Pratiquement aucune occasion de but. Un match crispé et crispant entre deux formations de bas de classement.
Quelle tristesse ! Et dire que des spectateurs paient pour assister à ce genre de spectacle. Pratiquement aucune occasion digne de ce nom, pas de jeu, mais de longs ballons balancés à l’emporte-pièce, des passes à l’adversaire et surtout cette peur, tenace, qui habitait les vingt-deux joueurs.
Voilà comment on pourrait résumer ces quatre-vingt quatorze minutes indignes du niveaude la Ligue 1. Alors, bien sûr, quand on est entraîneur d’une formation qui lutte pour éviter la relégation, on peut toujours trouver des raisons d’espérer, voire de se réjouir du point pris ou plutôt arraché. Gernot Rohr l’entraîneur niçois, sifflé en fin de rencontre par une partie du public, faisait pour sa part ses comptes. « Aujourd’hui, nous avons 33 points. Pour se sauver, il en faut au moins 38 ou 39. Donc, il ne nous en manque plus beaucoup. C’est ce que je retiens de cette soirée. Quant au match, il a été tendu face à une équipe qui se trouve dans notre situation et qui a évolué avec une demi-pointe en attaque. Car Farnerud ne jouait pas à son poste spécifique. Maintenant, je suis persuadé que nous allons y arriver. Si l’on parvient à garder notre lucidité et une défense rigoureuse, on peut s’en sortir. »
Deux tirs niçois dans le match
Pour cela, les Niçois devront également apprendre à marquer des buts. Hier soir, face à une formation alsacienne qui ne voulait pas perdre et qui tenait beaucoup, pour une fois, à ne pas prendre de buts à l’extérieur, les Azuréens ont péché. Si l’on excepte cette balle de match, offerte à Vahirua dans les arrêts de jeu et gâchée par le Tahitien, seul dans la surface, pas une fois les joueurs de Gernot Rohr ne sont parvenus à inquiéter la défense strasbourgeoise.
En tout et pour tout, on a décompté deux tirs non cadrés de Balmont (20e) et Dié (33e) pendant tout le temps de jeu. C’est peu et cela dénote surtout une pauvreté inquiétante dans le jeu offensif des Niçois, lesquels étaient privés, c’est vrai, de Victor Agali. Pour leur part, les Strasbourgeois se sont déplacés sur la Côte sans leurs deux buteurs Niang (adducteurs) et Pagis (cheville). Seul Farnerud a tenté de déstabiliser la défense niçoise. Mais, isolé à la pointe de l’attaque, il ne pouvait, sur ses seules qualités, faire la différence. Jacky Duguépéroux se montrait néanmoins satisfait de la tournure prise par les événements : « Je suis satisfait, effectivement, car on n’a pas pris de but et cela ne nous était pas arrivé depuis longtemps en déplacement. On s’attendait à un match difficile mais, finalement, il ne l’a pas été autant que ça. On grimpe les marches une à une.Nous nesommespas encore sauvés mais, si nous continuons dans ce sens, on peut espérer. »
Il faut surtout espérer que les deux formations montrent à l’avenir un visage un peu plus souriant. Car ce n’est pas en déjouant que l’on gagne des points pour assurer sa survie en Ligue 1.
Jean-Philippe COINTOT
L'Equipe