel, c'est d'être honnête. De savoir laisser sa place quand on est moins bien. J'ai toujours privilégié la notion de groupe ».
L'OGC Nice ? « Je nous vois bien jouer encore les troubles fêtes cette année. Faire aussi bien, aux alentours de la dixième place. Ou mieux, pourquoi pas. D'après ce que je vois dans cette équipe, ça me paraît très jouable ».
François PATURLE
© Nice-Matin
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