Meslin, nouveau départ

Une seul fois titulaire cette saison, l’attaquant niçois, remis de sa quatrième opération du genou droit, veut rattraper le temps perdu.

Certains empilent les titres ou les coupes. Lui collectionne les opérations au genou droit. Deux pour la rupture totale d’un ligament croisé (1998, 2002), deux autres à quelques mois d’intervalle, cette saison, sur le ménisque interne. Une telle avalanche de coups du sort avait de quoi abattre un homme. Mais pas un « Poussin », surnom donné par le stade du Ray à Christophe Meslin, l’un des artisans de la remontée du Gym dans l’élite. L’avant-centre, vingt-huit ans le 13 juillet prochain, sait qu’il revient de très loin.

« Il faudra m’enlever une jambe pour que je n’y croie plus »

« À la seconde intervention chirurgicale, mi-octobre, je me suis évidemment inquiété sur la suite de ma carrière. Certains joueurs ne sont jamais revenus au niveau, se rappelle- t-il. Il y a eu des jours et des nuits très difficiles. Et puis je me suis accroché et j’ai tenu bon. Le soutien de mes coéquipiers et des supporters m’a aidé à tenir le coup. » Têtu, l’attaquant normand de naissance disait au coeur d’un automne bien noir : « Il faudra m’enlever une jambe pour que je n’y croie plus. J’ai déjà trop souffert pour céder maintenant. » Le voilà récompensé par une titularisation dans le onze de départ qui se mesurera, ce soir, à un adversaire direct pour le maintien, Strasbourg. Cela ne lui était plus arrivé depuis le… 6 août dernier, lors de l’ouverture du Championnat devant Lyon (0-1), unique défaite des Aiglons chez eux.

Depuis, Meslin a chassé les appréhensions avec la réserve niçoise, puis a commencé à établir des connivences de jeu avec les Aiglons au travers de quelques apparitions en fin de partie. « J’ai le sentiment d’être à cent pour cent de mes moyens. Sans doute suis-je un peu optimiste. Mais je sais que je peux débuter et que je donnerai tout sur le terrain », assure l’attaquant dont les appels de balle dans la profondeur, le coup de reins et un sens inné du but – 9 inscrits en 35 matches de L1, 16 en 31 de L2 et 20 en 36 rencontres de National – pourraient aider Nice à repousser ses limites offensives actuelles. Qu’il soit associé à l’insondable et décevant Lituanien, Jankauskas (0 but), ou à Vahirua, le meilleur réalisateur niçois (9 buts) – le Nigérian Agali étant suspendu –, Poussin sait qu’il sera, ce soir, « un peu attendu au tournant ». Mais il ne sera pas le seul.

Janine GIANARIA
L'Equipe