Sammy Traoré au crible

Toujours aussi disponible, ces joueurs du Gym ! Pour Sammy Traoré, l’approche fut plus complexe qu’à l’accoutumée. Venus le mardi au terrain d’entraînement à Charles Ehrmann, nous pensions lui demander un rendez-vous pour le lendemain ou le surlendemain.

Mais nous l’avons vu regagner les vestiaires à la vitesse grand V, le visage fermé à double tour. Visiblement, Sammy était très énervé.

Il faut dire que quelques instants plus tôt, c’est Marama Vahirua qui avait prématurément quitté ses partenaires après une légère altercation avec Victor Agali. Le tout sous les yeux du président Maurice Cohen, lequel rétorqua : “Comme dans toutes les familles, il y a parfois des engueulades.” Vrai. Gernot Rohr, lui, préféra y voir le signe d’une volonté évidente de gagner de la part de ses joueurs.

Bref, revenons à nos moutons. Ou plutôt à notre Sammy. Refroidis par l’ambiance, nous avons alors opté pour la solution “Virginie Rossetti” (responsable de la communication pour ceux qui n’ont pas lu le précédent numéro). Un mail et deux textos plus tard, et le tour était joué. Sammy avait dit OK pour jeudi midi. Juste après l’entraînement.

Problème, nous avions déjà rendez-vous au même moment avec Kamel Larbi, le deuxième buteur contre Saint-Etienne !

Qu’importe, nous étions présents et à l’heure au rendez-vous. Les deux joueurs aussi. Simplement, il a fallu en voir un avant la douche, puis l’autre après. L’autre, ce fut le grand Sammy, tout vêtu de jean, avec un tshirt bleu clair sous sa veste, assorti à l’ensemble. Il a le look, Sammy !

Pourquoi pratiques-tu le foot ?
Parce que c’est le sport que l’on pratiquait dans les cités, chez moi, à Créteil, dans le quartier de Mont Mesly. Je sais que maintenant, les jeunes jouent plus au basket, mais je crois que cela ne m’aurait pas plu.

Te souviens-tu de ton premier match en professionnel ?
Non. (Il réfléchit). C’était avec Créteil, en D2, ça s’est sûr. Je ne sais plus contre qui. En revanche, je me souviens de mon premier match en National avec Créteil : c’était à Bourges !

En National, tu as donc dû jouer contre Fréjus (la ville de votre humble serviteur)...
Fréjus, oui, je me souviens, y’avait Marcel Levasseur, le libero, qui a joué au Gazelec d’Ajaccio ensuite. Il “envoyait” lui (il montre le poing dans le creux de sa main).

Quel est le sportif que tu admires le plus ?
Il y en a beaucoup. Tyson, Jordan, Maradona, etc.

Ton meilleur souvenir sportif ?
Le meilleur ? Ce n’est pas évident d’en ressortir un. Pour l’instant, je pense que c’est le fait de ne pas avoir eu de grosses blessures.

Qu’est-ce qui t’attire le plus chez les gens ?
Le sourire.

Qu’est-ce qui t’agace le plus chez les gens ?
Beaucoup de choses. Je sais que l’on répond souvent l’hypocrisie à cette question mais on est tous un peu hypocrite.

Le principal trait de ton caractère ?
La joie de vivre.

Le principal défaut ?
Joie de vivre.

Quelle est la chose la plus importante pour toi dans la vie ?
La santé de ma famille et de mes proches.

A un rendez-vous, es-tu plutôt à l’heure, en avance ou en retard ?
Ca dépend des rendez-vous. Sinon, engénéral, je suis plutôt en retard.

Tu aimes te voir en photo ?
Oui, comme tout le monde. A ce propos, arrêtez de dire que Cédric Varrault est le plus beau. Ce n’est pas vrai.

Que détestes-tu par-dessus tout ?
Les guerres.

Animal préféré ?
Le chien. J’en ai un. Il s’appelle Daz. C’est un pitt-bull.

Ta chanson culte ?
J’en ai plein. Je ne peux pas toutes les citer. Côté musique, j’écoute du hip hop, du R’n’B, du rap.

Dernier disque acheté ?
Tandem. C’est un groupe de rap français. L’album est vraiment bon.

Dernier film vu ?
“Ray”. Le film sur Ray Charles. Je l’ai vu dans l’avion. Mais je suis plutôt branché musique que cinéma. Quand j’ai acheté mon premier appartement, la première chose que j’ai installé à l’intérieur, ce fut une chaîne Hi-Fi, et non pas une télé.

Hobbies, occupations ?
Ma famille.

Qu’emporterais-tu sur une île déserte ?
Ma femme et mes enfants. Et aussi ma chaîne Hi-fi.

Pays préféré ?
Le Mali. Et La France aussi.

Plat préféré ?
Le Maffé. C’est un plat malien, à base de riz, avec de la sauce et de l’huile d’arachide. Mes parents en font souvent. Sinon, j’en commande quand je vais dans les restaurants africains ; j’en connais quelques-uns à Nice.

Ton équipe de foot préférée ?
(Il hésite). Barcelone.

Ton équipe de foot à la play-station ?
Avant, comme on jouait avec les équipes nationales, je prenais le Brésil. Là, je viens de passer à l’inter de Milan. Recoba, qu’est-ce qu’il fait mal! Mes adversaires le détestent. Quand il marque, ça fait “RRRRRRECOBA” (il roule les “r” en insistant).

Peux-tu me citer cinq joueurs actuels du Racing ?
Du Racing ?...! Du Racing Club de Paris ? Boulila, Mourine, Paille, l’entraîneur ; ça n’en fait que trois.

Peux-tu me citer cinq joueurs actuels de Créteil ?
Amirèche, Domoraud, Gregori, Sessegnon, Traoré.

Traoré ?
Oui, mais il n’est pas de ma famille. Je vous ai donné cinq noms là ?

La première chose que tu fais le matin en te levant ?
Je me brosse les dents. Euh, non ! La toute première chose que je fais, c’est de me lever du pied droit et de dire “Bismillah”. C’est un remerciement à Dieu.

Le milieu du foot ?
Je suis dedans alors... Je suis content d’en faire partie. Maintenant, c’est vrai que le milieu génère beaucoup d’argent. Et l’on sait que partout où il y a de l’argent, il y a aussi des requins, notamment lorsque l’on négocie les transferts ; et cette facette-là me plaît moins.

Le racisme ?
C’est comme les guerres. ça ne devrait pas exister. Y’a des cons partout.

A.E.B.
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