Presse :
Nice cherche son jeu
Nice-Matin, le 02/09/2003 à 08h34
S'ils ont retrouvé leurs vertus collectives à Bollaert, notamment défensivement, les Aiglons sont encore passés à côté de leur sujet offensivement. Inquiétant ?
Nombre de nos confrères présents ce dimanche à Lens dans les tribunes avalent le jugement sévère à rencontre de nos Aiglons, à l'issue du match.
Nous en étions - forcément - eu égard aux lacunes d'une équipe qui, ne serait-ce que lors des 45 premières minutes, s'était montrée parfaitement incapable de se créer la moindre occasion digne de ce nom ou d'aligner trois passes au-delà du rond central...
« La vérité naîtra du milieu », écrivait-on à la veille de la rencontre. Le milieu a failli, en vérité ! Et cela a sauté aux yeux de tous.
Gernot Rohr, que nous avons joint hier après-midi au téléphone, avait revu les images de la veille. Il n'a pas nié l'évidence : « Comme je l'avais dit à chaud, sur les deux objectifs que nous avions, à savoir bien détendre ce qui est indispensable à l'extérieur et essayer de développer notre jeu, nous n'avons rempli que la moitié du contrat ».
Le nouveau système à cinq milieux de terrain mis en place par l'entraîneur niçois aurait-il trouvé là ses limites ? Ou bien n'est-ce qu'une péripétie de circonstance, la deuxième néanmoins après Ajaccio ?
Gernot penche clairement pour la deuxième solution. Il analyse :« On n'a pas bien utilisé le ballon comme nous souhaitions le faire. Pourtant, c'était bien le même
schéma qu'à Auxerre et contre Sochaux (ndlr : les deux victoires niçoises). Les hommes étalent moins bien, surtout au milieu de terrain. Il y a plusieurs explications à cela. La première, c'est qu'ils n'étaient pas à leur niveau, la seconde est liée à le qualité de l'adversaire et une troisième peut-être au manque de confiance, après le mauvais match fourni contre Ajaccio ».
Et Rohr de poursuivre : « A 0-0, les joueurs n'osaient pas trop. Ils n'ont pas assez utilisé le ballon en pensant peut-être qu'on arriverait à obtenir le même résultat ici que l'an passé (ndlr : 0-0) ».
Des axes de travail
Nul besoin de noircir à l'envi le tableau, cependant. Sur le plan défensif, les Niçois avalent retrouvé dans le Nord les vertus qu'on leur connaît.
« On a retrouvé une équipe solidaire, tout le monde a mis la main à la pâte, on était très près les uns des autres. Cette fois-ci, je tiens à souligner que Damien Grégorini a été bien présent, Il a rassuré son monde défensivement. Et puis on n'a pas marqué contre notre camp, c'est déjà ça ! », assène Gernot d'un ton badin pour finir sur une note humoristique.
Reconnaissons volontiers que les chiffres plaident en sa faveur. Au terme de cinq journées et à l'orée d'une mini-trêve, l'OGCN est sixième de Ligue. « On a huit points, c'est un bilan comptable satisfaisant, car nous avons joué trois matchs à l'exterieur et pris quatre points. Sixièmes, c'est au-delà de nos espérances. Cela dit, il nous reste beaucoup de travail ».
Une petite phrase entendue également dans la bouche de divers joueurs, mais qui manque diablement de précision.
Nous avons donc demandé au coach niçois d'avancer plus avant : « On doit travailler la rigueur, le jeu, la finition. On est en début de saison. Les quinze fours qui arrivent tombent bien et surtout ce match amical (ndlr : jeudi à Sainte-Maxime contre Montpellier), pour tester encore d'autres formules et retrouver notre jeu en ce qui concerne l'approche du but adverse. Il faut aussi intégrer Olivier Echouafnl. Avec son arrivée et nos problèmes actuels, on voit qu'on a fait le bon choix ».
Deux semaines ne seront pas de trop, en effet, pour rectifier le tir.
Car samedi en quinze, le Gym aura en face de lui, au Ray, l'étalon-or du beau jeu tel qu'on le conçoit à la française : le FC Nantes !
Christophe DEPIOT
© Nice-Matin
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