À Nice (1-2), Guy Lacombe avait changé huit joueurs. Beaucoup vont revenir contre Lille.
IL NE RISQUAIT PAS d’y avoir un vainqueur. Quel parieur aurait en effet été capable de donner les onze titulaires franc-comtois dimanche dernier à Nice (1-2) ? Guy Lacombe a déjoué tous les pronostics, démarrant la rencontre avec huit joueurs qui n’étaient pas de l’équipe de départ contre Stabaek (4-0), en Coupe de l’UEFA, trois jours plus tôt.
Dans la rubrique blessures, il n’y avait pourtant que Monsoreau et Santos. Les autres entraient dans la catégorie « choix de l’entraîneur », en l’occurrence Daf, De Carvalho, Isabey, Oruma, Pitau et Mathieu. Concernant les quatre derniers, cela revenait purement et simplement à écarter le milieu de terrain dans son intégralité, un secteur de jeu qui venait pourtant de valider son importance contre l’OM (2-0) et Stabaek, en signant de surcroît trois des
six buts (Mathieu, Oruma et Isabey). Sur les bords de la grande bleue, Lacombe en aura donc été quitte pour un coup d’épée dans l’eau, Nice gagnant son premier match face à ce visiteur bouleversé. De la sorte, Sochaux a brisé une trajectoire ascendante et reculé de deux places au classement (de la 11e à la 13e place). Faut-il y voir une conséquence directe de ce considérable turn-over ?
« On fait aussi de la formation »
Guy Lacombe s’explique :« Biensûr, on peut s’interroger, mais j’ai tenu compte d’un calendrier exceptionnel (7 matches en 22 jours) et j’avais dans l’esprit les deux matches à domicile contre Lille (ce soir) et Saint-Étienne (samedi), pour lesquels l’équipe aura besoin de toutes ses forces. Sochaux n’a pas la capacité physique de jouer à 70 ou 80 %. » La remarque est tout à fait recevable mais le discours n’est pas loin de s’apparenter à une impasse qui a peut-être coûté trois points.Un point de vue que Lacombe discute : « Ce match, on l’avait enmain. On menait 1-0 et les circonstances se prêtaient à un succès. Ensuite, on n’a pas fait les bons gestes aux bons moments ce qui n’est pas normal. Cela m’a en tout cas permis de voir sur qui je pourrai compter dorénavant. Certains ont marqué des points, d’autres non. Enfin, il y a aussi une volonté de montrer que je compte sur tout le monde, qu’on est vingttrois pour mener la saison à bien. De très jeunes garçons ont été titularisés (N’Daw, Menez notamment). À Sochaux, on fait aussi de la formation, je ne l’ai pas inventé. »
L’affaire, en tout cas, n’a pas officiellement perturbé le vestiaire. À Nice, Romain Pitau a reçu des fleurs de ses
anciens dirigeants. Qu’il n’ait pas joué, n’était-ce pas le bouquet ? Pitau : « Ce n’est vraiment pas une histoire. On peut comprendre qu’il y ait des changements quand uneéquipe joue tous les trois jours. Bien sûr, j’ai été déçu de ne pas débuter la rencontre (il a remplacé N’Daw à la 70e) mais pas forcément surpris. On doit accepter ce genre de choix. »
Contre Lille, tout à l’heure, il faut s’attendre à un nouveau remaniement d’importance qui dépasse l’absence de Monsoreau, celle, à craindre, de Diawara et le retour de Santos. Mais seule une victoire rendrait moins crue la salade niçoise.
Jean-Marc Butterlin
L'Equipe