Interviews :
Jean-Pierre Rivère : « On est en train de tuer notre football »
France Bleu Azur, le 21/12/2021 à 01h32
Invité de 100% Aiglons ce lundi soir pour dresser un premier bilan de la saison de l'OGC Nice, le président Jean-Pierre Rivère se dit également très inquiet pour l'avenir du football français après les nouveaux incidents qui ont entraîné l'arrêt du match entre le Paris FC et l'OL vendredi dernier.
- Est-ce que vous retenez simplement la qualification sur la pelouse de Cholet ou les difficultés rencontrées par votre équipe vous interpellent ?
Je pense que le coach va regarder le résultat bien sûr, mais aussi le contenu et travailler là dessus. On sait que c'est toujours compliqué et difficile. C'est le parfum de la coupe. Ce qui est important, c'est d'être au tour suivant.
- L'essentiel est assuré avec cette qualification en 16e de finale. Cette coupe est un véritable objectif cette saison pour vous ?
Mais c'est un objectif chaque année vous savez ! Même si jusqu'à maintenant on n'a pas toujours eu de bons résultats dans les coupes. On a toujours l'objectif de remporter tous les matchs, y compris ceux en Coupe de France. Donc bien sûr que ça reste toujours un objectif chaque saison et pas cette saison en particulier.
- En Ligue 1 vous êtes 4e avant ce dernier match de l'année face à Lens ce mercredi. Est ce que vous êtes dans les temps de passage fixés en début de saison ?
Il n'y a pas de temps de passage. En début de saison, on ne se dit pas "il faut être à telle ou telle place à la trêve". Ce qui est important, c'est d'être dans la compétition pour le haut du tableau et d'y rester jusqu'au bout. C'est ça qui est important. Donc effectivement, on a une première partie de saison avec des choses positives, des choses qui le sont moins et j'espère que la deuxième partie de saison sera pleine et entière pour qu'on puisse effectivement se bagarrer jusqu'à la fin pour essayer de se qualifier pour une des Coupes d'Europe.
- Comment vous qualifieriez ces six premiers mois de Christophe Galtier et son staff à la tête de l'équipe ?
Il fait du très bon travail. Après, on sait que le chemin est encore long. On a tout ce qu'il faut pour y arriver et pour réussir. Si on peut y ajouter un peu de réussite ça ne nous ferait pas de mal !
- Est ce que vous avez l'impression que l'équipe progresse depuis le début de la saison? C'était parti très fort et on a l'impression qu'au niveau du jeu et des résultats, c'est plus compliqué ces dernières semaines...
Oui, on a des résultats en dents de scie qui sont difficilement compréhensibles. Quand on voit le match que l'on réalise à Rennes par exemple (victoire 2-1), juste après celui face à Strasbourg (défaite 3-0), c'est incomparable ! Et je ne parle même pas du résultat mais bien de la prestation. Donc, c'est pour ça qu'il faut faire en sorte de s'améliorer et de renouveler les bonnes prestations le plus possible.
- Ce dernier match face à Lens mercredi à l'Allianz Riviera, vous espérez une mobilisation générale des supporters ? Il y a cette opération spéciale avec notamment des places à un euro...
Vous savez, on fait beaucoup d'efforts mais on n'est pas souvent récompensés. Quand je vois que le match contre Metz, où on était sur une série de résultats très positifs et où on visait la deuxième place, il n'y avait que 17 000 spectateurs au stade... C'est pas simple à Nice. Mais on travaille, on reste optimiste et on fait en sorte que les supporters viennent nous aider mercredi contre Lens pour aller chercher les trois points.
- C'est un des enjeux majeurs de réussir à remplir l'Allianz Riviera ?
Ça fait partie des enjeux très importants parce qu'on sait très bien qu'avec un stade qui pousse c'est quand même beaucoup plus facile que quand vous avez un stade qui sonne un peu creux. J'espère qu'un jour, on arrivera à remplir ce stade, mais c'est un challenge qui est tout aussi compliqué que de viser le haut du tableau.
- Le mois de janvier qui arrive rime avec mercato. Est ce que le club va bouger ?
Ce mercato de janvier est très particulier, c'est un mercato d'ajustement. Vous savez que je m'exprime très peu sur le mercato, mais on n'a pas l'ambition aujourd'hui de faire un mercato actif en janvier. Après, on peut avoir un joueur ou deux sollicités et à ce moment-là on regardera et on décidera. Mais franchement, pour l'instant, on n'est pas dans une perspective d'avoir du mouvement.
- Le club a pris l'habitude ces dernières saisons de préparer l'avenir en recrutant des jeunes joueurs dès le mois de janvier... Vous travaillez dans ce sens ?
Mais ça travaille sur tous les profils. Pas que sur les jeunes. Vous avez vu que cette année on a aussi amené des cadres dans l'équipe ? C'est une réflexion globale, mais encore une fois, le mercato d'hiver est un mercato particulier durant lequel on est très rarement actif.
- Dans le sens des départs il y a des joueurs qui jouent assez peu. Est ce qu'ils ont un bon de sortie ?
Sincèrement, je ne m'exprimerai pas sur le sujet. Et puis, je ne peux pas présager de ce qui peut se passer pendant le mercato. Je n'ai pas d'information à ce sujet.
- Pour revenir à la Coupe de France, votre prochain adversaire sera le vainqueur du match Paris FC - OL, match arrêté vendredi dernier après de nouveaux incidents entre supporters des deux équipes... Comment se débarrasser pour de bon de ces incidents dans les stades français ?
C'est un vrai grand sujet sur lequel on est en train de travailler, parce que ça devient insupportable. Aujourd'hui, vous allez dans un stade en famille, vous avez l'appréhension du résultat, bien sûr, mais vous avez aussi l'appréhension de savoir si le match va bien se passer. On est en train de tuer notre football. Donc, il faut qu'on trouve les solutions. Elles ne sont pas si simple que ça. Mais elles sont indispensables pour retourner au stade avec plaisir et sans risque. Mais là , notre football est vraiment en danger. Donc il faut être réactif, vigilant et il faut stopper ces incidents le plus vite possible.
- Vous sentez que tous les présidents de club sont sur la même longueur d'onde ? On a parfois l'impression que certains protègent leurs propres intérêts...
Ne vous imaginez pas une seule seconde qu'un président dans le monde ou même en France se réjouisse de ces incidents ! Personne n'a envie de ça évidemment. Après je reconnais qu'il va falloir à un moment élever le débat sur ce sujet. Nous, on est passé par là et on a pris nos responsabilités. Il faut qu'on soit solidaire, qu'on arrête de se taper les uns sur les autres et qu'on soit effectivement efficace pour faire en sorte que notre public puisse vivre ces matchs en toute sérénité. Mais sincèrement je vous assure que les solutions ne sont pas simples.
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