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Nice-PSG : une affaire d'hommes

France-Football, le 26/11/2004 à 14h59

Classique. Les oppositions entre les deux clubs, qui se retrouvent pour la vingtième fois au Ray dimanche en championnat, ont souvent accouché de matches très musclés. Dont le PSG se sort plutôt bien, avec déjà sept victoires en terre Niçoise.

Le vrai antagonisme, c'est entre Nice et Monaco rappelle Maurice Serrus, défenseur du Gym entre 1963 et 1971, et qui a affronté le PSG... seulement avec Strasbourg !

N'empêche, les confrontations au Ray entre Niçois et Parisiens ont toujours eu du tempérament. Et ce dès la première, le 27 août 1974. Au cours de cette sixième journée, le PSG de Dahleb, Dogliani, M'Pelé et Pantelic s'incline 4-2, avec un doublé de Molitor côté niçois. Le club entraîné par Just Fontaine peut s'en mordre les doigts : un but refusé injustement avant que, sur la contre-attaque, Nice ne marque malgré un hors-jeu évident ! Paris dégage une meilleure impression d'ensemble, mais perd.

Rebelote la saison suivante, cette fois en toute logique. Les Aiglons, en dominant Paris (2-1), conquièrent leur sixième victoire en neuf rencontres de Championnat. Sur la pelouse, onze des éléments niçois utilisés ont été sélectionnés en équipe de France ou de Yougoslavie, de Baratelli à Douis, de Guillou à Musemic. Et encore, Jean-Noël Huck était forfait et Roger Jouve est sorti à la 20e pour éviter une élongation à la cuisse droite plus sérieuse. Le Portugais Humberto sauvera l'honneur parisien, Robert Wurtz officiant au sifflet. Il faudra attendre le 17 février 1978 pour que la capitale s'impose enfin. Un match enlevé, spectaculaire, remporté 3-2. La première des sept victoires au Ray.

La saison suivante, Paris s'impose de nouveau, plus largement encore (1-3). Nice se reprend dans la foulée (3-0, son plus net succès), puis les deux équipes se neutralisent trois ans de suite, le 0-0 du 30 août 1985 se révélant particulièrement houleux. La partie de l'an passé, avec la victoire sur le fil du PSG (1-2), a aussi été intensément virile. « J'étais dans les tribunes et j'avais été choqué par les incidents ayant précédé le match », se souvient Maurice Serrus, jusqu'à peu président de la Fédération sportive de jorky-ball.

24 POINTS DE SUTURE POUR COBOS

L'an passé ? Un miracle signé de la bande à Vahid Halilhodzic. Mené dès la première mi-temps par un but de Laslandes, le PSG passe au bord du K-O. à la 54e. Meslin s'échappe et Alonzo, pour l'empêcher de marquer, le ceinture en dehors de la surface. Le gardien est expulsé pour ce geste d'antijeu. A neuf minutes de la fin, un corner de Fiorèse atterrit sur la tête de Pierre-Fanfan. But.

Six minutes plus tard, l'Argentin Sorin catapulte de la tête le centre de son capitaine Fred Déhu au fond des filets de Grégorini. C'était le 10 avril 2004. Paris, 17e le 30 août, grimpait alors à la 3e place grâce à sa force mentale, concrétisée par 23 matches sans défaite. «Nous avons franchi un grand pas vers la Ligue des champions », se félicitait Déhu.

Drôle de match, en vérité, qui a commencé de façon singulière : à la 5e, le capitaine niçois José Cobos, qui a joué quatre saisons au PSG, est au tapis. Le défenseur est K O après un choc à la tête avec son partenaire; parisien d'origine, Noé Pamarot, aujourd'hui à Tottenham. Pamarot sera recousu dans le vestiaire après la rencontre (6 points de suture). La blessure de Cobos, elle, nécessite l'intervention d'un chirurgien plastique, abonné au stade du Ray : il lui posera 24 points de suture !

Marco Simone, ex-du PSG, n'est pas sur le banc : apprenant la veille qu'il n'était pas titulaire, il a demandé à Gernot Rohr de ne pas figurer sur la feuille de match. Diva, quand tu nous tiens !

Pas de Cherrad non plus, alors porté disparu. Pourtant, l'entraîneur du Gym était diablement motivé : « Le PSG est un gros qu'on aimerait bien épingler, parce que c'est Paris et qu'ils sont parfois un peu suffisants », disait-il. Raté ! Nul doute que les motivations de Rohr sont identiques cette année.

Quant aux Parisiens ? En 2003, ils avaient terminé à neuf. Nyarko avait récolté un second carton jaune à la 87e ; il sera rejoint au vestiaire par son entraîneur, Luis Fernandez, à la 91e. Lionel Letizi avait néanmoins réussi à conserver son but inviolé (0-0). Clin d'oeil : celui qui a été formé à Nice, notamment par Pierre Alonzo, le papa de sa doublure Jérôme, célébrera dimanche son 300e match en L 1.

