Menés 0-1 et réduits à dix, les Nordistes ont trouvé les ressources pour égaliser et sauver un point.
COMME CE FUT LE CAS mardi dernier en Coupe de la Ligue, où les Nordistes s’étaient qualifiés aux tirs aux buts (5-4), Nice et Lens ont terminé à égalité dans le jeu (1-1). Une fois de plus, la déception s’est emparée du camp azuréen eu égard au nombre important d’occasions de but qui n’ont pas été concrétisées. « On n’arrive plus à gagner (c’est le quatrième match sans victoire des Niçois), on a laissé passer notre chance à plusieurs reprises », déplorait Roudet. « Je suis énervé car j’ai perdu beaucoup de face à face, reconnaissait Vahirua. Par manque de confiance offensive, on a perdu deux points. Maintenant il va falloir se bouger les fesses. »
On ne peut pas dire que cela n’a pas été le cas des Lensois. Les fesses, ils les ont souvent eues entre deux chaises hier soir, notamment à l’apogée de ce match où les ballons passèrent et repassèrent devant les buts d’Itandje, décisif d’abord face à Vahirua (55e) puis devant Varrault (90e + 2), dansun duel rapproché, en grande difficulté, ensuite, mais tout heureux d’assister à l’impuissance d’Agali (90 + 1) à quelques mètres de ses cages.
À dix contre onze pendant une heure, les hommes de Muller ont formé un vrai bloc qui s’est lézardé sous les coups de boutoir de l’attaque niçoise, sans jamais s’effondrer. Le président Martel, qui pestait contre l’expulsion, injustifiée à ses yeux, de Leroy (27e), avait trouvé matière à espérer, enfin, des jours meilleurs, même si la victoire n’est toujours pas au rendez-vous. « C’est le Lens que j’aime, dans le sens où les gars n’ont pas baissé les bras. A dix, on ne peut pas développer du jeu pendant toute la partie, mais je retiens qu’ils se sont battus comme des chiens. »
Et pourtant, la première demi-heure de jeu n’était pas encore consommée que, déjà , les Lensois se demandaient comment ils allaient pouvoir se tirer d’un bien mauvais pas, un de plus ! Ils étaientmenés 0-1 depuis la 16e minute et jouaient à dix contre onze en raison de l’expulsion de Leroy (27e). Cela faisait beaucoup face à des Niçois très entreprenants. « Entre eux et nous, il n’y a plus beaucoup de secrets, mais ce ne sera pas le même match », avait prédit Balmont quatre jours après l’élimination en Coupe de la Ligue. Effectivement, cette rencontre était beaucoup plus engagée, sur un terrain certes dégradé, mais qui n’avait pas grand chose à voir avec la pataugeoire de mardi dernier. Et pour commencer, le visage des équipes avait sensiblement évolué : par rapport à la première manche, Nice et Lens alignaient respectivement six et quatre nouveaux joueurs au début de la soirée.
À la 16e minute, quand Agali s’avança à vingt-cinq mètres des buts, la tribune Sud comprit aussitôt ce qui allait se produire. Les supporters avaient vu face à eux Cobos, libre de tout marquage, débouler à fond sur la gauche d’Itandje, après une très longue course.À 36 ans, où puise-t-il son intarissable énergie ? En tout cas, le capitaine avait bien senti le coup. Agali ne manqua pas de lui transmettre la balle comme une offrande et Cobos marqua sans peine.
Les affaires du Racing continuaient à prendre une mauvaise tournure quand Leroy, en retard sur le ballon, plutôt que de laisser Jankauskas poursuivre sa route, décida de la lui couper. Le fautif s’était jeté avec, non pas deux, mais une jambe en avant, et s’attendait donc à un carton jaune bien mûr. Mais ce fut le rouge.
La situation de ses partenaires s’aggravaient subitement ; tout désignait donc une soirée niçoise. Et pourtant, un éclair de génie d’Utaka concentré sur deux dribbles aux dépens de Jarjat et d’Abardonado, suivi d’un plat du pied droit, permettait à Lens d’égaliser (36e).
La suite fut longue et éprouvante pour les Artésiens. « Ils ont reculé, mais ils se sont bien battus, témoignait Roudet. Comme ils étaient costauds dans l’axe,on a essayé depasser par les couloirs mais ils les avaient bien bloqués également. »
Les Lensois ne sont pas pour autant sortis d’affaire. Ils stagnent à la 16e place. Il s’est vite envolé, le voeu pieux de ramener trois points de la Côte. Celui qu’ils ont pris au Ray vaut cependant son pesant d’or.
Jean-Luc GATELLIER
L'Equipe