Considérablement gênés par une équipe corse très compacte et jouant admirablement le contre, les Niçois, dans un jour sans, ont malgré tout réussi à sauver le point du nul
NICE 2 - AJACCIO 2
A Nice, stade du Ray, Nice et Ajaccio 2-2 (1-1). 12610 spectateurs.
Arbitrage de M. Bré.
Buts pour Nice : Laslandes (12e, sur penalty et 65e).
Buts pour Ajaccio : Pamarot (23e, contre son camp), Laslandes (58e, contre son camp).
Avertissements
A Nice : Bigné (57e), Meslin (64e), Everson (90+5).
A Ajaccio : Bagayoko (28e), Connen (39e), Destruhaut (62e), Terrier (81e).
OGC Nice : Grégorini - Varrault (puis Diakité 76e), Abardonado, Cobos (cap), Pamarot (puis Traoré 46e) - Everson. Roy, Pitau, Bigné - Laslandes, Cherrad (puis Meslin, 62e).
Entraîneur : Gernot Rohr.
AC Ajaccio : Trévisan - Grégoire (cap), Destruhaut, Danjou, Collin - Regragui (puis Lacombe 82e) Connen, Terrier, Bonnal (puis Granon 71e, Robin (puis Ouadah 88e) - Bagayoko.
Entraîneur : Dominique Bijotat.
Hier soir, c'est l'AC Ajaccio qui avait des ailes, face à des Aiglons que l'on a trop longtemps vus passablement déplumés. A sa décharge, elle eut la déveine rarissime de marquer deux fois contre son camp, ce qui a de quoi déstabiliser les plus solides.
Dans ce contexte, le Gym ne peut que se satisfaire de ce partage des points. Deux nuls en deux matchs : l'OGC Nice a considérablement ralenti sa vitesse de croisière, tandis que les Insulaires confirment leurs prédispositions à bien voyager.
Très vite hier soir, on s'aperçut que les Niçois n'étaient pas dans le tempo, face à une équipe corse prouvant que ses excellentes performances à l'extérieur n'étaient
pas usurpées. Dès la 71 minute, Bagayoko se jouait d'Abardonado côté droit, mais adressait une frappe un peu molle hors cadre.
On s'épiait de part et d'autre, les deux équipes quadrillant bien le terrain. Une reprise de volée d'Everson au-dessus (11e) était le premier semblant d'occasion azuréen. Mais dans la minute suivante, le Gym allait ouvrir le score.
Cherrad recevait le ballon à l'entrée de la surface côté droit et déviait intelligemment pour Laslandes. Destruhaut, pris de court, n'avait d'autre solution que de déséquilibrer l'ancien Bordelais, sous les yeux de M. Bré.
Le néo-Niçois se faisait justice lui-même, frappant en force dans le coin gauche de Trévisan, trop
juste pour repousser le ballon (1-0, 12e).
Une action, un but : les Aiglons n'en demandaient pas davantage. Cette réussite leur donnait momentanément des ailes, une nouvelle déviation de Cherrad pour Bigné (16e) n'ayant pas cette fois le succès escompté.
Pamarot malheureux
Les Insulaires ne baissaient pas les bras, bien au contraire, sentant l'arrière-garde niçoise peu en phase en ce début de match... Bagayoko (21e) s'offrait un nouveau one-man-show, à l'image de ce ciseau-retourné parfaitement exécuté dans la surface, mais hors cadre.
Le public du Ray, n'était pas au bout de ses surprises. Deux minutes plus tard, sur un corner concédé par Bigné à la lutte avec Collin, le ballon frappé par Regragui atterrissait dans la surface sur la tête du malheureux Noé Pamarot. Le ballon tapait le poteau et passait une première fois derrière la ligne, avant d'être renvoyé par la défense mais repris une seconde fois victorieusement par un Corse. (1-11,23e).
Tout était à refaire pour des Aiglons bien soutenus par leurs supporters, mais qui balbutiaient complètement leur football ! En témoignait ce coup franc concédé par Cobos aux six mètres (passe en retrait à Gregorini, 30e)... A onze devant le but, les Aiglons parvenaient à repousser miraculeusement le danger, Grégorini s'interposant d'abord avant que Varrault ne sauve sur sa ligne suite à une reprise en force de Bonnal !
Pour l'OGCN, le danger était permanent. Le pressing haut de l'ACA, le manque d'espaces, les duels perdus : les Insulaires donnaient la leçon. Un ballon dégagé par Roy atterrissant dans les pieds de Regragui aux 25 mètres procurait de nouvelles sueurs froides dans les travées du stade. Heureusement, le ballon repris par le Corse rasait le montant gauche de Gregorini (36e).
On en restait là de cette première moitié de match bien désespérante, les Aiglons n'ayant jamais trouvé le rythme ni les ouvertures.
Laslandes double (csc)... et triple !
Restés longtemps dans le vestiaire (Rohr avait sans doute bien des choses à leur dire...), les Aiglons revenaient sur le terrain bien après les Corses (Traoré ayant remplacé Pamarot).
Mais ces derniers étaient une fois encore les maîtres du jeu lors des quinze premières minutes. Un jeu niçois bien timide contraignant Bigné à concéder un énième coup-franc à la 58e, sur la gauche de la surface de réparation niçoise. Regragui, encore lui, adressait un ballon tendu que Laslandes contrait du pied, trompant impara
blement Grégorini ! (1-2, 58e). Interloqué, le Ray se mettait à siffler ses joueurs, chose que l'on n'avait plus vue ici depuis des lustres...
C'en était trop d'inconsistance et d'inconséquence.
Pouvait-on faire plus mal ?
Evidemment non.
Sonnés et vexés par leur propre indigence, Cobos et les siens allaient enfin se réveiller.
Meslin (s'étant substitué à Cherrad, 62e) adressait d'abord une reprise de volée mal cadrée (65e). Puis, sur un corner tiré côté gauche par Pitau, Laslandes, héros malheureux sept minutes plus tôt, se rachetait. Il s'élevait pour reprendre de plein fouet de la tête et plaçait le ballon sous la transversale d'un Trévisan battu (2-2, 65e).
L'abnégation venait de payer. Le Ray vociférant de plus belle, les Aiglons se sentaient enfin pousser quelques ailes. Meslin puis Traoré (tête hors cadre, 83e), s'essayaient sans succès. Mais Granon, d'une frappe puissante à l'entrée de la surface, obligeait Grégorini à dégager du poing, rappelant que les Corses n'avaient pas encore abdiqué (86e). Cinq minutes de temps additionnel ne changeaient plus rien au cours de cette partie. Mal partie et timidement conclue par les Aiglons.
Un match à vite oublier...
Christophe DEPIOT
© Nice-Matin