A l'aube de la quinzième journée et de son déplacement à Caen, Nice (13e) fait face à un dilemme : l'équipe offre un visage plus séduisant que par le passé, se crée des occasions, mais pêche par manque de réussite devant le but. La défense offrant moins de garanties, l'OGCN cherche encore ses marques.
Encore qu'une certaine symétrie l'accompagne, le tableau de marche niçois témoigne surtout d'une franche irrégularité. D'abord une série de cinq matches sans victoire, cinq bons résultats ensuite (4 succès, 1 nul) entre la 6e et la 10e journée, puis un nouveau coup de mou depuis quatre rencontres (2 défaites, 2 nuls). Conséquence de ce parcours en dents de scie : l'OGCN erre dans le ventre mou du classement. Avec Toulouse, Nantes, Paris et Rennes, Nice appartient à ce club des cinq, pendu à 17 points entre les 10e et 14e rangs. Aux talons de Caen (9e, 18 points), en somme.
Malgré un recrutement offensif (Linz, Vahirua, Agali, Jankauskas), Gernot Rohr se creuse encore la tête pour améliorer le rendement en ce domaine. Linz et Jankauskas sont restés muets, trop d'occasions encore passent à l'as. « Cela faisait deux ans qu'on jouait le contre, j'avais envie d'avancer, qu'on produise plus de jeu, explique le technicien allemand. L'idée est de créer davantage, on va s'y tenir, et ça devrait suffire pour se maintenir. » Résultat mitigé pour l'heure : « On marque plus (16 pour), mais on encaisse plus aussi (20 contre), nous restons en quête d'un juste équilibre. » Doyen de la L1, le capitaine José Cobos a son avis sur la question : « On manque encore de méchanceté devant le but, on doit avancer davantage en bloc. » Si l'on fait fi du spectaculaire retournement de situation à Monaco, où les Aiglons se sont imposés 4-3 après avoir été menés 3-0, les stats ne font plus état que d'une moyenne de 0,92 but par match. « Pas cher payé, regrette Rohr, car on progresse réellement dans le jeu. »
Quatre suspendus, deux incertitudes
Demain soir, cinq hommes ne seront pas du voyage : Traoré, Varrault, Dié, Agali (suspendus), et Meslin (blessé de longue date). S'ajoutent deux incertitudes. Une « grande » (dixit Rohr) concerne Jankauskas (ex Porto), qui traîne une légère déchirure à la cuisse. Le géant lituanien passera une deuxième échographie ce vendredi. « J'ai très peu d'espoir », annonce Rohr, plus confiant sur le cas Scotto (cuisse). Opéré au ménisque début octobre, Echouafni devrait renouer avec la compétition, et Bigné réintégrer le groupe. Enfin, les jeunes Dolci, Larbi ou Ayeli sortiront probablement de leur réserve.
En tout état de cause, Caen devra se méfier d'une équipe dont la marque de fabrique « made in Rohr » est de ne jamais se résoudre à la défaite. « Ce n'est pas notre genre de pleurer sur notre sort », ajoute l'ancien Bordelais. Certes, seul Bastia, l'adversaire suivant des Malherbistes, a concédé plus de buts que Nice (17 contre 15) en déplacement, mais les Aiglons détiennent la deuxième attaque à l'extérieur (8 buts en 6 matchs). Caen peut être certain que les Azuréens joueront le coup à fond à d'Ornano. Surtout l'année du centenaire du club.
Raphaël FRESNAIS
Ouest France