Alonzo et Letizi appartiennent aux 19 joueurs ayant évolué à Nice et à Paris. Parmi eux, également, Jean-Pierre Adams, Jules Bocandé, Kaba Diawara, Pierre Dréossi, James Debbah, Fabrice Poulain, Daniel Sanchez, Jocelyn Rico, Liazid Sandjak et Nambatingue Toko. Mais le personnage le plus incontournable demeure Daniel Bravo. Le « Petit Prince », international précoce, a démarré à Nice, entre 1980 et 1983. Après un bref passage par Monaco, il revient au Gym entre 1987 et 1989. L'aventure parisienne l'embarque pour sept ans de passion, puis il retourne une troisième fois à Nice, entre 1998 et 2000.

BRAVO A MARQUÉ DES DEUX CÔTÉS

Désormais consultant pour Infosport et TPS Star (il officiera ce week-end sur Marseille-Nantes), collaborateur de Sportinvest, entreprise de placements financiers pour sportifs lancée par Yannick Noah, Bravo demeure supporter des deux clubs. « J'ai beau ne rien avoir gagné avec Nice, je garde une relation particulière avec ce public.

A Paris, j'ai connu sept saisons avec des hauts et des bas, des titres et une intensité remarquable », souligne celui qui est resté très proche de Cobos. Pour son premier Nice-PSG (2-2), match heurté (quatre carton jaunes sortis par Michel Vautrot, rien qu'en première mi-temps) disputé le 17 octobre 1981, Bravo s'était offert un doublé. « j'avais raté un péno. J'en ai obtenu un second, à cinq minutes de la fm, que j'ai encore tiré. Cette fois, j'ai trompé Baratelli. Courageux de retenter ma chance ? A mon âge, c'était surtout de l'inconscience. Je savais aussi que ce public ne m'en voudrait pas en cas d'échec : il me pardonnait tout. » En octobre 1988 (3-1), Bravo sera de nouveau en verve. Il marque d'un tir puissant après avoir crocheté Dréossi et déséquilibré Bibard. Joël Bats est battu.

« C'était l'une des premières défaites du PSG d'Ivic cette saison-là. On avait une belle équipe », évoque-t-il.
En enfilant la 3e tunique parisienne, Bravo ne perdra pas de son efficacité. En août 1990, il répond à Fabrice Mège et égalise face à Nice (1-1), bien servi par Susic.

« Revenir au Ray recélait toujours un sentiment bizarre. Ce public m'a tellement porté et soutenu. Jeune, je n'y ai connu que du bonheur. Gagner là-bas pour l'adversaire a toujours été difficile. Même si l'intensité est plus forte contre Monaco ou Bastia, on apprend à Nice à faire de chaque match un derby, afin de se transcender. De toute façon, Paris est toujours attendu, où qu'il aille. »

Le samedi 22 juillet 1989, pour l'ouverture du championnat, le PSG était sans doute trop attendu. Le match (3-3) aviré à « Règlements de comptes au stade du Ray » ! Des buts, mais aussi des contestations, un arbitrage dépassé, de la violence, des cartons jaunes (6) et des expulsions (le gardien Piveteau, qui poussera avec virulence l'arbitre après un coup franc de Jeannol; Sandjak dans les arrêts de jeu). L'autocar parisien sera ensuite attaqué, le pare-brise volant en éclats, atteignant au visage Bats qui saignera abondamment. Des joueurs se battront même avec des « supporters » niçois surexcités ! Les Nice-PSG sont virils et pas toujours corrects. Daniel Bravo, le gentleman ? Il n'était pas sur le terrain. Il n'aurait pas aimé voir ça !

ARNAUD RAMSAY
France Football







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Nice - Lille : 2-2

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Pts J V N D Diff
 4.    Lille 19 11 5 4 2 +7
 5.    Lyon 18 11 5 3 3 +3
 6.    Nice 17 11 4 5 2 +10
 7.    Reims 17 11 5 2 4 +4
 8.    Lens 17 11 4 5 2 +3



   9e  dim. 27/10 (17h) Nice - Monaco : 2 - 1
   10e  sam. 03/11 (19h) Brest - Nice : 0 - 1
  jeu. 07/11 (18h45) Nice - Twente : 2 - 2
   11e  dim. 10/11 (15h) Nice - Lille : 2 - 2
   12e  dim. 24/11 (20h45) Nice - Strasbourg
  jeu. 28/11 (21h) Nice - Rangers
   13e  dim. 01/12 (17h) Lyon - Nice


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