Interviews :
Rohr : « Modestie... et ambition ! »
Nice-Matin, le 17/08/2002 à 08h14
Avant ce premier déplacement, le coach niçois dévoile ses idées et ses plans
Il fait rimer confiance et méfiance. Marie des mots comme rigueur et audace. Jongle avec les idées. Et finit par construire un discours aussi cohérent que son équipe.
En ces temps de grandes premières, Gernot Rohr fait le tour des questions. Avec élégance et disponibilité.
- Premiers enseignements ?
- Nice est en train de se trouver. Les automatismes se mettent en place. Le jeu se construit. Les joueurs se découvrent. Il est encore bien trop tôt pour avoir des certitudes, mais les promesses, elles, sont bien là .
- Premiers points contre Strasbourg ?
- Ce fut une belle victoire. Avec quatre buts. Avec la manière. Un succès que nous avons décroché malgré une certaine pression. Parce que la tension de l'enjeu planait déjà sur ce rendez-vous. Il fallait gagner. Il fallait gommer l'échec du Havre. Cet impératif ne nous a pas empêchés de produire du jeu. Il ne faut, cependant, pas en faire des tonnes. Parce que ce soir-là , Strasbourg n'était pas vraiment dans un bon soir... Alors, ne nous enflammons pas. Et tournons la page. Avec davantage de confiance. Car ce 4-0 nous offre un peu de sérénité.
- Premier déplacement ?
- On sait ce qui nous attend. Le match amical, à Bastia, nous a renseignés sur les voyages de la L1. Il faudra faire face à de la vitesse, à de la puissance. Chaque match est un combat. Un défi physique à relever. Tous les duels sont importants. Nous serons méfiants, modestes. Et ambitieux...
- Premier plan de bataille loin du Ray ?
- L'idée sera de jouer le coup à fond. Avec un état d'esprit conquérant. Il faudra mêler rigueur et audace. Rigueur quand le ballon sera lillois. Audace quand il sera dans nos pieds. Une chose est sure : on doit jouer. Il faut jouer. Les Lillois ont deux suspendus (Wimbée, Bonnal) et viennent de disputer une rencontre européenne, mardi, face à Stuttgart. Peut-être est-ce le bon moment d'aller leur rendre visite... Pourquoi pas ?
- Premières craintes ?
- Lille est une belle machine de combat. Il y a là -bas de l'expérience et de l'enthousiasme. Le public est chaud. Après une défaite contre Bordeaux (0-3) et un nul au Havre (0-0), les Nordistes ne viseront que la victoire. Bref, il ne faudra pas rater notre entame de match. Parce que tout Grimonprez-Jooris va pousser derrière les hommes de Claude Puel. Nous ne devrons pas être impressionnés ou timorés.
- Premières consignes ?
- Contrer la vitesse de Boutoille, la puissance de Serjovski, le pied gauche de Brunel et la technique de Tapia. Et puis, jouer, bien sur.
- Premier face à face avec Claude Puel ?
- Claude est un coach qui a le bonheur de retrouver du travail. Sur un banc de L1. J'imagine sa motivation ! Je me mets facilement à sa place...
- Premières retouches ?
- Ce n'est pas le moment de modifier les bases d'un bloc qui me parait de plus en plus solide et qui reste sur un excellent match face à Strasbourg. Le temps des expériences est terminé. Le 3-5-2 sera reconduit. Le même schéma avec, peut-être, des hommes différents. Le bon équilibre, nous l'avons trouvé, samedi dernier, lors d'une deuxième mi-temps parfaitement maitrisée. Avec un milieu (Varrault, Bigné, Roy, Everson, Pitau) devant le trio Cobos-Pamarot-Abardonado. En ne perdant rien de notre potentiel offensif. Mais rien n'est encore tranché ou figé... J'ai le choix.
- Derniers mots ?
- Je ne suis pas partisan d'une tactique frileuse à l'extérieur. La victoire à trois points change toutes les données...
Philippe CAMPS.
Samedi 17 Aout 2002
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