Nice et le PSG n’ont pu se départager à l’issue d’une rencontre marquée par deux penalties et une expulsion.
C'était à prévoir ou presque : Nice et le Paris-SG, qui se ressemblent tant à la lecture du classement de L1, se sont séparés hier sur un match nul équilibré et engagé, parfois plaisant mais rarement plus. Chacun a joué dans son registre. Nice a développé un jeu tantôt brouillon tantôt sympa, mais s’est une nouvelle fois heurté à ses lacunes offensives. Paris a procédé en contre, parce qu’il ne sait pas faire autrement, et la classe de Letizi faillit une nouvelle fois lui sourire. A l’arrivée, ce résultat nul ne fait pourtant l’affaire de personne, et surtout pas du Paris SG, dont l’ambition d’accrocher le top 5 avant la trêve s’éloigne progressivement. Certes, Paris a perdu deux points sur un penalty qu’il est en droit de trouver sévère mais il sait aussi qu’il faillit en perdre trois lorsque Agali trouva la barre en fin de match. Le PSG sait aussi qu’en début de match, M. Kalt hésita longuement avant de renoncer à sanctionner une faute de Pichot sur Roudet dans la surface (18e)…
Le mois de novembre gris clair des Parisiens s’est donc achevé sur un deuxième nul (Lyon et Nice) en quatre matches de L1, agrémenté d’une victoire contre l’OM (2-1) et plombé par une défaite à Bordeaux (3-0). Rien de folichon en somme, et cette impression que Paris a toujours un mal fou à décoller, quelles que soient les options. Hier, c’était sans Pauleta ni M’Bami, remplaçants au coup d’envoi, mais avec le duo Pancrate-Reinaldo, déjà décisif à Bastia (2-1). Cela n’a pas changé grand chose à l’animation offensive (quatre occasions dans le match), même si Pancrate continue de prouver qu’il pourrait réussir à Paris.
Bien sûr, Paris a plutôt bien défendu et ramené un point, mais on doute qu’il trouve son compte dans cette douzième place, symbole d’une bien pauvre ambition dans le jeu…
L’ambition, Nice l’avait hier, mais comme le dit Gernot Rohr, son équipe ne sait pas attaquer et défendre dans la même partie. Après avoir dominé sans marquer, elle s’est endormie sur ses lauriers, elle s’est étirée et a fini par se faire contrer par Pancrate, superbement lancé par Cana (1-0, 36e). Cette première vraie occasion des Parisiens intervint dix minutes après un exploit de Letizi, alors que le Stade du Ray pensait être récompensé de la domination de son équipe. A la 21e minute, le gardien parisien stoppa en effet un penalty de Vahirua, sifflé pour une faute de Letizi sur Agali. Avant le repos, signalons aussi ce coup franc victorieux de Balmont, logiquement refusé car M. Kalt avait sifflé une sortie du mur irrégulière de Mendy.
Edouard Cissé expulsé
De retour du vestiaire, l’OGC Nice eut bien du mal à repartir comme en début de match. Le but de Letizi lui sembla de plus en plus loin et les deux lignes parisiennes de plus en plus compactes. Après avoir tenu une heure et demie mercredi à Chelsea (0-0), ce PSG-là se sentait apparemment capable d’en faire autant à Nice. Renforcé par M’Bami, entré à la place d’un Boskovic toujours aussi léger, rassuré par la présence de Pierre-Fanfan, Paris endormit progressivement son adversaire dans un rythme qu’il maîtrise. A une demi-heure de la fin, alors que les Niçois n’avaient encore rien cadré en seconde période, Pancrate fut même à deux doigts du doublé sur un service de Armand (63e). Paris avait frôlé le 2-0 mais se retrouva rapidement à dix, victime du second avertissement de Edouard Cissé, pour un tirage de maillot sur Balmont (64e). Il fallut alors trois minutes à Nice pour en profiter et bénéficier d’un second penalty, nettement moins clair que le premier : la faute de main de Pichot semblant totalement involontaire. Sévère ou pas, le penalty fut transformé par Sammy Traoré (68e), à peine entré en jeu. Pour ce qu’ils avaient essayé en début de match par Jankauskas (2e), Vahirua (5e) et Roudet (18e), et pour l’enthousiasme qu’ils démontrèrent ensuite pour faire mieux, les Niçois n’avaient pas volé cette égalisation dont les circonstances feront forcément disserter les Parisiens. A huit minutes de la fin (82e), sur une reprise de la cuisse d’Agali qui trouva la barre, Nice fut même à deux doigts de lâcher Paris au classement. Mais il était dit que décidément, ces deux-là étaient actuellement inséparables…
Régis TESTELIN
L'Equipe