Il aura fallu attendre près de deux mois pour que Nice sorte de l’impasse. Cinq matches sans victoire, une dernière place au classement (après la 2e journée), c’en était trop pour les Aiglons qui se posaient des questions sur l’authenticité de leurs vertus collectives. La victoire face à Sochaux (2-1) dimanche a levé quelques doutes.
Gernot Rohr n’avait jamais voulu sombrer dans le fatalisme, même si, dans la coulisse, le nom de son successeur – Frédéric Antonetti aurait été contacté – sifflait à ses oreilles. Quelques minutes seulement après la délivrance, le technicien allemand expliquait : « S’il y a l’union sacrée autour et dans le club, rien ne peut nous arriver. »
Dimanche soir, les Azuréens, désormais 15e de L1, ont fait preuve d’une volonté qui devrait les mettre à l’abri, à court ou moyen terme, de mauvaises surprises. « Depuis le début de la saison, poursuit l’entraîneur niçois, nous pratiquions un bon football, mais il nous manquait un peu de réussite. Face à Sochaux, il y a eu de bons enchaînements et de bons mouvements. Dans un mois, vous allez voir le vrai Nice. Maintenant, nous allons pouvoir travailler plus sereinement. »
Plutôt que de sérénité, Florent Balmont, lui aussi optimiste, préfère parler de dialogue : « Contre Sochaux, j’ai senti moins de passages à vide que lors des derniers matches. Par exemple, après Bastia, on avait terminé sur les rotules. Là , j’ai senti beaucoup plus d’automatismes. Je crois que nous communiquons de mieux en mieux entre nous. On court moins dans le vide. C’est la grande différence avec le début de saison. »
Il reste maintenant à confirmer, ce soir à Metz, le retour sur l’autoroute des illusions. « Il faut continuer sur notre lancée, lance Yohan Bigné. Dans ce groupe, il y a de la qualité, une bonne ambiance et de grosses forces morales. Nous avons enclenché la dynamique du succès. Mais, il y a encore beaucoup de boulot. »
S’ils peuvent travailler dans la sérénité, sans se poser les questions existentielles inhérentes aux mauvais débuts de saison, les Niçois pourraient alors confirmer les prévisions de leur entraîneur. « On a enfin sorti la tête de l’eau, assure l’attaquant nigérian Victor Agali. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, mais malgré tout, on sent un certain collectif. On va à Metz pour réussir quelque chose. » Afin de faire disparaître, une bonne fois pour toute les fantômes du début de saison.
Jean-Philippe COINTOT
L'Equipe