La qualification en Coupe de la Ligue n’a pas ramené la sérénité au Racing. Seul un match maîtrisé, ce soir à Nice, redonnerait confiance avant le derby.
QUALIFIÉS, mais toujours fragiles. Les Lensois connaîtront mardi leur prochain adversaire dans le cadre de la Coupe de la Ligue. Il suffit pourtant de se replonger dans le terne quotidien du championnat pour voir réapparaître les signes d’une fébrilité entretenue par leur simple situation au classement. Fringant mais perdant après les trois premières journées, et jusqu’au révélateur auxerrois (0-3), plus laborieux ensuite, épisodiquement proche du néant souvent constaté la saison dernière, Lens donne l’impression de se chercher, une nouvelle fois, une identité de jeu. Avec ce paramètre supplémentaire depuis la contre-performance concédée face à Lyon (0-1): l’urgence de la situation commande puisque les Artésiens occupent la seizième place du classement avec seulement deux points d’avance sur le premier relégable, Strasbourg.
Tension palpable
Alors, la tension est forcément palpable, à tous les niveaux, au moment de retrouver les «Aiglons» niçois pour la deuxième fois de la semaine. Chez les joueurs, on fait cependant comme si la répétition des gammes et la foi en leurs qualités individuelles les préserveraient forcément de toute mauvaise surprise. Pourquoi s’en faire d’ailleurs? L’ensemble de l’équipe technique n’a pas manqué de souligner leur solidarité et leur volonté d’échapper à la situation compliquée dans laquelle ils se sont installés depuis la fin de l’été. Mais cela ne suffit plus aujourd’hui. Désormais, il faut bien dépasser cette belle cohésion (après tout, on peut aussi rester soudé dans un «bouillon » collectif) pour retrouver le chemin du succès. Dans un premier temps, les Lensois auront davantage besoin de maîtrise que de séduction (la nuance nous semble importante) pour renouer avec la confiance et l’efficacité. Mais comment pourraient-ils renverser la situation quand ils ne donnent même pas l’impression d’être dans leur dernière séance d’entraînement comme ce fut le cas hier matin? Comment peuvent-ils enchaîner autant d’intermittences entre deux ou trois bons enchaînements et de longues périodes de maladresses, d’inattentions, voire d’absences? Avec franchise, Joël Muller, qui ne cache même plus la précarité de sa situation, a reconnu qu’il « attendait mieux» de la prestation de ses hommes, ce soir, face à un adversaire niçois revanchard. Ce qui est le minimum.
Déclic?
Ceux-ci n’auront pas l’excuse de la fatigue physique puisque, mardi soir, leurs adversaires ont été confrontés au même temps de jeu, dans les mêmes conditions climatiques. «Même si la qualification ne nous offre aucune garantie, je pense qu’elle peut apporter un léger bénéfice psychologique dans notre groupe , souligne Éric Carrière. Nous savons que la ’’victoire’’ (sic) en Coupe de la Ligue n’a pas tenu à grand-chose. » Pour avoir passé une saison sous le maillot azuréen, Patrick Barul (qui suppléera Éric Cubilier au poste d’arrière droit) sait que la deuxième manche sera totalement différente de celle disputée en début de semaine: «Ce nouveau rendez-vous est vital pour Lens. Il faudra se battre jusqu’au bout car Gernhot Rohr bâtit son groupe à l’image du joueur qu’il était. Il veut des guerriers. Et je doute qu’il accepte deux contre-performances à quatre jours d’intervalles. Mais ce premier match contre Nice peut être un déclic car nous avons obtenu la qualification dans la douleur; après une grosse bagarre…» Allez, on a encore envie d’y croire!
Frédéric RETSIN
La Voix du Nord